L'Algérie veut exploiter l'énergie solaire --par Aidan Lewis--
[21/08/2007 14:10]ALGER (AP) -- Consciente que ses ressources en pétrole et en gaz naturel ne sont pas inépuisables, l'Algérie ambitionne d'exploiter à une échelle industrielle le généreux soleil qui inonde son territoire, pour ses propres besoins en énergie mais aussi pour l'exportation vers l'Europe.
La construction d'une première centrale hybride, utilisant le soleil et le gaz naturel pour produire 150 mégawatts, a commencé le mois dernier à Hassi R'mel, à 420 kilomètres au sud d'Alger. Elle utilisera 180.000 mètres carrés de miroirs paraboliques géants, soit l'équivalent de 45 stades de football, pour générer 25 mégawatts. Selon les experts, il s'agit de la première centrale à combiner turbines à gaz et à vapeur avec l'énergie solaire.
L'ouvrage devrait être prêt en 2010, et l'objectif sera ensuite d'exporter 6.000 mégawatts d'énergie solaire en Europe d'ici 2020. Soit un dixième de la consommation actuelle d'électricité de l'Allemagne.
«Notre potentiel en énergie solaire thermique représente quatre fois la consommation énergétique mondiale», affirme Tewfik Hasni, dirigeant de New Energy Algeria (NEAL), compagnie fondée par le gouvernement algérien en 2002, pour développer les énergies renouvelables.
Restent des obstacles financiers et technologiques majeurs. Les partisans de l'énergie solaire estiment qu'il faudra dix ans pour qu'elle devienne compétitive économiquement. Mais sur fond de changement climatique et de déclin annoncé des énergies fossiles, des projets qui auraient jadis semblé relever de la science-fiction apparaissent de plus en plus crédibles.
Deuxième pays d'Afrique par la taille, dont plus des quatre cinquièmes du territoire sont désertiques, l'Algérie reçoit assez de soleil pour couvrir 60 fois les besoins de l'Europe de l'Ouest, selon le ministère algérien de l'Energie.
«Le potentiel solaire de l'Algérie est énorme car le rayonnement solaire est élevé et il y a beaucoup de terrain pour des centrales solaires», résume Eduardo Zarza Moya, expert du CIEMAT, le Centre de recherche public espagnol sur l'énergie. «Le prix du terrain est bas et il y a également de la main d'oeuvre.»
L'Algérie utilise déjà des panneaux solaires photovoltaïques pour approvisionner en électricité 18 villages isolés du Sahara et des installations similaires devraient alimenter 16 autres localités d'ici 2009.
Dans le cas de Hassi R'Mel, il s'agit de produire du courant à grande échelle. Cette première centrale hybride, pour un total de quatre prévues, utilisera le gaz naturel, abondant en Algérie, en complément du soleil pour maintenir la production la nuit et par temps nuageux. Le complexe produira du courant pour la consommation intérieure et abritera un centre de recherche pour étudier les moyens de réduire les coûts de l'énergie solaire.
La firme espagnole Abener, qui a remporté un appel d'offres pour construire avec NEAL ce site évalué à 425 millions de dollars (310 millions d'euros), en détiendra 66%.
Les centrales hybrides utiliseront la technologie dite de la concentration de l'énergie solaire (CSP) dans laquelle les rayons du soleil chauffent des fluides pour faire fonctionner une turbine produisant de l'électricité.
Le système est considéré comme moins cher et avec une plus grande capacité de stockage pour la production à grande échelle que la technologie photovoltaïque, qui convertit directement la lumière du soleil en électricité. L'Algérie espère construire trois autres centrales hybrides générant 400 mégawatts chacune d'ici 2015.
Les experts croient dans le solaire sur le long terme. Selon Franz Trieb, de l'Agence spatiale allemande à Stuttgart, d'ici 2020 le coût de la collecte de l'énergie solaire pourrait être équivalent à payer le baril de pétrole seulement 15 dollars. «En 2020, nous aurons une capacité considérable de CSP installés dans le monde et cela conduira à des réductions de coûts», dit-il. Les systèmes de distribution «augmenteront un peu le coût mais pas trop».
Selon l'Agence internationale de l'énergie, les énergies renouvelables, à l'exception de l'hydroélectricité, représentent seulement 2% de l'électricité mondiale. Mais si les énergies fossiles devraient rester dominantes au moins jusqu'en 2030, les investissements dans les renouvelables sont passées de 80 milliards de dollars (58 mds d'euros) en 2005 à 100 milliards (73 mds d'euros) en 2006 dans le monde, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement. AP
mercredi 22 août 2007
Youpi, c'est parti ;o))
Tiré de là
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire