Tensions et asphyxie au quotidien pour les agents de la CAF
SOCIAL - L'état des lieux que font les acteurs des différentes CAF confirme ce que dénonce le président du conseil d'administration de la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf)...
Malaise à la CAF. Les 123 Caisses d’Allocations Familiales sont en état d’asphyxie, et risquent même l’«implosion», si l’on en croit Jean-Louis Deroussen. Mais le président du conseil d'administration de la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf) n’est pas le seul à dénoncer les difficultés auxquelles doivent faire face les agents sur le terrain. Ces derniers en font même un état des lieux encore plus alarmant.
>> Retrouvez l'interview de Jean-Louis Deroussen par ici
«Je travaille à la CAF depuis 1966 et je n’ai jamais vu un bazar pareil, et pourtant on en a connu des situations difficiles. Il y a une inadéquation totale entre la charge de travail et les effectifs», raconte Jean-Claude Chériki, secrétaire général FO-organismes sociaux. Un déséquilibre qui ne date pas d’hier: «Ca fait trois ans que la situation se dégrade et que tous les syndicats demandent une hausse des effectifs», sans être entendus. Yannis, secrétaire de section CFTC à la CAF des Bouches-du-Rhône confirme: «L’an dernier, en mars, nous avons fait grève une semaine pour obtenir que les départs à la retraite soient remplacés. On avait obtenu gain de cause mais avec la crise et les économies exigées par l’Etat, l’engagement n’a pas été tenu.»
Afflux constant de demandes
Certes, 1.200 personnes ont été embauchées lors de la mise en place du Revenu de solidarité active (RSA), et la Cnaf recrute actuellement 400 CDD supplémentaires, mais c’est une goutte d’eau dans l’océan: Jean-Louis Deroussen estime qu’il faudrait «1.000 personnes de plus sur six mois». Car de nouvelles missions vont échoir à la CAF: déclaration trimestrielle de ressources des bénéficiaires de l’AAH, RSA jeune, extension du RSA dans les DOM, gestion de l’accès à la CMU, et mise en place des actions de prévention des expulsions locatives.
Mais, même sans compter ces nouvelles tâches, l’afflux constant de dossiers empêche les CAF de remplir leurs obligations de service: appels téléphoniques, demandes de minima sociaux et courrier ne sont pas traités, et le retard s’accumule. «En janvier 2009, on avait 69,90% des appels aboutis, c’est à dire que l’allocataire avait quelqu’un au bout du fil. En janvier 2010 on est tombé à 40,50%. Et, au niveau des pièces à traiter, le dernier chiffre de la direction, qui date de ce jeudi matin, s’élève à 197.000 à la CAF 93», indique Jean-Claude Chériki. Un retard de 17 jours pour les dossiers prioritaires (dossiers de minima sociaux), mais d’au moins 2 mois et demi pour les autres, selon le syndicaliste.
Agressivité
Pour les personnels, cette charge de travail ingérable, génère stress et pénibilité. Et, pour les allocataires, c’est l’horreur. «À l’antenne de Saint-Denis La Tour Pleyel on a des fois 200m de queue. L’autre jour, j’ai demandé à un allocataire à quelle heure il était arrivé. Il m’a répondu 4h30!» Une réalité qui agace Jean-Louis Deroussen: «Le temps d’attente au guichet, qui ne doit pas excéder 20 minutes, est à ce jour en moyenne, à Bobigny, de 4 heures!»
Forcément, l’agressivité et les incivilités deviennent monnaie courante. «C’est logique, les gens ont besoin des allocations pour vivre. A Aix-en-Provence, un agent a été giflé, et un autre insulté, alors que ce secteur n’est habituellement pas propice aux incivilités», détaille Yannis. Pourtant, si l’on en croit la CAF des Bouches-du-Rhône, la région serait «moins touchée», aussi bien par les incivilités que par les retards: 92% des dossiers seraient traités en moins de 10 jours sur le secteur, et seulement 50.000 dossiers seraient en stock, le temps de traitement s’élevant à environ 6 jours et demi.
Un rêve pour une majorité d’agents et de directeurs. Ces derniers ayant souvent recours aux heures supplémentaires obligatoires et aux fermetures de caisse pour rattraper le retard, et tenter de baisser le niveau de stress qui pèse sur les épaules de leurs agents. Pour Jean-Louis Deroussen, «ce n’est pas une solution, et cela donne une très mauvaise image du service public. Il nous faut plus de moyens, et ne pas attendre que les choses s’enveniment».
Bérénice Dubuc
jeudi 11 mars 2010
La fin programmée des services publics ...
samedi 22 août 2009
Le spectre de quatre ministres sur une plage
COMMUNIQUE DE PRESSE ... FILLON FAIT LE BEAU DEVANT LES ULVES EN DECOMPOSITIONRien n'est plus écoeurant que le spectacle de ce beau monde sur une plage sinistrée et l'annonce d'un énième plan interministériel pour étudier des solutions. On parle toujours en terme de résorption et jamais d'un changement de modèle agronomique. Si François Fillon donne l'air d'inspecter les fruits d'une politique agricole que son gouvernement et ses prédecesseurs ont agencé, avec comme justification la PAC et le culte de l'argent, c'est pour soigner son image aux frais du contribuable. Ayant fait appel à tous les fidèles UMP du coin, ce responsable politique s'est avisé à passer douze minutes de "photo opportunity" devant les objectifs d'Ouest-France et du Télégramme, entre autres. Venu distribuer de nouveau la largesse de l'Etat, son déplacement - via l'aéroport de Lannion - avec ses trois sous-fifres - ne fait qu'alourdir la facture de la gabegie administrative depuis la non-application des arrêtés préfectoraux concernant la directive nitrates en 2001 - attaqueés conjointement par la FNSEA et le CNJA devant les tribunaux. Aux journalistes de prendre acte du fait que leurs reportages permettent à éclairer ou à tromper l'opinion publique et qu'on est mieux renseigné par les ONG que par les professionnels de l'info ...Si la fonction régalienne ne peut être transférée aux opérateurs privés, ce n'est pas seulement l’Etat français qui a failli à sa mission en Bretagne. Chacun a son rôle à jouer et la presse écrite et audio-visuelle ont leur part de responsabilité dans la fuite en avant actuelle ... Après les sommes astronomiques englouties dans le PMPOA et les éleveurs porcins et laitiers qui ne cessent de déposer bilan devant l'agrandissement de certains, la toxicité du littoral breton témoigne de l'incurie des uns et de la corruption des autres.A l'encontre de la ligne redactionnelle ci-après, le "feuilleton «algues vertes» de cet été" n'a pas trouvé son épilogue avec cette excursion ministérielle à Saint Michel des Grèves.Aux Bretons désormais de prendre les choses en main ...Sincèrement : Paul Matthews 02 99 57 84 52Saint-Michel-en-Grève - Algues vertes : François Fillon se montre rassurant
Le Premier ministre a commencé par se rendre sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, accompagné du maire René Ropartz.
Le feuilleton « algues vertes » de cet été a peut-être trouvé son épilogue hier, avec la venue de François Fillon à Saint-Michel-en-Grève. Le Premier ministre n'est pas venu les mains vides dans la commune la plus touchée par cette pollution. Il s'est rendu sur les lieux de l'accident du 28 juillet dernier, où un cavalier et son cheval se sont enlisés dans un amas d'algues vertes en décomposition, qui a provoqué la mort foudroyante de l'animal.
Cet incident avait alors relancé le débat sur la toxicité des algues vertes. Après s'être entretenu avec les élus locaux et les professionnels, le chef du gouvernement a annoncé un plan d'actions visant notamment à réduire la prolifération des algues vertes sur tout le littoral breton. Des mesures qui ont été bien accueillies. Au cours de sa courte visite, François Fillon a notamment annoncé que l'Etat prendra en charge le coût du ramassage des algues.
Plus tôt dans la matinée, à son arrivée à l'aéroport de Lannion, une délégation de salariés de RFS, filiale d'Alcatel dont le site lannionnais est menacé, a été reçue par un conseiller technique du cabinet de Matignon.
dimanche 3 mai 2009
mercredi 25 juin 2008
vendredi 9 mai 2008
Honte aux jacobins tueurs de langues ...
Tiré de là
Christine Albanel dit non à la Charte des langues régionales
[2008-05-07 20:13]PARIS (Reuters) - Le gouvernement ne ratifiera pas la Charte européenne des langues régionales et minoritaires mais présentera un projet de loi - un "cadre de référence" - sur ce sujet, déclare Christine Albanel.
"Le gouvernement ne souhaite pas s'engager dans un processus de révision constitutionnelle pour ratifier la Charte européenne des langues régionales et minoritaires et ce pour plusieurs raisons", a déclaré devant les députés la ministre de la Culture dans une déclaration suivie d'un débat sans vote.
Christine Albanel a justifié ce refus par le fait que la ratification de cette charte impliquait un "droit imprescriptible" de parler une langue régionale notamment dans la sphère publique.
"Ce qui est contraire à des principes constitutionnels aussi fondamentaux que l'invisibilité de la République, l'égalité devant la loi et l'unité du peuple français", a-t-elle dit en rappelant que la Constitution, dans son article 2, dispose que "la langue de la République est le Français".
"Ratifier la charte serait donc contraire à nos principes. L'appliquer serait difficile, coûteux et d'une portée pratique pour le moins discutable. Elle n'apporterait au mieux qu'une réponse symbolique à la question posée qui, elle, est bien réelle : comment mieux faire vivre les langues régionales dans notre pays", a-t-elle déclaré.
En revanche, Christine Albanel a annoncé que le gouvernement déposerait un projet de loi sur ce sujet. "Ce dont nous avons besoin, c'est d'un cadre de référence."
"CONVICTIONS ANTAGONISTES"
"Ce cadre de référence, prendra, je vous le propose, la forme d'un texte de loi ainsi que le président de la République en avait émis l'idée lors de la campagne électorale", a-t-elle dit.
Il pourra recenser et "récapituler ce qui existe" et "pourra entrer dans le concret comme les médias, l'enseignement, la signalisation ou encore la toponymie."
Bien sûr ce projet de loi devra s'inscrire dans un calendrier suffisamment proche, a-t-elle précisé.
La ministre, qui a rappelé que lors du débat sur la ratification du traité de Lisbonne, en janvier dernier, le gouvernement s'était engagé à organiser devant le Parlement un débat sur les langues régionales en France, a lancé un appel à la sérénité sur ce sujet.
"Des convictions antagonistes sur la place des langues régionales dans notre société nous ont, à plusieurs reprises, opposé les uns aux autres dans cet hémicycle", a-t-elle estimé.
"A vrai dire, le débat traverse toutes les familles politiques. Parce que la langue est une des composantes essentielles de notre identité, ce débat touche nécessairement au plus intime de nos convictions. Je souhaite qu'il soit conduit avec sérénité dans le respect des sensibilités de chacun", a-t-elle poursuivi.
Christine Albanel a précisé que sur le territoire de la République étaient recensées "pas moins de 75 langues différentes".
Elle a également précisé que de nos jours "moins de 10%" des Français pratiquent régulièrement une langue régionale et que "seul un Français sur quatre avait, en 1999, reçu de ses parents une langue autre que le français".
Et elle semble espérer que cela va encore diminuer ...
samedi 3 mai 2008
Déjà un an de sarkozysme, plus que 4 ...
Les promesses du candidat Sarkozy, un an après
[03/05/2008 15:12]PARIS (AP) -- Voici l'état de réalisation des principales promesses faites par le candidat Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle:
LES PROMESSES TENUES
- Les régimes spéciaux de retraite ont été réformés, confirmant la promesse de porter la durée de cotisation de 37,5 à 40 ans dès 2012. Elle sera de 41 ans en 2016.
- L'Union européenne, en panne après le «non» français au référendum, a été relancée grâce au «traité simplifié», qui a été ratifié par la France.
- La loi sur le service minimum en cas de grève dans les transports est entrée en vigueur le 1er janvier.
- Nicolas Sarkozy a créé un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale; une nouvelle loi durcissant encore les conditions du regroupement familial a été adoptée.
- Les franchises médicales s'appliquent depuis le 1er janvier 2008 pour 45 millions d'assurés sociaux, qui doivent prendre en charge 50 centimes par boîte de médicaments et par acte paramédical.
- La carte judiciaire a été réformée, permettant de supprimer près de 250 tribunaux.
LES PROMESSES TENUES PARTIELLEMENT
- Le chômage a baissé de 0,8 point en 2007, ce qui est une bonne nouvelle pour le début du quinquennat, au cours duquel Nicolas Sarkozy a promis d'arriver au plein-emploi. Fin 2007, le taux de chômage s'établissait à 7,8% de la population active.
- Nicolas Sarkozy a constitué un gouvernement autour de 15 ministres, dont des ministres d'ouverture, comme il l'avait promis. Mais en comptant les 21 secrétaires d'Etat et le Haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté Martin Hirsch, le gouvernement Fillon comprend 37 membres, alors que l'équipe de Dominique de Villepin n'en comptait que 31.
- Le paquet fiscal a quasiment supprimé les droits de succession et porté le bouclier fiscal à 50%. Mais la défiscalisation des heures supplémentaires, appliquée depuis le 1er octobre, est jugée coûteuse et peu efficace. Quant au crédit d'impôt, il ne bénéficie pas comme promis aux personnes ayant acheté leur logement depuis cinq ans, mais seulement à ceux qui ont acheté après le 6 mai, en raison d'une censure du Conseil constitutionnel.
- Le Grenelle de l'environnement a débouché sur des conclusions saluées par les ONG. Mais elles doivent encore être traduites dans la loi, alors que les écologistes dénoncent le projet de loi encadrant les cultures OGM.
- Les peines plancher pour les récidivistes et la remise en cause de l'excuse de minorité dans certains cas pour les mineurs ont été adoptés. En revanche, le placement en rétention de sûreté des criminels restés dangereux à l'issue de leur peine a été déclaré inconstitutionnel pour les condamnations prononcées avant l'adoption de la loi, le 7 février.
- Le revenu de solidarité active (RSA) que Sarkozy avait imaginé créer avant la fin 2008, ne rentrera pas en vigueur avant 2009 et le système de Martin Hirsch, jugé «coûteux», risque d'être revu à la baisse.
- Ce n'est qu'en 2009 que la promesse de ne pas remplacer un poste de fonctionnaire sur deux partant à la retraite sera tenue. Pour 2008, l'objectif retenu a été de un sur trois, soit 22.900 suppressions de postes.
- La loi sur l'autonomie des universités ne prévoit pas de sélection au niveau du master, mesure retirée du texte devant la grogne des organisations étudiantes.
- La suppression de la carte scolaire, qui n'a pas été formalisée, a été largement engagée, le ministre donnant pour instruction de satisfaire à toutes les demandes de dérogation.
- Le plan banlieue qui devait proposer un emploi ou une formation à 250.000 jeunes, a été retardé et son ambition revue à la baisse.
LES PROMESSES NON TENUES
- Les «parachutes dorés» n'ont pas été interdits avant fin 2007 comme promis. Une disposition renforçant leur taxation a par ailleurs été écartée du budget 2008.
- L'idée d'un contrat de travail unique à durée indéterminée a été abandonnée
- Alors que le candidat Sarkozy se disait favorable au retrait des forces françaises d'Afghanistan, le président a décidé de renforcer la présence militaire de la France dans le pays. AP
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Sarkozy, du «bling-bling» à la représidentialisation --par Laurent Pirot--
[03/05/2008 15:12]PARIS (AP) -- Inaugurée avec faste en compagnie de figures du show-biz et des affaires le 6 mai au très chic Fouquet's, la «rupture» sarkoziste en terme d'image a fait long feu, rejetée par les Français. En quelques mois, l'affichage ostentatoire de la vie privée du nouveau président, de son goût pour le luxe et de ses amitiés choisies a fait place à une attitude bien plus classique, davantage empreinte de solennité et de gravité.
Décidé à ne pas changer malgré sa nouvelle fonction, Nicolas Sarkozy déclenche une première polémique dès le lendemain de son élection en passant 48 heures au large de Malte sur un yacht prêté par le riche homme d'affaires Vincent Bolloré. Son entrée à l'Elysée marque ensuite un changement de style complet, en rupture totale avec la discrétion qu'affectaient ses prédécesseurs.
Le nouveau chef de l'Etat prend la pose au milieu de sa famille recomposée, déclare qu'il trouve sa femme Cécilia «très belle», la gratifie parfois d'un baiser en public et se retrouve en couverture des magazines «people». Son langage est relâché, il porte avec décontraction le jean, oublie la cravate le week-end. De temps en temps, il traverse en courant la cour de l'Elysée en short et baskets, un de ses ministres sur ses talons. «C'est un choc culturel pour le personnel de l'Elysée», s'amuse alors le Premier ministre.
Très vite, les larges lunettes de soleil du président et ses montres voyantes deviennent le symbole de l'arrivée en politique d'un nouveau terme: «bling-bling», jusque-là réservé aux rappeurs arborant de grosses chaînes en or et désormais ironiquement appliqué à Nicolas Sarkozy.
Bousculant les habitudes, le président a d'abord récolté quelques moqueries et critiques isolées. «Il nous a fait honte», s'était ainsi insurgé Alain Finkielkraut dès l'escapade maltaise, bien avant que l'opposition n'accuse Nicolas Sarkozy de «porter atteinte à la fonction». Pour Dominique Reynié, professeur en science politique, «Nicolas Sarkozy a tenté une rupture impossible» en tentant de modeler selon son désir une image présidentielle trop rigide, dans laquelle il a fini par devoir se couler. «Ca n'a jamais fonctionné», analyse-t-il. Pire, cette stratégie a privé durablement le président du poids politique qu'aurait dû lui conférer une posture plus distanciée et a «créé un doute presque indélébile» dans l'opinion.
Si la manie de Nicolas Sarkozy de consulter ses SMS en toute occasion, y compris devant le pape, avait surtout fait sourire, plusieurs incident ont en effet marqué durablement les esprits, dont le triplement de la rémunération du président et quelques dérapages verbaux relayés sur Internet. Après s'être énervé contre un pêcheur au Guilvinec, il lance à un visiteur peu aimable du Salon de l'agriculture un «casse-toi alors, pauv' con» à l'écho retentissant.
L'idylle de Nicolas Sarkozy -divorcé en octobre- avec l'ancien mannequin Carla Bruni marque un changement d'époque. La liaison est d'abord bruyamment officialisée lors d'une apparition à Disneyland et Nicolas Sarkozy va jusqu'à mettre en scène l'annonce de son mariage en pleine conférence de presse. Mais si les premières escapades du couple à l'étranger ont affolé les médias, cette surexposition semble déplaire aux Français, plus préoccupés par leur pouvoir d'achat. Alors que sa cote plonge dans les sondages, le président «bling-bling» décide au mois de mars une seconde rupture, celle de la «représidentialisation».
Depuis, Nicolas Sarkozy a multiplié les apparitions sérieuses et solennelles, évoquant la doctrine nucléaire, rendant hommage aux soldats de la Première Guerre mondiale et choisissant la sobriété en toute occasion, comme lors de sa dernière apparition télévisée. Sans parvenir toujours à se contenir tout à fait: à Londres, où le couple présidentiel étrennait sa nouvelle posture fin mars, «Nicolas et Carla» se sont tout de même prêtés à une séance de baisers sur la Tamise, pour la plus grande joie des photographes. AP
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Sarkozy, an I: de la «rupture» au divorce --par Christine Ollivier--
[03/05/2008 15:05]PARIS (AP) -- Triomphalement élu le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy aura connu sept mois d'état de grâce où il a fait feu de tout bois, entre réformes tous azimuts et style «bling bling». Mais le retour aux réalités début 2008 est brutal: l'économie plonge, et la popularité du chef de l'Etat avec, l'obligeant à s'initier à l'autocritique.
Symbole de cette nouvelle humilité, Nicolas Sarkozy confessait le 24 avril dernier avoir commis des «erreurs». Le ton était loin de celui du vainqueur du second tour de la présidentielle -avec 53,06% des voix face à Ségolène Royal- qui prêchait la «rupture» et le volontarisme pour aller «chercher (ce) point de croissance» qui manque à la France.
Sa force, c'est alors son activisme: il ouvre tous les dossiers, et réforme à tour de bras (paquet fiscal, service minimum, universités, peines planchers, immigration, Grenelle de l'environnement). Chaque jour compte son lot d'annonces et il brouille les lignes politiques avec «l'ouverture», déstabilisant l'opposition.
A l'étranger, Nicolas Sarkozy ramène les infirmières bulgares emprisonnées en Libye, avec l'aide inattendue de son épouse Cécilia. Il débloque aussi le débat sur les institutions européennes avec un accord des 27 sur un «traité simplifié».
Alors que les relations se réchauffent avec les Etats-Unis et Israël, il ne manque plus guère à son tableau de chasse que la libération d'Ingrid Betancourt, détenue par les FARC en Colombie, dont il obtient des preuves de vie le 30 novembre.
Il affronte à l'automne son baptême du feu social avec le mouvement contre la réforme des régimes spéciaux de retraite. Après neuf jours de paralysie des transports publics, les grévistes cèdent. La réforme passe.
Nicolas Sarkozy est alors un «hyperprésident». Son Premier ministre François Fillon peine à exister.
Une seule difficulté se profile, mais elle est de taille: la question du pouvoir d'achat. Après avoir porté le candidat UMP au pouvoir au nom du «travailler plus pour gagner plus», les Français n'en voient pas la concrétisation dans leur portefeuille. Au contraire: le prix du carburant et le panier de la ménagère flambent. La défiscalisation des heures supplémentaires, entrée en vigueur le 1er octobre, est critiquée pour sa complexité.
Les Français s'agacent aussi de voir Nicolas Sarkozy augmenter son salaire de président de 140%, poser avec lunettes de soleil et montres de prix, partir en vacance dans l'avion de l'homme d'affaires Vincent Bolloré et étaler une vie privée mouvementée.
Après avoir divorcé de Cécilia le 18 octobre, il est en effet photographié aux côtés de l'ex-mannequin Carla Bruni, avec laquelle il passera des vacances de fin d'année très médiatiques en Egypte et Jordanie. Il l'épousera le 2 février, mais en catimini.
Car entre-temps, la sanction est tombée. Nicolas Sarkozy s'effondre dans les sondages en quelques semaines début 2008. Le désamour est tel que désormais, c'est François Fillon qui fait de l'ombre au chef de l'Etat, suscitant des tensions entre les deux hommes.
Pour Nicolas Sarkozy, c'est le début d'une longue série noire.
Le 23 janvier, il apporte son soutien au rapport de Jacques Attali sur la croissance: tollé dans les professions visées, à commencer par les taxis. Furieux de ne pas avoir été consultés, les élus UMP craignent les retombées électorales.
Le 13 février, le président propose de confier aux élèves de CM2 la mémoire d'un des 11.000 enfants français victimes de la Shoah: nouvelle polémique. «On ne peut pas infliger cela à des petits de dix ans!», lâche Simone Veil.
Et quand il inaugure le salon de l'agriculture, les Français ne retiennent que son altercation avec un visiteur agressif, auquel il lance un peu présidentiel «casse-toi alors, pauvre con».
L'annonce de la fin du financement de l'Etat pour la carte famille nombreuse de la SNCF provoque une nouvelle levée de boucliers. Nicolas Sarkozy recule.
Mais c'est sur le front économique que les nouvelles sont les plus inquiétantes. Montée de l'euro et du prix du pétrole, inflation, crise du marché immobilier américain: le «choc de croissance» espéré n'est plus d'actualité. Plus que jamais, selon l'expression de François Fillon, les «caisses sont vides». L'Etat doit se serrer la ceinture pour espérer tenir ses engagements européens. L'opposition accuse le gouvernement de préparer un plan de rigueur.
Lors des municipales des 9 et 16 mars, le divorce se confirme: c'est une vague rose. Nicolas Sarkozy fait le dos rond: il procède à un léger remaniement de son gouvernement et de son équipe à l'Elysée, refuse de changer de cap, mais tente d'adopter un style différent, plus modeste. Reste à savoir s'il parviendra à reconquérir des Français qui, pour les deux-tiers d'entre eux selon les sondages, sont déçus.
Les chantiers des prochaines semaines s'annoncent en tout cas minés: mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement, allongement de la durée de cotisation sur les retraites, réforme des hôpitaux ou des armées. En attendant le retour de la croissance, en 2009 peut-être. AP
samedi 5 avril 2008
vendredi 4 avril 2008
OGM à l'assemblée - II
François GROSDIDIER Député de la Moselle Maire de Woippy
Paris, le 28 mars 08
Cher(e) collègue député(e) de la majorité,
« La vérité est que nous avons des doutes sur l’intérêt actuel des OGM pesticides ; la vérité est que nous avons des doutes sur le contrôle de la dissémination des OGM ; la vérité est que nous avons des doutes sur les bénéfices sanitaires et environnementaux des OGM » M. Nicolas SARKOZY, Président de la République, discours de restitution des conclusions du Grenelle de l’Environnement.
C’est parce que tout mon engagement s’enracine dans la philosophie politique de l’UMP que je suis réservé sur le projet de loi du Gouvernement sur les OGM et opposé au projet tel qu’il a été amendé par le Sénat et sera débattu, mardi, mercredi et jeudi prochains dans l’hémicycle.
Je suis, certainement comme vous, humaniste et aussi conservateur et libéral au sens noble de ces termes.
Humaniste, parce que plaçant la santé humaine et tout ce qui la conditionne, notamment l’alimentation et l’environnement, au-dessus de toute autre considération. Je pense que l’autorité publique doit en être garante.
Conservateur, parce que guidé par la conscience de devoir léguer à nos descendants au minimum ce que nous ont transmis nos ascendants. Plus si nous le pouvons, mais pas moins, sans quoi nous aurons failli.
Libéral, parce qu’attaché à la liberté, condition de l’épanouissement de l’Homme, et à la libre entreprise, condition de la prospérité. Mais la liberté a un corollaire, oublié par la gauche mais aussi parfois par notre famille politique : la responsabilité. Je crois que chacun est maître de son destin et responsable de ses actes. En matière d’environnement et de santé publique, je défends le principe du « pollueur payeur » et m’insurge contre la privatisation des bénéfices et la collectivisation des risques.
Le projet de loi gouvernemental professe ces principes, mais ne les garantit pas. Tel qu’il est amendé par le Sénat et sera discuté la semaine prochaine, il s’en éloigne.
Comme c’est la tradition dans notre famille politique sur tous les sujets éthiques, je revendique la liberté de vote sur ce texte. Comme c’est notre responsabilité, nous devons voter en notre âme et conscience. Nous n’avons pas à l’assumer devant tel ou tel groupe économique, mais devant l’ensemble de nos concitoyens et, plus intimement, demain peut-être, devant nos enfants ou nos petits-enfants.
I. D’abord, devant les doutes scientifiques et les enjeux éthiques, la liberté de vote s’impose.
Je n’ai aucune certitude sur les OGM, sauf une. Nous ne pouvons être certains ni de la nocivité, ni de l’innocuité des OGM, mais seulement de leur irréversibilité.
Bien sûr, tous les OGM ne présentent pas les mêmes risques potentiels et surtout, certains, les OGM médicaments, présentent des avantages qui justifient des prises de risques accrues. Des OGM résistants aux conditions extrêmes pourraient présenter un espoir dans le tiers-monde. Faut-il encore que ceux qui ne peuvent payer les médicaments, puissent payer ces semences. Or, la brevetabilité du vivant va en sens inverse.
Je ne contestons pas ces OGM et je pense au contraire qu’il convient de développer la recherche en ces directions, une recherche française et européenne.
La réalité contestable n’est pas là. Elle est dans les cultures strictement commerciales qui ont quadruplé en France en un an. 99 % des OGM sont cultivés pour produire eux-mêmes ou pour tolérer et absorber des pesticides. On les dit sans risque parce qu’on n’est pas immédiatement malade en les mangeant.
Mais l’épidémiologie ne donne jamais de résultat immédiat. Dans ma circonscription, des centaines d’anciens sidérurgistes sont morts ou sont en train de mourir de l’amiante. On n’était pas immédiatement malade en enfilant un vêtement d’amiante. On en meurt aujourd’hui pour en avoir régulièrement porté. Il a fallu un siècle pour se convaincre de sa nocivité, comme de l’effet cancérigène du tabac.
Nous ne savons pas si le maïs GM est dangereux. Nous savons juste que Monsanto refuse à la communauté scientifique de fournir les résultats des tests faits sur les rats en ayant absorbé alors qu’ils présentaient des anomalies des reins, du foie et du métabolisme sanguin.
Je m’étonne aussi que les tests imposés aux pesticides OGM soient beaucoup moins exigeants que ceux des pesticides chimiques.
Nos doutes ne peuvent que se renforcer quand on oppose le secret industriel à des informations sur la santé publique.
Nous savons désormais que le maïs GM (Mon 810) se dissémine beaucoup plus qu’il l’a été affirmé pendant des années, que cela a été constaté par le comité de préfiguration du Haut Conseil des Biotechnologies, présidé par notre ami le Sénateur LE GRAND, et que cela a justifié l’activation par le Président de la République et par le Gouvernement de la clause de sauvegarde.
Nous ne savons pas si le colza GM est dangereux. Nous savons juste qu’il se dissémine plus que le maïs et contamine des espèces sauvages proches.
Il conviendrait aussi d’approfondir les questions relatives à l'allergologie et aux résistances antibiotiques, à celle de la biodiversité ou encore de la responsabilité qui, comme toujours en France, reposera in fine sur le contribuable.
Il n‘y avait pas de certitude sur l’amiante, le plomb, le tabac ou les farines animales. On a sacrifié des milliers de personnes avant de savoir, puis de faire marche arrière.
La grande différence entre les OGM et les risques épidémiologiques maintenant connus, c’est que les OGM sont irréversibles. Cela justifie, plus que pour tout autre risque, la mise en œuvre du principe de précaution.
J’ai relu la déclaration politique du groupe parlementaire UMP. En matière d’environnement, elle affirmait notre attachement au nucléaire et aux énergies renouvelables mais elle ne supposait pas l’approbation des OGM.
C’est pourquoi notre liberté de conscience et de vote s’impose sur les OGM comme cela a toujours été le cas en notre sein sur tous les sujets éthiques.
II. Ensuite, je pense qu’il faut amender le projet du Gouvernement et, en tout état de cause, refuser le projet du Sénat, manifestement amendé sous l’influence des groupes voulant une mise en culture rapide et massive des OGM en France, au mépris de principes affichés.
Je partage totalement les principes affirmés par le projet gouvernemental :
1. Le principe de précaution et de prévention avec une expertise objective, pluraliste et pluridisciplinaire.
2. Le principe du libre choix de produire et de consommer avec ou sans OGM.
3. Le principe de responsabilité de l’exploitant.
4. Le principe de la transparence, consacrant un droit à l’information du citoyen.
Le problème est que ces principes ne sont pas pleinement garantis par le projet initial, et moins encore par les 67 amendements et sous-amendements adoptés par le Sénat qu’a su dominer un lobby parfaitement organisé faisant battre en retraite les parlementaires les plus équilibrés, tel le Sénateur UMP Jean-François LE GRAND, président de l’intergroupe OGM du Grenelle, réduit à retirer tous ses amendements et finissant par quitter le débat.
1. Sur le principe de précaution et de prévention avec une expertise objective, pluraliste et pluridisciplinaire :
Le texte gouvernemental constitue une incontestable avancée, conformément aux engagements du Grenelle. Il crée une « Haute Autorité sur les Organismes Génétiquement Modifiés » transformée par le Sénat en « Haut Conseil des Biotechnologies », réduisant par là même l’autorité de cet organisme et restreignant son droit de saisine.
Le projet de Loi ne garantit pas les moyens financiers et matériels du Haut Conseil et moins encore l’indépendance de ses membres à l’égard des demandeurs d’autorisation.
L’expérience des organismes antérieurs (CGG et CGB) doit conduire à apporter ces garanties comme c’est le cas pour toutes les autorités indépendantes, qu’elles concernent la santé publique, l’audiovisuel ou les marchés financiers.
2. Sur le principe du libre choix de produire et de consommer avec ou sans OGM.
En fait, le texte avalise la contamination OGM des cultures non OGM, tolérant un taux de 0,9 %. Ce taux ne résulte d’aucune donnée scientifique, mais d’un compromis au sein de la Commission Européenne sur l’étiquetage des produits OGM. Il convient de n’admettre qu’un taux de 0,1 % qui correspond aujourd’hui à la marge d’erreur possible des instruments de mesure. Il s’agit d’assurer la non contamination des cultures traditionnelles, particulièrement du bio, des AOC (appellations d’origine contrôlée) et des IGP (indications géographiques protégées).
3. Sur le principe de responsabilité de l’exploitant avec l’obligation de constituer des garanties financières.
Il est à la fois injuste et insuffisant.
La responsabilité ne porte que sur les incidences économiques de la contamination des champs à proximité. Elle ne porte pas sur les éventuelles conséquences sur la santé ou sur l’environnement (en contradiction avec la jurisprudence Erika). On ira alors rechercher la responsabilité de la collectivité tout entière comme pour les catastrophes sanitaires (amiante, tabac…) ou industrielles (affaissements miniers…).
Elle ne porte que sur l’exploitation proche, alors qu’il est aujourd’hui établi (même avec le maïs Mon 810 pourtant peu volatile) que le rayon de contamination ne se compte pas en mètres mais en kilomètres.
Il devient dès lors difficile d’individualiser la responsabilité et de la limiter à un périmètre proche. Sur d’immenses périmètres, le préjudice peut être sans commune mesure avec le chiffre d’affaires de l’exploitant OGM incriminé. Ce n’est donc pas seulement la responsabilité de l’exploitant-utilisateur final qui doit être engagée, mais celle de toute la filière, à savoir le distributeur et le titulaire du brevet et de l’autorisation, bénéficiaire des plus gros profits.
Il convient aussi d’inverser la charge de la preuve et de spécifier que la présomption de contamination pèse sur l’exploitant OGM et son fournisseur.
4. Sur le principe de la transparence, consacrant un droit à l’information du citoyen.
Contre l’avis du Gouvernement, un amendement du Sénat prétend réduire l’expression publique les futurs membres de la Haute Autorité.
Par ailleurs, le projet de loi est très en retrait sur la directive 201/18/CE qui mentionnait l’évaluation du risque, qui n’est pas reprise dans le texte qui se contente de renvoyer les modalités à un décret. Le texte législatif ne prévoit aucune disposition sur la participation du public alors que la France est liée par la Convention d’Aarhus relative à l’accès, à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement. Cette convention est expressément applicable aux OGM.
Enfin et surtout, il est essentiel que nous adoptions un amendement qui garantisse la publicité de l’évaluation du risque. Or, la rédaction sénatoriale restreint le droit à l’information si l’exploitant craint que cette information porte atteinte à ses intérêts économiques ou à sa position concurrentielle. C’est ainsi que Monsanto a opposé le secret industriel à la communication des tests sur les rats ayant ingéré du maïs Mon 863, entraînant pourtant des anomalies des reins, du foie et du métabolisme sanguin.
Ce ne sont là que quelques points à rectifier ou à préciser. La liste en est plus longue.
Je défendrai en séance des amendements, d’autres collègues aussi, revenant à la philosophie du texte initial déposé par le Gouvernement et apportant des garanties supplémentaires pour assurer l’effectivité des principes qui fondent cette loi, poursuivre la recherche, nous ouvrir à toutes les technologies tout en garantissant le droit de produire et consommer sans OGM et en préservant l’environnement des générations futures.
L’enjeu est grave.
Je vous invite à venir les soutenir en séance, mardi, mercredi et jeudi prochains.
Bien amicalement et fidèlement à vous.
François GROSDIDIER
OGM à l'assemblée - I
Assemblée Nationale - Philippe TOURTELIER – Séance du mardi 1er avril 2008
Monsieur le Président,
Madame la Ministre,
Mes chers collègues,
Le débat que nous avons aujourd'hui sur les OGM est fondamental pour tout humaniste : il met en jeu notre attitude par rapport à la science, notre conception du progrès et notre responsabilité dans l'utilisation de la technique. Or le 21 ème siècle nous invite à nous interroger sur ces 3 notions : la science, le progrès et la responsabilité. Alors que savons-nous des OGM et des Plantes Génétiquement Modifiées (PGM) en particulier ? Sont-elles sources de progrès ? En quoi engagent-elles notre responsabilité vis à vis des générations futures ?
Que savons-nous des OGM ? La recherche a un immense domaine à explorer : il reste en particulier beaucoup d'incertitudes sur le fonctionnement du génome et ses interactions avec son environnement. L'affaire de la « vache folle » est là pour nous le rappeler : on ne sait toujours pas comment le prion a pu franchir certaines barrières et se retrouver dans le système nerveux. La biologie moléculaire n'est pas encore une science prédictive : elle constate de façon empirique le résultat apparent de ses manipulations, mais sans rien connaître des effets secondaires potentiels momentanément occultés. Lors des auditions de la mission d'information sur les OGM, on nous alertés sur les incertitudes liées aux techniques actuelles d'obtention des transgènes. La fabrication de nouveaux gènes dits « dormants » ne peut être exclue, gènes dont on ignore encore les fonctions potentielles qui pourraient se révéler dans un environnement donné.
Ce qui est acceptable dans une démarche de recherche, ne l'est plus dans une dissémination volontaire. Alors attendons la mise au point de techniques de « transgénèse propre », sur lesquelles la recherche travaille, pour avoir un transfert de gène plus contrôlé et plus efficace, c'est à dire un transgène placé dans un endroit connu du génome et en une seule copie.
Tout ceci devrait donc nous conduire à appliquer le principe de précaution : dynamiser la recherche pour lever les incertitudes et, en attendant, ne pas permettre les cultures commerciales de PGM.
Mais disent certains, vous ne croyez pas au Progrès puisque vous ne voulez pas développer les avantages apportés par les OGM.
La notion de développement durable nous a appris à raisonner constamment dans l'espace et dans le temps : ce qui est un progrès pour certains ne l'est pas forcément pour tous; ce qui semble un progrès à un moment donné peut s'avérer dangereux plus tard (le DDT, l'amiante...). Quels sont les avantages les plus souvent invoqués pour les PGM ? Sont-ils universels et fiables dans le temps ?
Les grandes cultures commerciales d'OGM répondent à la demande de certains agriculteurs (combien sont-ils ?), mais va à l'encontre des souhaits des ¾ des consommateurs. Quant aux bénéfices attendus par les agriculteurs, on manque singulièrement de recul pour les confirmer : avec les risques avérés d'insectes devenus résistants, et de prolifération de plantes sauvages devenues génétiquement modifiées, les meilleurs rendements du début seront-ils pérennes ? Rien n'est moins sûr... Sera-t-on amené à augmenter les doses de pesticides comme aux États Unis ? Avec quelles conséquences sur la santé ? Quelle sera l'attitude des consommateurs ? La précaution s'impose...
Pour les autres avantages liées aux PGM, dits de « 2eme génération », nous en sommes encore au stade de la recherche expérimentale. Il est possible que certaines régions du monde aient besoin un jour de PGM mieux adaptées par exemple à la sécheresse et aux milieux salins. La recherche doit se poursuivre mais en développant des méthodes plus fiables dans l'implantation des transgènes. Quant aux espoirs placés dans les « plantes alicaments » comme le fameux « riz doré »; je renvoie à ce qui est écrit dans le rapport sur les OGM de 2002 fait par les Académies de médecine et de pharmacie. Outre le risque d'allergie, il est noté : « Un préalable fondamental concerne le renforcement des études épidémiologiques. Ce préalable est particulièrement crucial pour les recherches qui visent la complémentation en micro nutriments dont les niveaux peuvent rapidement se révéler toxiques. » Ces études préalables pourtant « cruciales » n'ont pas été faites !
Un dernier argument est alors avancé pour justifier la culture des PGM. Il mérite d'être étudié : Comment se préparer à nourrir 9 milliards d'êtres humains en 2050 ? Aucune piste ne doit être délaissée. Mais aujourd'hui, la cause de la malnutrition de plus de 800 millions de personnes n'est pas le manque global de nourriture, mais une mauvaise répartition des richesses alimentaires, accentuée par l'orientation croissante de l'agriculture des pays émergents vers l'export au détriment des cultures vivrières.
L'agriculture intensive, avec son dernier avatar que sont les grandes cultures de PGM, amplifie ces dysfonctionnements. Par ailleurs, le caractère irréversible de la progression des PGM là où elles ont été acceptées ou imposées, lié au brevetage du vivant, en fait une arme alimentaire qui permettra à terme à quelques multinationales de contrôler par le biais des semences le marché de l'alimentation de la planète, privant les pays de leurs souveraineté alimentaire.
Tout ceci est contraire d'abord aux conclusions du Grenelle de l'environnement, ensuite au principe de précaution que nous avons inscrit dans notre Constitution.
En conclusion, quel constat ?
Une science encore très incertaine dans ses connaissances et ses méthodes des progrès mal assurés ou actuellement virtuels, des risques potentiellement irréversibles, très importants : rien ne peut justifier l'urgence de l'autorisation des cultures commerciales d'OGM. Ce projet de loi de loi ne doit pas être celui du reniement du principe de précaution et du Grenelle de l'Environnement.
Aujourd'hui, prenons nos responsabilités en laissant le choix de leur alimentation aux générations futures.
dimanche 2 mars 2008
Ah, la Russie ...
Les principaux événements de la présidence Poutine
[01/03/2008 16:12]MOSCOU (AP) -- Les événements majeurs qui ont marqué l'accession au pouvoir de Vladimir Poutine et ses huit années de présidence:
- 9 août 1999: le président Boris Eltsine nomme Vladimir Poutine, ancien agent du KGB, Premier ministre par intérim. Poutine promet de restaurer l'ordre dans le Caucase
- 23 septembre 1999: près de 300 personnes tuées dans des attentats à Moscou et dans d'autres villes, des actions attribuées aux séparatistes tchétchènes. Poutine ordonne le bombardement de la capitale tchétchène, Grozny, qui marque le début de la seconde guerre de Tchétchénie
- 31 décembre 1999: Eltsine annonce sa démission le 31, Poutine devient président par intérim
- 26 mars 2000: Poutine est élu président dans le cadre du premier transfert de pouvoir démocratique en Russie
- 12 août 2000: une explosion fait sombrer le sous-marin Koursk, provoquant la mort de 118 marins. Poutine poursuit ses vacances dans la station balnéaire de Sotchi sur la mer Noire, ce qui lui vaut d'être critiqué dans les médias
- 3 avril 2001: le géant du gaz Gazprom, lié au Kremlin, prend le contrôle du seul réseau de télévision nationale indépendant, évinçant les journalistes qui résistent et installant une équipe docile
- 16 juin 2001: le président américain George W. Bush et Vladimir Poutine se rencontrent pour la première fois
- 23 octobre 2002: des rebelles tchétchènes prennent des centaines d'otages dans un théâtre de Moscou. Au bout de trois jours, les forces spéciales russes donnent l'assaut. L'utilisation d'un gaz provoque la mort d'une centaine d'otages, et le chef du commando et des dizaines d'hommes armés sont tués
- 25 octobre 2003: les autorités arrêtent l'homme le plus riche du pays, Mikhaïl Khodorkovski, et l'accusent d'évasion et fraude fiscales
- 14 mars 2004: Poutine est réélu facilement pour un second mandat avec plus de 70% des voix. Les observateurs occidentaux critiquent l'élection
- 1er septembre 2004: une prise d'otages à l'école de Beslan (sud) se solde par un bain de sang, avec plus de 330 morts, des enfants pour la plupart
- 12 décembre 2004: Poutine promulgue une loi supprimant les élections pour les postes de gouverneurs, ce qui lui donne le droit de nommer les gouverneurs et de dissoudre les parlements régionaux s'ils refusent de confirmer ses candidats
- 1er janvier 2006: Gazprom suspend ses fournitures de gaz à l'Ukraine en raison d'un litige commercial. L'approvisionnement énergétique de l'Europe est affecté
- 15 juillet 2006: la Russie accueille son premier sommet du G8 à Saint-Pétersbourg, la ville natale de Poutine, sur fond de dégradation des relations entres Moscou et Washington
- 7 octobre 2006: la journaliste d'investigation Anna Politkovskaïa, l'une des rares voix critiques en Russie à l'égard de Poutine et de la guerre en Tchétchénie, est abattue dans son immeuble à Moscou
- 23 novembre 2006: l'ancien agent du KGB Alexandre Litvinenko meurt empoisonné au polonium-210 dans un hôpital londonien. Avant de décéder, ce détracteur du Kremlin accuse Poutine d'être responsable de sa mort
- 10 décembre 2007: Poutine apporte son soutien au premier vice-Premier ministre Dmitri Medvedev pour la présidentielle du 2 mars. AP
mardi 5 février 2008
Collège "Ambition Réussite", un principal dégouté ...
VOILA LE MAIL QUE J'AI REÇU D'UNE PERSONNE DE MON ENTOURAGE.
IL M'A AUTORISE A DIFFUSER CE MAIL EN "EVITANT DE TROP DIFFUSER SON
NOM".
J'AI DONC RETIRE OU TRANSFORME CE QUI PERMETTRAIT DE L'IDENTIFIER
FORMELLEMENT. CES CHANGEMENTS SONT SOULIGNES.
MAIS L'INFO AUSSI INCROYABLE SOIT-ELLE ME SEMBLE TRES IMPORTANTE...
Bonsoir,
Vous savez tous que j'occupe depuis cette rentrée la fonction de
Principal d'un Collège dit "difficile", classé "Ambition Réussite".
82% des élèves sont issus de catégories socio-professionnelles très
défavorisées. Un Collège ghetto, avec ses problèmes quotidiens, et les
problèmes de violence dans le quartier.
Je suis très fier d'avoir travaillé pendant plusieurs années à Meaux,
puis dans la banlieue de Lyon pendant 4 ans, et aujourd'hui ailleurs
dans le Rhône. Fier d'être fonctionnaire de la République, d'assumer
cette mission de service public tant décriée.
Ce soir, ma fierté m'a abandonné. J'ai honte. J'ai surtout honte de
devoir affronter le regard des professeurs, des surveillants, des
partenaires extérieurs, des parents d'élèves et des élèves.
Vous vous souvenez tous de la promesse de notre président de la
République pour ne pas laisser les "orphelins de 16 heures" à la rue ?
Vous vous souvenez des annonces de M. Darcos, Ministre de l'Education
nationale, à propos de la mise en place de l'accompagnement éducatif,
ce dispositif devant accueillir tous les collègiens de 16 heures à 18
heures ?
La circulaire a paru au journal officiel le 13 juillet 2007. Je l'ai
découverte en détails au moment même où je prenais mes fonctions au
Collège X fin août, comme tous mes autres collègues Principaux de
Collèges en Education prioritaire (près de 1500 Collèges dans toute la
France).
Je me suis mis en quatre pour mettre en place ce dispositif, car je
suis un fonctionnaire responsable. J'ai mis mes opinions de citoyen
dans ma poche, et j'ai tout fait pour que ce dispositif soit un
succès.
Je rappelle à tous que cet accompagnement éducatif devait concerner
les élèves volontaires, encadrés par des enseignants volontaires.
Sur 365 élèves, j'ai réussi à en convaincre 225: 61,5 % de l'effectif
total. La moyenne dans le Rhône tourne autour de 28 %.
Sur 47 enseignants, j'en ai convaincu 29. Je suis allé solliciter la
MJC du quartier pour mettre en place un atelier de danse urbaine. J'ai
sollicité le Centre social pour mettre conjointement en place l'aide
aux devoirs, 3 fois par semaine. 100 % des élèves de 6ème étaient
inscrits à cette dernière action. J'ai sollicité une compagnie
artistique pour mettre en place un atelier d'écriture. Les professeurs
ont ensuite proposé un atelier de sciences physiques, un club journal
des collégiens, une activité escalade, trois groupes de soutien en
mathématiques, deux groupes de soutien en français. J'étais en
pourparlers avec un club d'échecs et un autre de rugby pour enrichir
l'offre.
J'ai même réussi à débaucher un danseur de la maison de la danse, qui
vient de partir pour le cirque du soleil à Las Vegas....
Tout cela a bien sûr un coût. Vous vous en doutez.
L'Inspection académique et le Rectorat nous ont transmis courant
octobre 2007 une enveloppe d'heures pour les professeurs et les
intervenants extérieurs (pour ces derniers, ces heures devaient être
transformées en vacations, payées 15 € de l'heure).
Je disposais de 1476 heures. C'est à partir de cette enveloppe que je
n'avais pas demandé que j'ai construit mon offre. J'ai informé les
parents d'élèves, et le 12 novembre, les actions se sont mises en
place. L'aide aux devoirs avait commencé dès le 20 septembre. Les
élèves étaient pour la plus part d'entre eux très heureux.
Début décembre, j'ai mis en paiement auprès du Rectorat les heures
effectuées en septembre, octobre et novembre: 398 heures.
Cet après-midi, mardi 29 janvier 2008, réunion officielle à
l'Inspection académique. L'inspecteur d'Académie préside la réunion,
flanqué de ses deux adjoints et de deux chefs de service.
Configuration inhabituelle. Curiosité puis inquiétude.
L'Inspecteur d'Académie ne le dit pas explicitement, car nous sommes
tous soumis au même devoir de réserve. "Le dispositif n'est pas
supprimé, mais on a réduit la voilure". On a seulement supprimé les
heures pour le faire fonctionner. Au lieu des 1476 heures, je n'en ai
plus que 397 pour terminer l'année scolaire. Cela vient directement du
Ministère. C'est identique dans toutes les Académies, l'Inspecteur
d'Académie nous l'a confirmé, comme s'il voulait nous consoler. Tous
mes collègues sont dans la même stupeur (40 Principaux de Collège
abasourdis).
J'ai dépensé 1 heure de plus que ce à quoi j'ai droit. Et les heures
effectuées en décembre et en janvier ne sont pour l'instant pas
honorées (j'ai compté 221 heures pour ces 2 mois). Je n'en ai plus les
moyens. C'est noble le bénévolat, mais, là, on atteint des limites...
Concrètement, dès lundi prochain, 4 février 2008, toutes les actions
décrites ci-dessus s'arrêteront, faute de moyens. Je ne vous fais pas
de dessin.
Oui, j'ai honte ce soir. Honte pour les élèves. Honte pour les
parents d'élèves. Honte pour les profs. Honte pour les partenaires
exterieurs. Je ne sais toujours pas comment je vais leur annoncer la
chose.
Merci M. Sarkozy pour vos promesses péremptoires. Merci M. Darcos
pour avoir démontré la crédibilité du système éducatif français.
Bonsoir les amis, vive la République.
samedi 2 février 2008
vendredi 11 janvier 2008
Goût du Pouvoir exclusivement ??
L'argent est tout ? l'argent est la valeur première, devant l'égalité, la fraternité et la liberté ? Prenons-les à leur propre jeu : créons un Comité de Salut Public des Finances, une sorte de Cour des Comptes bis indépendante composée de citoyens et de citoyennes tirés au sort et représentatives de chaque strate sociale pour suivre, examiner et valider ou invalider la moindre dépense, la moindre utilisation de l'argent public par nos soit-disant responsables politiques !! Reprenons ce qui nous appartient : la faculté de décider du destin de notre nation. Comment ça, utopiste ? toujours encore un peu, oui, c'est vrai, et j'espère conserver une part de rêve jusqu'à ma mort >;°)
J'en profite pour souhaiter à tous ceux et toutes celles à qui je ne l'ai pas encore dit une très belle année 2008 (année de la cuite !)
PiRO
"On apprend dans Le Canard enchaîné que l'homme qui justifiait sa faramineuse augmentation de 206% par un souci de transparence perçoit toujours depuis le 6 mai son salaire de ministre de l'Intérieur ! Bling-bling.On se souvient de l'augmentation du salaire présidentiel que s'était généreusement accordé Nicolas Sarkozy. Elle se justifiait par une volonté de "plus de transparence".En fait de transparence, on a d'abord eu droit à la valse des chiffres : la majorité a commencé par évoquer 140% d'augmentation, avant de corriger à 172, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive, grâce aux calculs précis de certains députés de l'opposition, que l'augmentation était en réalité de 206 % !Le Président lui-même, déjà logé, blanchi et nourri dans le luxe de notre monarchie républicaine -, avait tenté de noyer le poisson.De son explication embrouillée ressortait que Jacques Chirac, en plus de son salaire de Président, touchait un complément en retraites variées, pour lesquelles il avait cotisé durant sa carrière politique. Et que les Français ne le savaient pas et qu'il fallait désormais que tout se sache. On ne voit pas du tout la pertinence de l'argument mais passons.Ce qu'avait oublié de dire M. Sarkozy à ce moment-là, c'est que lui-même, depuis mars et jusqu'à maintenant, avait demandé - et évidemment obtenu - de continuer à percevoir son... salaire de ministre de l'Intérieur !La bombe explose dans l'édition d'hier du Canard enchaîné, relayée par Politique.net.Explication : pour permettre à un ministre de retrouver un emploi, le versement de son salaire est en effet maintenu durant 6 mois, c'est la règle. M. Sarkozy ayant démissionné en mars, il aurait dû cesser de le toucher au 1er octobre, à condition de ne pas avoir trouvé le moindre boulot depuis le mois de mars, or il est président de l'U.M.P. et touche donc un maximum de ce côté là !Or il a demandé à ce que cette rémunération de ministre de l'Intérieur, soit prolongée jusqu'au 1er janvier 2008, jour d'entrée en vigueur de son augmentation officielle de 206%. Au nom de quelle justification ?Peut-être faut-il chercher du côté de Pierre Lellouche, conseiller de M. Sarkozy, qui trouvait anormal que le Président soit payé comme "un petit cadre moyen".Vous en connaissez beaucoup, des petits cadres moyens à 7.500 euros nets (d'argent de poche) ?Pour revenir enfin au sujet, en résumé, Nicolas Sarkozy, l'homme qui reprochait à son prédécesseur de toucher en catimini ses retraites en plus de son salaire de Président, justifiant ainsi sa propre augmentation, touche depuis le 6 mai non 7500 euros, rémunération normale du Président, mais 11 500 euros nets, en ayant conservé son salaire de ministre de l'Intérieur - qu'il n'est plus depuis fin mars. En toute opacité : qui l'eût su sans la révélation du Canard ?Ajoutons qu'il ne s'agit pas de divagations de la part du palmipède puisque l'Élysée a... confirmé l'information ! "Ensemble, tout devient possible" : là-dessus au moins, M. Sarkozy ne mentait pas.Pour mémoire, l'ami Bolloré a d'énorme contrats avec les ministères (en particulier l'Intérieur) et M. Sarkozy ne pouvait l'ignorer en mai 2007, quand il naviguait sur le yacht Bolloré et voyageait dans le Falcon Bolloré. Est-ce que ça ne ressemble pas vaguement à de la corruption?Dans d'autres pays voisins, M. Sarkozy, rien que pour 1 seul de ces 2 délits serait obligé de démissionner.Partagez les infos, autours de vous !
Une nouvelle version, illustrée celle-ci ;o))
On apprend dans Le Canard enchaîné que l'homme qui justifiait sa faramineuse augmentation de 206% par un souci de transparence perçoit toujours depuis le 6 mai son salaire de ministre de l'Intérieur ! Bling-bling.
On se souvient de l'augmentation du salaire présidentiel que s'était généreusement accordé Nicolas Sarkozy. Elle se justifiait par une volonté de "plus de transparence". Du moins avait-il osé le prétendre - mais n'est-il pas celui-qui-ose-tout ? La bonne blague ! En fait de transparence, on a d'abord eu droit à la valse des chiffres : la majorité a commencé par évoquer 140% d'augmentation, avant de corriger à 172, jusqu'à ce qu'on s'aperçoive, grâce aux calculs précis de certains députés de l'opposition, que l'augmentation était en réalité de 206 % ! Le Président lui-même, pris la main dans le sac, en flagrant délit d'enrichissement personnel non justifié - il est déjà logé, blanchi et nourri dans le luxe inouï de notre monarchie républicaine -, avait tenté de noyer le poisson. De son explication embrouillée ressortait que Jacques Chirac, en plus de son salaire de Président, touchait un complément en retraites variées, pour lesquelles il avait cotisé durant sa carrière politique. Et que les Français ne le savaient pas et qu'il fallait désormais que tout se sache. On ne voit pas du tout la pertinence de l'argument mais passons. Ce qu'avait oublié de nous dire Sarko-la-transparence à ce moment-là, c'est que lui-même, depuis mars et jusqu'à maintenant, avait demandé - et évidemment obtenu - de continuer à percevoir son... salaire de ministre de l'Intérieur !
La bombe explose dans l'édition d'hier du Canard enchaîné, relayée par Politique.net.
Explication : pour permettre à un ministre de retrouver un emploi, le versement de son salaire est en effet maintenu durant 6 mois, c'est la règle. Sarkozy ayant démissionné en mars, il aurait dû cesser de le toucher au 1er octobre, à condition de ne pas avoir trouvé le moindre boulot depuis le mois de mars, or il est président de l'U.M.P. et touche donc un maximum de ce côté là ! ! ! Or il a demandé à ce que cette rémunération de ministre de l'Intérieur, soit prolongée jusqu'au 1er janvier 2.008, jour d'entrée en vigueur de son augmentation officielle de 206%. Au nom de quelle justification ? Peut-être faut-il chercher du côté de Pierre Lellouche, inénarrable conseiller de Sarkozy, qui trouvait anormal que le Président soit payé comme "un petit cadre moyen". Vous en connaissez beaucoup, des petits cadres moyens à 7.500 euros nets (d'argent de poche) ? La droite qui voudrait réconcilier les Français avec l'argent n'a aucune idée de la réalité du pays, aveuglée par son fol appât du gain: nouvelle illustration après celle donnée par Jean-François Copé, alors ministre du budget, pour qui les classes moyennes émargeaient à 4000 euros nets par mois ! Le même Copé qui cumule avec ses rémunérations d'élus un salaire d'avocat dans un cabinet d'affaires...
Pour revenir enfin au sujet, en résumé, Nicolas Sarkozy, l'homme qui reprochait à son prédécesseur de toucher en catimini ses retraites en plus de son salaire de Président, justifiant ainsi sa propre augmentation, touche depuis le 6 mai non 7500 euros, rémunération normale du Président, mais 11 500 euros nets, en ayant conservé son salaire de ministre de l'Intérieur - qu'il n'est plus depuis fin mars. En toute opacité : qui l'eût su sans la révélation du Canard ? Ajoutons qu'il ne s'agit pas de divagations de la part du palmipède puisque l'Élysée a... confirmé l'information ! "Ensemble, tout devient possible" : là-dessus au moins, Sarkozy ne mentait pas.
Sarko ça rime avec escroc ! Et ça s'ajoute à la corruption : Pour mémoire, Bolloré a d'énorme contrats avec les ministères (en particulier l'Intérieur) et Sarko ne pouvait l'ignorer en mais 2.007, quand il naviguait sur le yacht Bolloré et voyageait dans le Falcon Bolloré ! ! ! Il s'agissait donc bien de corruption ! ! !Dans d'autres pays voisins, Sarko, rien que pour 1 seul de ces 2 délits serait obligé de démissionner ! ! !
Phrase de Pascal : L'idée est d'associer le plus grand nombre de citoyen(ne)s à la circulation d'informations souvent peu ou mal diffusées par les médias de masse. Et ainsi de constituer un réseau informel capable de fédérer nos ressources en tout genre afin d'améliorer sur un mode unitaire notre capacité d'action et de réaction. Aussi, n'hésitez pas à faire suivre ces messages.




