mardi 29 avril 2008

Bien content de ne pas habiter chez toi, prince Fahd ben Badr

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Arabie saoudite: la coupe de cheveux anti-flirt
[29/04/2008 18:45]

RIYAD, Arabie Saoudite (AP)-- Un gouverneur du nord de l'Arabie saoudite a ordonné aux autorités de la région de punir les hommes qui flirtent avec des femmes en public en leur coupant les cheveux, selon l'édition demardi du journal «Al-Hayat».

C'est après avoir vu un groupe d'hommes aux cheveux longs en train de poursuivre de leurs assiduités des étudiantes qui sortaient de cours que le prince Fahd ben Badr, gouverneur de la région d'al-Jof, dans le nord du pays, a réagi.

Lors d'un rassemblement dimanche dans son palais de la ville de Skaka, le prince a donné l'ordre à la police d'appliquer la sanction à tous les jeunes reconnus coupables de flirt, y compris «les fils de gradés militaires et de fonctionnaires d'Etat», rapporte le journal saoudien. «Cette décision ne concerne pas les hommes qui passent leur temps libre dans les lieux publics sans faire de mal à personne», aurait précisé le prince.

L'Arabie Saoudite suit depuis longtemps des règles islamiques très strictes, séparant hommes et femmes en public. La Commission pour la Promotion de la vertu et la prévention des vices, un organe gouvernemental qui contrôle la puissante police religieuse du pays, est chargée de faire respecter ces règles.

Ses membres patrouillent dans les lieux pblics pour s'assurer que les femmes sont voilées et ne portent pas de maquillage, que les deux sexes ne se mélangent pas, que les magasins ferment cinq fois par jour pour la prière et que les hommes se rendent à la mosquée et prient.

De nombreux religieux de ce pays conservateur du golfe Arabo-persique affirment que les hommes ne devraient pas avoir les cheveux longs car l'Islam interdit que les deux sexes prennent modèle l'un sur l'autre.

La nouvelle punition est la conséquence du «harcèlement répété des femmes dans les souks et à l'extérieur des écoles pour filles», a affirmé au journal «Al-Hayat» le cheikh Mubarak al-Rushoud, chef de la Commission dans la région d'Al-Jof. «La décision, cependant, ne concerne pas tous les hommes aux cheveux longs», a-t-il précisé. AP

Ecrivez au commissaire de l'Union Européenne pour qu'il dise non aux OGM

Greenpeace lance une campagne de lobbying en vue du vote du 7 mai à Bruxelles. Il s'agit de demander aux commissaires européens de dire non à deux variétés de maïs producteur de pesticide et une variété de pommes de terre contenant un antibiotique (et pourquoi pas du Viagra ?).

Pour ce faire, je vous évite la lecture (en anglais ;o)) de cette page et je vous propose de cliquer directement sur ce lien qui ouvrira un nouveau message dans lequel vous pourrez écrire (SANS CRIER ni injurier votre interlocuteur Mr Jaques Barrot, Commissaire aux Transports) ce que vous pensez des OGM et pourquoi vous aimeriez qu'il vote NON.

Voili voiloù pour la B.A. du jour ;o))

samedi 26 avril 2008

Finis les champis ?


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Les Pays-Bas comptent interdire les champignons magiques
[2008-04-26 16:54]

AMSTERDAM (Reuters) - Le gouvernement néerlandais va déposer au Parlement un projet de loi visant à interdire la vente de tous les champignons à effet hallucinogène en raison de leur dangerosité pour la santé de l'homme.

Cette mesure devrait recueillir une majorité au sein de l'assemblée depuis qu'une adolescente française s'était tuée en se jetant d'un pont en 2007 après avoir ingéré des champignons de ce type.

La vente de champignons dits "magiques" en poudre est déjà interdite aux Pays-Bas, contrairement à celle des champignons frais, disponibles librement dans les "smart shops".

"L'ingestion de champignons peut avoir des effets hallucinogènes susceptibles d'induire des comportements extrêmes ou dangereux pour la vie", a expliqué le ministère de la santé dans un communiqué publié vendredi soir pour annoncer la décision du gouvernement.

Selon des statistiques des services médicaux d'urgence, il y a eu 55 interventions liées à ce type d'incidents en 2004, un chiffre qui a plus que doublé d'ici 2006 pour atteindre 128.

La majorité des victimes sont de jeunes touristes britanniques qui mélangent champignons, alcool et cannabis.

Alexandra Hudson, version française Jean-Loup Fiévet

jeudi 24 avril 2008

Campagne écologie durable Carrefour





Ce produit est dangereux !!!

Pourquoi ?

Le distributeur qui fait fabriquer ce produit continue de nous tromper ....

1 - par la provenance de fabrication du produit : la Chine. Personnellement je n'ai rien contre les chinoises et chinois qui travaillent pour ce distributeur. Ce que je ne supporte pas c'est le fait que les gens qui travaillent pour fabriquer çà sont payés une misère Chiffre OIT (Organisation Internationale du Travail) ! Pour que vous pôvres consommacteurs puissiez payer ce produit trois fois rien .... Mais faites un peu d'économie réfléchissez un peu avec votre tête et moins avec votre portefeuille. On se retrouvera bien Cons quand les chinois et autres indiens fabriqueront TOUT!!!

2- Ensuite on sait que le pays en question ne s'intéresse en rien aux questions écologiques et qu'il ressemble tous les jours un peu plus à un cloaque. Que la plupart des rivières sont polluées avec des métaux lourds (mercure par exemple) que ces lampes contiennent... (voir article wikipedia ci après)

Un peu plus

http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-1032719,0.html

MDR comme dirait ma nièce


"Fin de vie

En fin de vie, la base du tube fond en émettant un bruit bizarre et une odeur de plastique brûlé. En 2008, un système devrait être ajouté pour bloquer la lampe avant ce phénomène indésirable. La lampe usagée ne doit pas être jetée aux ordures ménagères car elle est polluante à cause du mercure qu'elle contient (même si la tendance est à la réduction de la quantité de ce métal), des composants électroniques, du plomb dans le verre ainsi que des dépôts dûs à la transformation du gaz fluorescent. Le recyclage de cette lampe dans un circuit spécialisé est donc indispensable pour limiter l'impact sur l'environnement."


Sergeï Sergeïevitch K

Ils ont mis le feu partout et c'est à nous pauvres cons d'éteindre l'incendie, pour vous pauvres moutons ...

lundi 21 avril 2008

Sauvons le Palais de la Découverte

Paris, février 2008.

Alerte ! L'avenir du Palais de la découverte est menacé !

Espaces grignotés, déménagements imposés, pas de financement pour se rénover, risque d'absorption par la Cité des Sciences et de l'Industrie... Le personnel du Palais de la découverte se mobilise pour sauver ce lieu unique de découverte des fondamentaux de la science.

Perte d'espace

Depuis un an c'est un établissement public industriel et commercial (EPIC) qui gère le Grand Palais. Il exploite ce bâtiment en louant ses espaces à des sociétés privées pour des manifestations culturelles ou commerciales. Ceci a commencé avec l'exploitation de la grande nef, et l'EPIC souhaite s'agrandir.

Ainsi il récupère une des plus grandes salles du Palais de la découverte appelée le Salon d'Honneur. En échange le Palais de la découverte recevra des espaces actuellement aménagés en bureaux, pour une surface équivalente mais un volume quatre fois moindre. Or il est impensable d'imaginer y présenter toutes les expériences de physique et de chimie qui sont actuellement proposées au public dans le Salon d'honneur. Il faudra donc leur trouver une autre place.

Absence de financement pour la rénovation

Avec quel argent réinstaller ces activités ? Aujourd'hui le Palais de la découverte ne dispose pas du financement nécessaire à cette réinstallation. Que va-t-il se passer si aucun mécène ne se présente d'ici octobre 2008 ? De nombreuses activités proposées au public par le département de physique et la totalité de celles proposées par celui de chimie devront cesser.

Le Palais de la découverte doit être rénové depuis plusieurs décennies. L'Etat, bien qu'ayant souhaité à plusieurs reprises cette rénovation, n'a jamais donné les moyens pour qu'elle aboutisse. Or l'argument utilisé pour retirer des locaux au Palais de la découverte est justement de dire qu'il n'a pas rénové ses espaces. Ne pas le rénover le rend donc de plus en plus vulnérable.

"Regroupement" avec la Cité des sciences et de l'industrie

Malgré tout, les visiteurs continuent à venir nombreux dans ce lieu : pour quelles raisons ? Parce qu'ils y trouvent, non pas seulement des espaces d'exposition, mais aussi des êtres humains qui prennent du temps pour dialoguer avec eux et susciter chez eux un intérêt pour les sciences. Et parce qu'on leur donne à comprendre les fondamentaux de la science ainsi que la recherche « en train de se faire ».

Ces spécificités du Palais de la découverte, fort appréciées, sont complémentaires de celles de la Cité des sciences et de l'industrie. Or il a été récemment annoncé que les deux établissements devraient être "regroupés". Le flou autour de ce projet laisse craindre que le Palais de la découverte soit contraint de changer ses pratiques si ce regroupement a effectivement lieu.

Le personnel du Palais de la découverte demande à conserver ses locaux, son autonomie, son statut actuel et ses spécificités de médiation. Il réclame de toute urgence un financement pour ses travaux de rénovation, faute de quoi cet établissement créé en 1937 risque de disparaître dans un avenir proche.


Pour nous soutenir, signez la pétition en ligne sur : http://palais-decouverte.eitic.org


dimanche 20 avril 2008

Projet SVALBARD

Sujet d'une grande actualité : le projet SVALBARD (1) dont on ne connait pas la finalité, mais qui fait déjà froid dans le dos. Lors du procès des Faucheurs Volontaires de Chartres Maître Roux a cité le terme apocalyptique pour évoquer un scénario choc : celui d'une chaine alimentaire aux mains de Monsanto et Nestlé s'appropriant toute les filières de l'eau potable mondiale. En l'occurrence il y aurait plusieurs Chevaliers de l'Apocalypse : Monsanto, DuPont, Syngenta et comme bailleurs de fonds, quelques Fondations de plus : Ford, Gates et plus particulièrement celle de Rockefeller. L'article en pièce-jointe a été réduit à 100 kilo octets pour que les personnes sans ADSL puisse le capter. Il reprend aussi plusieurs éléments d'une thèse déjà abordée par le docteur Louis Bon de Brouwer, décédé le 15 octobre 2001, dans ses livres concernant la pieuvre pharmaceutique, la mafia agrochimique, associées aux activités de la FAO, ONU, Banque Mondiale, Codex Alimentarius, OMS, OMC etc. Pourquoi la monoculture du génie génétique cherche-t-elle a détruire la diversité des semences végétales, alors qu'en même temps, ces intérêts glauques investissent des dizaines de millions de dollars pour préserver toutes les variétés de semences connues dans une chambre forte à proximité du lointain Cercle Arctique, «afin que la diversité végétale puisse être préservée pour l'avenir», pour reprendre le communiqué de presse officiel ?
Il est temps peut-être de mettre ces questions sous le nez de nos parlementaires. Il y a des soucis à se faire surtout depuis le 31 mars 2008 quand Monsanto annonce - pour la bagatelle de 546 millions d'€uros - l'acquisition de l'un des premiers sélectionneurs de semences potagers, le De Ruiter Group BV. Il faut savoir aussi que, selon Kokopelli, l'empire de Monsanto détient les droits intellectuels sur 86% des graines de courgette. Avec sa mainmise en cours sur la production porcine, le processus concentrationnaire risque de s'accélérer drôlement. Ce que prévoit Monsanto sur le plan mondial avril 2008 : augmenter ses herbicides mettre la main sur les semences de légumes, en attendant les fruits et les animaux après les céréales. En plus de détail tout cela dans les liens ci-après pour ceux qui ont l'ADSL.
A propos du financement de cette "Arche de Noe végetale" sur une île perdue, possession norvégienne au nord-est de Groenland : y aura-t-il un traitement de faveur accordé à la Norvège concernant les quotas de pèche maritime et qui défavorise particulièrement les pêcheurs des pays membres de l'Union européenne ? Je ne trouve pas de précisions sur l'internet. Certes iI ne faut pas noyer les députés d'informations qui ne sont pas fiables. Et d'éviter le genre d'incident qui, habilement exploité, aurait braqué les députés UMP contre José Bove. Quitte à prendre le téléphone et parler directement aux permanences.
Stop press Suède : les semences OGM restées au sol peuvent germer pendant 10 ans. Il y a 10 ans, du colza transgénique avait été semé dans un champ expérimental. Depuis, tous les ans, des chercheurs avaient régulièrement arrosé le champ de poison, procédé à son déchaumage et arraché chaque plant de colza ayant survécu. A leur grand étonnement, 10 ans après l´ensemencement, ils trouvèrent encore des
plants de colza OGM dans ce champ. Ce qui signifie: les semences de colza transgéniques peuvent encore germer dans le sol pendant 10 ans - il semblerait qu´il soit impossible de libérer les champs de leur
présence. (Nature, 2.4.08)
(1) SVALBARD appelé souvent Spitzberg en français du nom de son île principale.

Ci-dessous le lien pour acce=éder à l'article le plus complet disponible sur le net sur le projet d'"Arche de Noe végétale" actuellement en construction en Arctique. D'autres articles sont parus sur le net, dans la presse grand public et dans la presse scientifique, mais très peu citent les financiers qui sont derrière ce projet, et encore moins cherchent a en découvrir les véritables objectifs.

Financé par la Fondation Bill Gates, La Fondation Rockefeller, Monsanto, Syngenta, DuPont et le gouvernement norvégien, ce projet vise à conserver dans un bunker souterrain creusé dans le permafrost de la banquise du Pole Nord plus de 4 millions de semences "pour l'avenir". Le nom anglais de ce projet "Doomsday Seed Vault" fait explicitement référence à l'apocalypse.

Alors : "savent-ils quelque chose que nous ne savons pas ?" c'est à dire la date de la fin du monde, comme le suggère l'article ci-dessous, ou s'agit-il encore une fois d'un détournement catastrophiste pour masquer d'autres objectifs (comme par exemple de garder à disposition des cellules souches non modifiées quand toutes les semences et tous les végétaux vivants seront contaminés par la modification génétique) ? Ou les deux ?

Cet article a au moins le mérite de replacer le projet dans son contexte ; et c'est véritablement terrorisant. Bonne lecture...


Article original


Encore des Anglo-Saxons ?



Message pour Dominique Vidal ...





Dans Le Monde Diplomatique du jeudi 9 novembre 2006 on a appris que le globe terrestre contemporain est traversé de plus de 226 000 kilomètres de frontières. Ainsi a-t-on créé ...





des vilaines cicatrices de la colonisation...






...des peuples et cultures fragmentés...



 



...des bâtisseurs d’empires et de murs...







Ensuite on s'est acharné à installer des identités nationales à l'intérieur de ce maillage de lignes de démarcations qui relèvent autant de l'histoire et de la géographie que de l'imaginaire humain et des délires cartographiques des élites politico-militaires. Lecteur attentif du Monde Diplomatique, je cherche donc désespérément le pays de ces Anglo-Saxons dont vous parlez dans l'excellent article que vous avez écrit pour l'édition d'avril 2008 (Cf Ce que voulait de Gaulle en 1966). Il me semble que la diversité culturelle et biologique en a pris des coups grâce notamment à l'instruction que nous reçevons tous à l'école...





Anglo-Saxons...?
Il y aurait une tradition profondément enracinée dans l’esprit français - datant probablement de Jeanne d'Arc - de surnommer ainsi les Anglais et de distinguer ultérieurement - à travers ce prisme déformant - le génie britannique, caractérisant aussi - par amalgame ethnocentrique ou ardeur jacobine - Canadiens, Australiens, Néo-Zélandais etc. Pour autant qu’ils soient érudits et cultivés, plusieurs férus de la presse écrite française, ne sont pas à l’abri de cette entorse à la réalité anglophone qui, elle, dépasse allègrement les pénates de quelques visages pâles.





Certes votre collègue Maurice Lemoine, m'a fait remarquer qu' il est plus facile de dire Américains qu'Etats-Uniens....



Mais autant regarder les indigènes de l'Amérique du Nord comme s’ils étaient tous des Cowboys, autant considérer les Berbères comme s'agissant d’Arabes, autant décrire les Palestiniens et Tibetains respectivement comme des Israéliens et Chinois-bis, voire appeler Gaulois...ou Francs...les Basques, Bretons, Corses, Languedociens, Savoyards et les enfants de l'immigration italienne, polonaise, maghrébine, africaine, indo-chinoise, antillaise etc.





Bien sûr il existe des personnes frustres qui prennent un malin plaisir à entretenir les mythes ringards et caricaturals. Mais ce n'est pas votre cas. Ainsi de nos jours, on tend à employer le terme «Anglo-Saxon» de manière quelque peu trop familière pour désigner les peuples anglophones issus des Iles Britanniques, ce qui comprend les USA, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Or en réalité, la migration de ces tribus appelées Angles et Saxons d'origine devaient comporter un nombre d'autres éléments germaniques comme des Frisons (attestés par Procope), Jutes, Francs et peut-être d'autres communautés des côtes de la mer du Nord, mêlées à des populations romano-bretonnes dans de l'île de Bretagne.





Puis il y a eu la diaspora scandinave et ainsi de suite. Faut-il donc croire que les cours d'histoire géo dans les écoles de journalisme se résument à la lecture de quelques éditions d'Astérix ?
Pour votre information donc les véritables
Anglo-Saxons ont commencé à disparaître comme entité culturelle ou ethnique à partir de l'époque du Danelaw qui a démantelé la moitié de l’Heptarchie, processus achevé par l’arrivée en Angleterre en 1066 de Guillaume le Conquérant avec ses seigneurs et roturiers francophones et bretonnants et dont le Livre de Domesday a quadrillé et pris contrôle de ce territoire qui fut la chasse gardée autrefois du clan des Godwin. Il convient de savoir aussi que plus d’un siècle plus tard un monarque anglo-normand comme Richard Cœur de Lion s’exprimait en français, qu’il perdait son latin quand il entendait la langue devenue celle de Shakespeare, qui aujourd’hui ressemble à peine à celle pratiquée par Bède le Vénérable tellement elle a été modifiée par contact avec d’autres populations dites autochtones mais parlant le gallois, l'irlandais, le gaélique, le cornouaillais, le mannois, le norrois, sans oublier les traces laissées par Flamands ou Néerlandais et plusieurs milliers de réfugiés huguenots, ces derniers s’installant notamment en Ulster avec leurs us et coutumes...



*



En plus de nombreux transfuges originaires de l’Europe de l’est ou d’anciennes républiques soviétiques, je peux compter parmi mes compatriotes à présent des Bangladais, Indiens, Pakistanis, Sri-lankais, Nigérians, Ghanéens, Kenyans, Zimbabwéens, Tanzaniens, Irakiens, Iraniens, Algériens, Somaliens, Chypriotes, Bosniaques, Kosovars, Jamaïcains, Trinidadians, Tibétains, Thaïs et Chinois. Souvent victimes du néocolonialisme et de la xénophobie, toutes ces minorités enrichissent le kaléidoscope outre-Manche.





Formule élitiste et tribale,(1) le terme Anglo Saxon a l’air désuet face à la multiplicité de peuplades à tendance laïque ou de confession hindoue, musulmane, sikh, bouddhiste, confucianiste, judéo-chrétienne, zoroastrienne, baha’iste, animiste, humaniste, sataniste ou simplement républicaine et hédoniste, ayant élu domicile dans l’archipel de la Grande Bretagne et d’Irlande, ou poursuivant leur odyssée jusqu’aux pays ayant choisi comme emblème national un rapace charognard ou espèce de vautour, appelé à tort l’aigle impérial, la feuille d’érable, le kiwi et le koala ou le kangourou.





Le 19 janver 2007 j'ai déjà envoyé un courrier à ce sujet au Monde Diplomatique. Maurice Lemoine a pris soin de répondre par mail et je lui en suis grè. En conclusion donc et pour devancer un possible argument derrière lequel certains critiques de mes propos pourraient se retrancher, un mot sur l'épithète WASP - White Anglo-Saxon Protestant - formulation indigne pour n'importe quel citoyen américain éclairé. Il s'agit d'une expression particulièrement réductrice et sectaire d'un milieu universitaire privilégié, fanatisé et fermé, par laquelle les enfants nantis de quelques familles patriciennes et ultra-conservatrices célèbrent non seulement leur appartenance à l'Ivy League, c'est-à-dire notamment au campus d'une des huit universités privées du nord-est comme Yale, Harvard et Princeton, (2) mais aussi leur adhésion à une philosophie politique et religieuse comparable au McCarthyisme. Quant aux Anglais d’aujourdui, traiter un quelconque locuteur natif d'Angleterre d'Anglo-Saxon serait pour lui presqu'aussi déshonorant que de confondre l'accent populaire Geordie des Tynesiders avec le Cockney des quartiers pauvres à l'est du City de Londres, ou de prendre un Mancunian pour un Liverpudlian ! Comme on pourrait dire en pareilles circonstances on n'est pas de Marseille...A bon entendeur, salut.





En vous en remerciant de votre attention...Bien cordialement Paul Matthews





(1) Si depuis William III les Hanovriens ont succédé en lignée ininterrompue au trône du Royaume-Uni, le nom de la maison royale fut changé de "Saxe-Coburg-Gotha" à Windsor le 17 juillet 1917 par George V. Family business oblige.



(2) Cf. Délits d'initiés sur le marché universitaire américain Rick Fantasia au Monde Diplomatique N° 608 Novembre 2004






The Sutton Hoo Helmet
www.englandandenglishhistory.com





mardi 15 avril 2008

Si même Gordon Brown s'inquiète ...

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Crise alimentaire: le monde traverse la première crise financière de la mondialisation, estime Gordon Brown
[15/04/2008 07:48]

LONDRES (AP) -- Le Premier ministre britannique Gordon Brown souhaite des actions rapides pour remédier à la hausse des prix des denrées alimentaires, qu'il explique par la première crise financière de l'ère de la mondialisation, dans un discours dont l'Associated Press a pu obtenir copie en avance.

Gordon Brown déclare que la communauté internationale doit examiner rapidement l'impact des biocarburants sur le coût de l'alimentation et demande des aides internationales pour certains pays importateurs de nourriture.

«Les gens se retourneront probablement en disant que c'était la première crise financière de la mondialisation», devrait dire le chef de gouvernement britannique à des invités de la banque Goldman Sachs mardi. Le discours explique que le système financier mondial a été victime de «prix insuffisants et d'un calcul du risque insuffisant», ainsi que de «services de notation des crédits inappropriés».

Gordon Brown dénonce également les pressions inflationnistes des cours mondiaux des matières premières, rappelant que les prix du pétrole, du charbon et du gaz ont augmenté de 60% et que ceux du blé et du riz ont doublé.

Le Premier ministre britannique veut développer la production agricole dans les pays en développement et évaluer la conséquences de l'usage croissant des biocarburants, que certains experts disent responsables de la hausses de prix des denrées alimentaires. AP

Des sécheresses par dizaines ...

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La fonte accélérée des glaciers, une "bombe à retardement"
[2008-04-15 11:25]

par Sylvia Westall

VIENNE (Reuters) - Les glaciers et les neiges d'altitude fondent plus tôt au printemps, ce qui signifie que l'eau est déjà partie lorsque des millions d'habitants en ont besoin durant l'été, quand les pluies se font rares, ont déclaré lundi des scientifiques réunis à Vienne.

"C'est là tout bonnement une bombe à retardement", a déclaré l'hydrologue Carmen de Jong.

Les régions du monde les plus exposées à cette "bombe à retardement" sont l'Afrique australe, les Etats-Unis, l'Amérique latine, le bassin méditerranéen et certaines zones du Proche-Orient.

La hausse des températures moyennes signifie que la fonte, de manière générale, intervient plus tôt et plus rapidement et que les montagnes ne sont plus en mesure de pallier le manque d'eau dans les régions de plaines, à faibles précipitations, l'été.

"Dans certaines zones, les glaciers de petite taille pourraient avoir disparu dans 30 à 50 ans, et ainsi, une source très sûre d'eau potable, notamment durant les mois d'été, pourrait disparaître", explique De Jong.

CONSÉQUENCES VISIBLES EN AFGHANISTAN

Cette femme, professeur à l'université de Bristol, faisait spécifiquement référence à des zones du bassin méditerranéen sur lesquelles elle a concentré ses recherches, mais, a-t-elle ajouté, ses conclusions s'appliquent à la totalité de l'arc alpin de même qu'à d'autres chaînes.

Pour Daniel Viviroli, de l'université de Berne, près de 40% des régions de montagne pourraient être concernées, qui fournissent de l'eau à des populations qui ne peuvent en trouver par ailleurs.

Les zones subtropicales, où vit 70% de la population mondiale, sont les plus vulnérables, a-t-il expliqué. Dans la mesure où la population du globe va continuer de croître à un rythme rapide, il pourrait ne pas y avoir, à certains moments de l'année, suffisamment d'eau potable - sans parler de l'eau pour les cultures.

En Afghanistan, pays qui compte 3.500 glaciers, les effets du réchauffement du climat mondial peuvent être déjà constatés dans la chaîne de l'Hindu Kush, a déclaré le chercheur américain Bruce Molnia.

"Les glaciers rapetissent de plus en plus", a-t-il dit, en soulignant que dans un premier temps, la conséquence en est une hausse de la fréquence des inondations.

Dans certaines vallées, la neige a complètement disparu durant des mois où, d'ordinaire, elle blanchissait le paysage, et de nombreux bassins se sont asséchés.

Version française Eric Faye

vendredi 4 avril 2008

OGM à l'assemblée - II

François GROSDIDIER Député de la Moselle Maire de Woippy

Paris, le 28 mars 08

Cher(e) collègue député(e) de la majorité,

« La vérité est que nous avons des doutes sur l’intérêt actuel des OGM pesticides ; la vérité est que nous avons des doutes sur le contrôle de la dissémination des OGM ; la vérité est que nous avons des doutes sur les bénéfices sanitaires et environnementaux des OGM » M. Nicolas SARKOZY, Président de la République, discours de restitution des conclusions du Grenelle de l’Environnement.

C’est parce que tout mon engagement s’enracine dans la philosophie politique de l’UMP que je suis réservé sur le projet de loi du Gouvernement sur les OGM et opposé au projet tel qu’il a été amendé par le Sénat et sera débattu, mardi, mercredi et jeudi prochains dans l’hémicycle.

Je suis, certainement comme vous, humaniste et aussi conservateur et libéral au sens noble de ces termes.

Humaniste, parce que plaçant la santé humaine et tout ce qui la conditionne, notamment l’alimentation et l’environnement, au-dessus de toute autre considération. Je pense que l’autorité publique doit en être garante.

Conservateur, parce que guidé par la conscience de devoir léguer à nos descendants au minimum ce que nous ont transmis nos ascendants. Plus si nous le pouvons, mais pas moins, sans quoi nous aurons failli.

Libéral, parce qu’attaché à la liberté, condition de l’épanouissement de l’Homme, et à la libre entreprise, condition de la prospérité. Mais la liberté a un corollaire, oublié par la gauche mais aussi parfois par notre famille politique : la responsabilité. Je crois que chacun est maître de son destin et responsable de ses actes. En matière d’environnement et de santé publique, je défends le principe du « pollueur payeur » et m’insurge contre la privatisation des bénéfices et la collectivisation des risques.

Le projet de loi gouvernemental professe ces principes, mais ne les garantit pas. Tel qu’il est amendé par le Sénat et sera discuté la semaine prochaine, il s’en éloigne.

Comme c’est la tradition dans notre famille politique sur tous les sujets éthiques, je revendique la liberté de vote sur ce texte. Comme c’est notre responsabilité, nous devons voter en notre âme et conscience. Nous n’avons pas à l’assumer devant tel ou tel groupe économique, mais devant l’ensemble de nos concitoyens et, plus intimement, demain peut-être, devant nos enfants ou nos petits-enfants.

I. D’abord, devant les doutes scientifiques et les enjeux éthiques, la liberté de vote s’impose.

Je n’ai aucune certitude sur les OGM, sauf une. Nous ne pouvons être certains ni de la nocivité, ni de l’innocuité des OGM, mais seulement de leur irréversibilité.

Bien sûr, tous les OGM ne présentent pas les mêmes risques potentiels et surtout, certains, les OGM médicaments, présentent des avantages qui justifient des prises de risques accrues. Des OGM résistants aux conditions extrêmes pourraient présenter un espoir dans le tiers-monde. Faut-il encore que ceux qui ne peuvent payer les médicaments, puissent payer ces semences. Or, la brevetabilité du vivant va en sens inverse.

Je ne contestons pas ces OGM et je pense au contraire qu’il convient de développer la recherche en ces directions, une recherche française et européenne.

La réalité contestable n’est pas là. Elle est dans les cultures strictement commerciales qui ont quadruplé en France en un an. 99 % des OGM sont cultivés pour produire eux-mêmes ou pour tolérer et absorber des pesticides. On les dit sans risque parce qu’on n’est pas immédiatement malade en les mangeant.

Mais l’épidémiologie ne donne jamais de résultat immédiat. Dans ma circonscription, des centaines d’anciens sidérurgistes sont morts ou sont en train de mourir de l’amiante. On n’était pas immédiatement malade en enfilant un vêtement d’amiante. On en meurt aujourd’hui pour en avoir régulièrement porté. Il a fallu un siècle pour se convaincre de sa nocivité, comme de l’effet cancérigène du tabac.

Nous ne savons pas si le maïs GM est dangereux. Nous savons juste que Monsanto refuse à la communauté scientifique de fournir les résultats des tests faits sur les rats en ayant absorbé alors qu’ils présentaient des anomalies des reins, du foie et du métabolisme sanguin.

Je m’étonne aussi que les tests imposés aux pesticides OGM soient beaucoup moins exigeants que ceux des pesticides chimiques.

Nos doutes ne peuvent que se renforcer quand on oppose le secret industriel à des informations sur la santé publique.

Nous savons désormais que le maïs GM (Mon 810) se dissémine beaucoup plus qu’il l’a été affirmé pendant des années, que cela a été constaté par le comité de préfiguration du Haut Conseil des Biotechnologies, présidé par notre ami le Sénateur LE GRAND, et que cela a justifié l’activation par le Président de la République et par le Gouvernement de la clause de sauvegarde.

Nous ne savons pas si le colza GM est dangereux. Nous savons juste qu’il se dissémine plus que le maïs et contamine des espèces sauvages proches.

Il conviendrait aussi d’approfondir les questions relatives à l'allergologie et aux résistances antibiotiques, à celle de la biodiversité ou encore de la responsabilité qui, comme toujours en France, reposera in fine sur le contribuable.

Il n‘y avait pas de certitude sur l’amiante, le plomb, le tabac ou les farines animales. On a sacrifié des milliers de personnes avant de savoir, puis de faire marche arrière.

La grande différence entre les OGM et les risques épidémiologiques maintenant connus, c’est que les OGM sont irréversibles. Cela justifie, plus que pour tout autre risque, la mise en œuvre du principe de précaution.

J’ai relu la déclaration politique du groupe parlementaire UMP. En matière d’environnement, elle affirmait notre attachement au nucléaire et aux énergies renouvelables mais elle ne supposait pas l’approbation des OGM.

C’est pourquoi notre liberté de conscience et de vote s’impose sur les OGM comme cela a toujours été le cas en notre sein sur tous les sujets éthiques.

II. Ensuite, je pense qu’il faut amender le projet du Gouvernement et, en tout état de cause, refuser le projet du Sénat, manifestement amendé sous l’influence des groupes voulant une mise en culture rapide et massive des OGM en France, au mépris de principes affichés.

Je partage totalement les principes affirmés par le projet gouvernemental :

1. Le principe de précaution et de prévention avec une expertise objective, pluraliste et pluridisciplinaire.

2. Le principe du libre choix de produire et de consommer avec ou sans OGM.

3. Le principe de responsabilité de l’exploitant.

4. Le principe de la transparence, consacrant un droit à l’information du citoyen.

Le problème est que ces principes ne sont pas pleinement garantis par le projet initial, et moins encore par les 67 amendements et sous-amendements adoptés par le Sénat qu’a su dominer un lobby parfaitement organisé faisant battre en retraite les parlementaires les plus équilibrés, tel le Sénateur UMP Jean-François LE GRAND, président de l’intergroupe OGM du Grenelle, réduit à retirer tous ses amendements et finissant par quitter le débat.

1. Sur le principe de précaution et de prévention avec une expertise objective, pluraliste et pluridisciplinaire :

Le texte gouvernemental constitue une incontestable avancée, conformément aux engagements du Grenelle. Il crée une « Haute Autorité sur les Organismes Génétiquement Modifiés » transformée par le Sénat en « Haut Conseil des Biotechnologies », réduisant par là même l’autorité de cet organisme et restreignant son droit de saisine.

Le projet de Loi ne garantit pas les moyens financiers et matériels du Haut Conseil et moins encore l’indépendance de ses membres à l’égard des demandeurs d’autorisation.

L’expérience des organismes antérieurs (CGG et CGB) doit conduire à apporter ces garanties comme c’est le cas pour toutes les autorités indépendantes, qu’elles concernent la santé publique, l’audiovisuel ou les marchés financiers.

2. Sur le principe du libre choix de produire et de consommer avec ou sans OGM.

En fait, le texte avalise la contamination OGM des cultures non OGM, tolérant un taux de 0,9 %. Ce taux ne résulte d’aucune donnée scientifique, mais d’un compromis au sein de la Commission Européenne sur l’étiquetage des produits OGM. Il convient de n’admettre qu’un taux de 0,1 % qui correspond aujourd’hui à la marge d’erreur possible des instruments de mesure. Il s’agit d’assurer la non contamination des cultures traditionnelles, particulièrement du bio, des AOC (appellations d’origine contrôlée) et des IGP (indications géographiques protégées).

3. Sur le principe de responsabilité de l’exploitant avec l’obligation de constituer des garanties financières.

Il est à la fois injuste et insuffisant.

La responsabilité ne porte que sur les incidences économiques de la contamination des champs à proximité. Elle ne porte pas sur les éventuelles conséquences sur la santé ou sur l’environnement (en contradiction avec la jurisprudence Erika). On ira alors rechercher la responsabilité de la collectivité tout entière comme pour les catastrophes sanitaires (amiante, tabac…) ou industrielles (affaissements miniers…).

Elle ne porte que sur l’exploitation proche, alors qu’il est aujourd’hui établi (même avec le maïs Mon 810 pourtant peu volatile) que le rayon de contamination ne se compte pas en mètres mais en kilomètres.

Il devient dès lors difficile d’individualiser la responsabilité et de la limiter à un périmètre proche. Sur d’immenses périmètres, le préjudice peut être sans commune mesure avec le chiffre d’affaires de l’exploitant OGM incriminé. Ce n’est donc pas seulement la responsabilité de l’exploitant-utilisateur final qui doit être engagée, mais celle de toute la filière, à savoir le distributeur et le titulaire du brevet et de l’autorisation, bénéficiaire des plus gros profits.

Il convient aussi d’inverser la charge de la preuve et de spécifier que la présomption de contamination pèse sur l’exploitant OGM et son fournisseur.

4. Sur le principe de la transparence, consacrant un droit à l’information du citoyen.

Contre l’avis du Gouvernement, un amendement du Sénat prétend réduire l’expression publique les futurs membres de la Haute Autorité.

Par ailleurs, le projet de loi est très en retrait sur la directive 201/18/CE qui mentionnait l’évaluation du risque, qui n’est pas reprise dans le texte qui se contente de renvoyer les modalités à un décret. Le texte législatif ne prévoit aucune disposition sur la participation du public alors que la France est liée par la Convention d’Aarhus relative à l’accès, à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement. Cette convention est expressément applicable aux OGM.

Enfin et surtout, il est essentiel que nous adoptions un amendement qui garantisse la publicité de l’évaluation du risque. Or, la rédaction sénatoriale restreint le droit à l’information si l’exploitant craint que cette information porte atteinte à ses intérêts économiques ou à sa position concurrentielle. C’est ainsi que Monsanto a opposé le secret industriel à la communication des tests sur les rats ayant ingéré du maïs Mon 863, entraînant pourtant des anomalies des reins, du foie et du métabolisme sanguin.

Ce ne sont là que quelques points à rectifier ou à préciser. La liste en est plus longue.

Je défendrai en séance des amendements, d’autres collègues aussi, revenant à la philosophie du texte initial déposé par le Gouvernement et apportant des garanties supplémentaires pour assurer l’effectivité des principes qui fondent cette loi, poursuivre la recherche, nous ouvrir à toutes les technologies tout en garantissant le droit de produire et consommer sans OGM et en préservant l’environnement des générations futures.

L’enjeu est grave.

Je vous invite à venir les soutenir en séance, mardi, mercredi et jeudi prochains.

Bien amicalement et fidèlement à vous.

François GROSDIDIER

OGM à l'assemblée - I

Assemblée Nationale - Philippe TOURTELIER – Séance du mardi 1er avril 2008

Monsieur le Président,

Madame la Ministre,

Mes chers collègues,

Le débat que nous avons aujourd'hui sur les OGM est fondamental pour tout humaniste : il met en jeu notre attitude par rapport à la science, notre conception du progrès et notre responsabilité dans l'utilisation de la technique. Or le 21 ème siècle nous invite à nous interroger sur ces 3 notions : la science, le progrès et la responsabilité. Alors que savons-nous des OGM et des Plantes Génétiquement Modifiées (PGM) en particulier ? Sont-elles sources de progrès ? En quoi engagent-elles notre responsabilité vis à vis des générations futures ?

Que savons-nous des OGM ? La recherche a un immense domaine à explorer : il reste en particulier beaucoup d'incertitudes sur le fonctionnement du génome et ses interactions avec son environnement. L'affaire de la « vache folle » est là pour nous le rappeler : on ne sait toujours pas comment le prion a pu franchir certaines barrières et se retrouver dans le système nerveux. La biologie moléculaire n'est pas encore une science prédictive : elle constate de façon empirique le résultat apparent de ses manipulations, mais sans rien connaître des effets secondaires potentiels momentanément occultés. Lors des auditions de la mission d'information sur les OGM, on nous alertés sur les incertitudes liées aux techniques actuelles d'obtention des transgènes. La fabrication de nouveaux gènes dits « dormants » ne peut être exclue, gènes dont on ignore encore les fonctions potentielles qui pourraient se révéler dans un environnement donné.

Ce qui est acceptable dans une démarche de recherche, ne l'est plus dans une dissémination volontaire. Alors attendons la mise au point de techniques de « transgénèse propre », sur lesquelles la recherche travaille, pour avoir un transfert de gène plus contrôlé et plus efficace, c'est à dire un transgène placé dans un endroit connu du génome et en une seule copie.

Tout ceci devrait donc nous conduire à appliquer le principe de précaution : dynamiser la recherche pour lever les incertitudes et, en attendant, ne pas permettre les cultures commerciales de PGM.

Mais disent certains, vous ne croyez pas au Progrès puisque vous ne voulez pas développer les avantages apportés par les OGM.

La notion de développement durable nous a appris à raisonner constamment dans l'espace et dans le temps : ce qui est un progrès pour certains ne l'est pas forcément pour tous; ce qui semble un progrès à un moment donné peut s'avérer dangereux plus tard (le DDT, l'amiante...). Quels sont les avantages les plus souvent invoqués pour les PGM ? Sont-ils universels et fiables dans le temps ?

Les grandes cultures commerciales d'OGM répondent à la demande de certains agriculteurs (combien sont-ils ?), mais va à l'encontre des souhaits des ¾ des consommateurs. Quant aux bénéfices attendus par les agriculteurs, on manque singulièrement de recul pour les confirmer : avec les risques avérés d'insectes devenus résistants, et de prolifération de plantes sauvages devenues génétiquement modifiées, les meilleurs rendements du début seront-ils pérennes ? Rien n'est moins sûr... Sera-t-on amené à augmenter les doses de pesticides comme aux États Unis ? Avec quelles conséquences sur la santé ? Quelle sera l'attitude des consommateurs ? La précaution s'impose...

Pour les autres avantages liées aux PGM, dits de « 2eme génération », nous en sommes encore au stade de la recherche expérimentale. Il est possible que certaines régions du monde aient besoin un jour de PGM mieux adaptées par exemple à la sécheresse et aux milieux salins. La recherche doit se poursuivre mais en développant des méthodes plus fiables dans l'implantation des transgènes. Quant aux espoirs placés dans les « plantes alicaments » comme le fameux « riz doré »; je renvoie à ce qui est écrit dans le rapport sur les OGM de 2002 fait par les Académies de médecine et de pharmacie. Outre le risque d'allergie, il est noté : « Un préalable fondamental concerne le renforcement des études épidémiologiques. Ce préalable est particulièrement crucial pour les recherches qui visent la complémentation en micro nutriments dont les niveaux peuvent rapidement se révéler toxiques. » Ces études préalables pourtant « cruciales » n'ont pas été faites !

Un dernier argument est alors avancé pour justifier la culture des PGM. Il mérite d'être étudié : Comment se préparer à nourrir 9 milliards d'êtres humains en 2050 ? Aucune piste ne doit être délaissée. Mais aujourd'hui, la cause de la malnutrition de plus de 800 millions de personnes n'est pas le manque global de nourriture, mais une mauvaise répartition des richesses alimentaires, accentuée par l'orientation croissante de l'agriculture des pays émergents vers l'export au détriment des cultures vivrières.

L'agriculture intensive, avec son dernier avatar que sont les grandes cultures de PGM, amplifie ces dysfonctionnements. Par ailleurs, le caractère irréversible de la progression des PGM là où elles ont été acceptées ou imposées, lié au brevetage du vivant, en fait une arme alimentaire qui permettra à terme à quelques multinationales de contrôler par le biais des semences le marché de l'alimentation de la planète, privant les pays de leurs souveraineté alimentaire.

Tout ceci est contraire d'abord aux conclusions du Grenelle de l'environnement, ensuite au principe de précaution que nous avons inscrit dans notre Constitution.

En conclusion, quel constat ?

Une science encore très incertaine dans ses connaissances et ses méthodes des progrès mal assurés ou actuellement virtuels, des risques potentiellement irréversibles, très importants : rien ne peut justifier l'urgence de l'autorisation des cultures commerciales d'OGM. Ce projet de loi de loi ne doit pas être celui du reniement du principe de précaution et du Grenelle de l'Environnement.

Aujourd'hui, prenons nos responsabilités en laissant le choix de leur alimentation aux générations futures.