jeudi 25 avril 2013

Mais oui, c'est bon chez Mac Do ;o))

Et en plus, ça se conserve longtemps ;o))
 
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Un hamburger resté intact pendant 14 ans

C'est une drôle de découverte qu'a faite David Whipple, un enseignant américain. En fouillant dans ses affaires, il est tombé par hasard sur un hamburger acheté en 1999. Mais ce n'est pas l'odeur qui l'a guidé vers cette découverte : en dépit de son âge, le sandwich, fabriqué chez McDonald's, était toujours en parfait état de conservation.
"Je l'avais laissé vieillir pendant un mois dans ma poche pour le présenter à ma classe sur l'action des enzymes sur les aliments...", raconte-t-il à l'agence de presse UPI. Après le cours, il avait rangé le hamburger dans son manteau, avant de l'oublier dans une penderie. "C'est juste un coup de bol si je suis retombé dessus".
Reste une question : comment le sandwich a-t-il fait pour survivre aussi longtemps sans se décomposer ? "C'est la question à un million de dollars", estime David Whipple. "Mais il faudra quelqu'un de plus intelligent que moi pour trouver la réponse..."

jeudi 18 avril 2013

Chanvre et Violettes, une nouvelle asso

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Chanvre et Violettes : « un nom pour dédramatiser l’usage du cannabis »


cannabis / Photo CC


En juin 2012, une association nommée Chanvre et Violettes a été créée à Toulouse. Elle ne fait pas partie du mouvement des cannabis social clubs qui prônent l’auto-production, mais vise l’information autour du cannabis. Kenzi, 22 ans, étudiant en cinéma, fait partie de l’association. Entretien.



Quels sont les objectifs de votre association ?

Notre objectif, c’est de pallier l’absence d’information et de prévention autour du cannabis. Depuis la loi de prohibition de 1970, il n’y a pas d’information, on ne peut se baser sur aucune donnée concernant la qualité des produits ou les modes de consommation.
Sur la prévention, le but c’est de réduire les risques liés à une mauvaise consommation, excessive ou à une mauvaise période de la vie.
Par exemple, nous incitons les consommateurs à utiliser des vaporisateurs. Ils permettent de chauffer le produit à la bonne température pour libérer les molécules de tétrahydrocannabinol ( THC), autour de 180°c. Parce que les cigarettes chauffent à 600°C, ce qui élimine 60 % du THC, et puis il y a le goudron et les produits nocifs des cigarettes.

Tous les membres de l’association sont-ils consommateurs ? Producteurs ?

Non, cinq de nos cinquante adhérents ne consomment pas. Ce sont des parents, conjoints de consommateurs qui sont là par solidarité. Ou d’anciens consommateurs qui ont arrêté.
Personnellement, je ne suis pas producteur, mais certains membres de l’association le sont probablement.

Concrètement, comment agissez-vous ?

Tout d’abord, notre association relaie la Gazette du Chanvre à Toulouse, on la distribue. On organise aussi des événements mondiaux ou nationaux liés au cannabis à Toulouse, comme l’appel du 18 joints, ou la marche du chanvre. Mais ça reste restreint en France, les consommateurs ne manifestent pas, de peur de se faire arrêter. La marche du chanvre est un événement mondial, et en Amérique du Sud c’est l’occasion d’organiser de gros débats. En France, c’est une question taboue, le débat n’est pas possible, il est mort-né !
Auparavant, nous tenions un stand sur le marché Saint-Aubin à Toulouse le dimanche, ce que nous allons remettre en place bientôt.

Qu’attendez vous politiquement ? La légalisation, la dépénalisation ?

Au sein de l’association, on défend surtout l’idée qu’il faut changer la législation. On ne demande ni la légalisation ni la dépénalisation, nous ne sommes pas assez nombreux pour demander vraiment quelque chose.
Il y a un problème de cohésion sociale, car un dixième de la population consomme du cannabis. Tous ces gens sont potentiellement des hors-la-loi. Depuis le changement de majorité, Cécile Dufflot et Vincent Peillon ont un peu essayé d’ouvrir les débats, mais ça n’a pas fonctionné.
Nous n’attendons pas grand-chose du gouvernement, qui a fait un virage à droite, très tôt après son élection. En revanche, les parlementaires commencent à s’emparer du sujet.

Depuis quelque temps, un mouvement est né, les cannabis social clubs, des associations qui prônent l’auto-production. Qu’en pensez-vous ?

Nous soutenons le CSF [Cannabis social club français NDLR] et le mouvement, mais l’association Chanvre et Violettes n’en fait pas partie. Leur logique, c’est d’informer sur des produits plus sains, au lieu de fumer du shit pourri coupé à la paraffine, ils font concrètement avancer le débat.
Personnellement, je suis également membre du bureau du cannabis social club français, dont la dissolution a été demandée par le parquet.

Défendez-vous un usage du cannabis à titre thérapeutique ?

Pour moi, il n’y a pas vraiment de distinction entre usage thérapeutique et récréatif, cela n’a pas de sens. Au sein du cannabis social club, il y a un médecin qui explique que le cannabis, c’est de l’auto-thérapie. La plupart des consommateurs qui utilisent le cannabis pour soulager leurs douleurs avaient déjà fumé avant à titre récréatif.
Au départ, l’association Chanvre et Violettes est issue d’un collectif lié au Cannabis sans frontières et Collectif d’information et de recherche cannabique. Les premières personnes à se rassembler en Midi-Pyrénées autour de cette question étaient des malades du SIDA. Aujourd’hui, une partie des adhérents de l’association souffre de maladies comme des scléroses en plaque ou des glaucomes.

Vous dîtes que le cannabis est tabou, comment êtes-vous perçus par les pouvoirs publics et la population ?

Lorsqu’on tenait un stand au marché, il nous arrivait de parler à des personnes âgées, pour lesquelles le chanvre ce n’était pas une drogue, mais le cannabis oui ! Avec le nom de l’association, nous essayons de dédramatiser les choses : le chanvre et la violette sont deux fleurs, tout ce qu’il y a de plus normal ! Il arrive que des personnes nous accusent de faire l’apologie du cannabis, mais c’est très rare. Une fois, il y a même des policiers qui sont venus nous voir pour nous dire qu’ils étaient plutôt d’accord avec notre démarche.
Avec la préfecture, ça se passe très bien aussi. On fait très attention à ne pas brusquer les gens, nous sommes déjà assez mal perçus dans la société pour ne pas aggraver notre cas !

Sur les marchés, des gens ont-ils essayé de vous acheter du cannabis ?

Cela arrive, mais nous leur répondons plutôt d’adhérer à l’association, peut-être que dans quelque temps, grâce à ce mouvement, ils pourront aller acheter leur cannabis dans les pharmacies !

Personnellement, consommez-vous du cannabis tous les jours ? Est-ce à usage thérapeutique ?

Oui, je fume tous les jours, du moins quand j’ai suffisamment d’argent pour cela. D’ailleurs quand je dois arrêter, je constate la faible dépendance qu’entraîne sur moi le cannabis. J’ai commencé à consommer il y a 5 ans, seulement pendant les soirées.
Ensuite, j’ai pris des antidépresseurs, et j’ai voulu me sevrer, alors ma consommation de cannabis est devenue plus régulière. Aujourd’hui, pour moi, c’est un double usage thérapeutique et récréatif à la fois : comme antidépresseur, mais aussi pour rire, pour m’éclater.

Photo Cannabis sativa. by Ryan Van Lenning CC Tous droits réservés.

CSC : Dominique Broc mantient le cap malgré sa condamnation

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Cannabis Social Clubs : huit mois avec sursis pour le chantre du chanvre


(Photo Erwan Fichou pour Libération)

Récit Le tribunal correctionnel de Tours condamne assez lourdement Dominique Broc, le porte-parole national du mouvement. Qui annonce qu'il continuera de planter et de consommer du cannabis.

Huit mois de prison avec sursis et 2 500 euros d'amende. C'est la peine relativement lourde prononcée cet après-midi par le tribunal correctionnel de Tours à l'encontre du porte-parole national des Cannabis Social Clubs, Dominique Broc. Celui-ci comparaissait pour «usage, détention, et provocation à l'usage de cannabis» et «soustraction à prélèvement ADN», après que la police a saisi à son domicile, le 21 février, 126 plants et 26 grammes de marijuana.
Lors de l'audience, Broc avait reconnu les faits de but en blanc. Surtout, il a tenté de politiser les débats, se posant, par la voix de son avocat Philippe Baron, en désobéisseur civil. Devant une nuée de journalistes, Broc a déclaré vouloir inscrire la libre consommation du cannabis dans la droite ligne de la légalisation de l'avortement ou de la conquête des droits civiques aux Etats-Unis. A 44 ans, ce jardinier de profession est un très vieux militant de la cause puisqu'il avait déjà été condamné en 1990 à 18 mois de prison pour possession de 3 kilos de marijuana. Aujourd'hui, il s'oppose au gouvernement en revendiquant un usage «régulé» et «encadré» du cannabis.

«Mon arrestation est bête et méchante»

«Mon arrestation est bête et méchante», avait-il clamé mi-février après 48 heures de garde à vue, «nous produisons nous-mêmes le cannabis que l'on consomme pour ne pas recourir au marché noir. Au lieu de nous faire la chasse, Manuel Valls devrait s'occuper des mafias qui prospèrent avec le trafic de drogue. Nous entendons aussi peser dans le débat sur la réduction des risque, notamment chez les adolescents, en prônant l'absorption du cannabis par vaporisateur. Cela permet de se préserver de la combustion nocive générée par le pétard.»
Nonobstant la peine qui vient d'être prononcée, Broc a d'ores-et-déjà fait savoir qu'il continuerait à planter et consommer du cannabis. Actuellement, la France compterait entre 400 et 500 Cannabis Social Clubs. Une quinzaine d'entre-eux se sont déclarés officiellement en préfecture risquant de se voir opposer une procédure en dissolution.

mardi 9 avril 2013

Le procès qui changera la loi ?

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Le procès du porte-parole des Cannabis social clubs


Dominique Broc avant son procès à Tours le 8 avril 2013 (photo Clément Martel)

Le procès de Dominique Broc, le “père fondateur” du Cannabis social club français, s’est déroulé à Tours ce lundi en présence de nombre de ses supporters. Au programme : de la liberté fondamentale, quelques leçons de droit et une once de manif pour tous. Le procureur a requis huit mois de prison avec sursis.

“Nous soutenons Dominique Broc !“ Criée dans un mégaphone par Farid Ghehioueche, figure de la lutte pour la légalisation, la formule s’attire sifflets et huées de la foule amassée dans la rue. Puis d’autres la reprennent en cœur, soutenus par un didgeridoo. Au sommet des marches du tribunal de grande instance tourangeau, Dominique Broc observe la scène dans un sourire. C’est le grand jour.
Le 21 février dernier, il a été interpellé et sa production saisie. “126 plants de cannabis et 26 grammes d’herbe”, indique le procès-verbal. Broc ne s’est pas débattu, et il a suivi les forces de l’ordre. Il ne veut pas se cacher : consommateur de cannabis, il l’est. Mais pas question qu’on prélève son ADN : il ne se considère pas comme un criminel. Depuis toujours, ou presque, Dominique Broc revendique la consommation de cannabis, et en déposant en préfecture les statuts du Cannabis social club français (CSCF), son combat a largement été médiatisé. Il comparaît au tribunal ce lundi, poursuivi pour “détention de stupéfiants” et refus de se soumettre au test ADN. Et il entend bien faire de ce procès une tribune “pour faire évoluer la loi”.
“Prohibition, piège à cons”
On est venu de loin pour soutenir le jardinier. A l’appel des “Amis du CSCF”, le peuple de l’herbe a répondu présent (environ 150 personnes ont fait le déplacement). Parmi les gens présents, on trouve un Palois, des Parisiens, un Hyérois, des Lorrains, etc. Tous ne font pas encore partie d’un Cannabis social club, mais ils sont là pour “une cause juste”, explique Yann, qui arrive de l’Ain. Et d’ajouter : “la guerre aux drogues est perdue, il faut le reconnaître. Maintenant il faut qu’on fasse la paix”. Tous ne sont pas des consommateurs de cannabis : ainsi Marie Bové, “fille de” et élue EELV à la région Aquitaine, affirme être “allergique au THC” mais est venue dénoncer la “prohibition, piège à cons”.
Forte affluence dans la salle d’audience n°17 du tribunal tourangeau. Outre les médias venus couvrir l’affaire, les soutiens de Dominique Broc sont dans la place. Alors que la Cour juge les quelques affaires précédant celle du jour (un type qui a escroqué deux vieilles dames et deux cas de trafic de stupéfiants, entre autres), certains découvrent le fonctionnement de la justice (“ah, il faut se lever ?”), d’autres feuillettent le dernier numéro de la Gazette du Chanvre.
Arrive le procès. Le président exige “des réponses claires à ses questions, le reste ce n’est pas le sujet”. À la barre, Dominique Broc répond, bafouille parfois, précise “il n’y a pas de mineurs dans nos clubs” quand le président présente les CSC. Après quelques balles de fond de cour, l’échange s’installe : “je croyais que [les CSC] étaient un mouvement d’envergure nationale”, ironise le président face au petit nombre de Cannabis social clubs (cinq) déclarés en préfecture.
“On joue sur les mots, là”, “non, c’est le droit !”
Il y a comme une odeur de printemps sur Tours. Sur la place de la gare, les cerisiers en fleur colorent de rose la ville en travaux, mais devant le tribunal, c’est un autre parfum qui flotte. Les amis du CSC font un “shit-in” en attendant la fin de l’audience.
Dans la salle, c’est un dialogue de sourd. Alors que Dominique Broc met l’accent sur sa liberté, le président, lui, parle de la loi : “Pourquoi tenez-vous absolument à vous mettre hors-la-loi ? Peut-être qu’un jour les choses changeront, mais en l’état actuel, c’est interdit“. Le père du peuple de l’herbe essaie de transformer cette salle d’audience en tribune pour que la loi change, l’assemblée applaudit, un cri fuse. Une fois, pas deux : le président menace de faire évacuer la salle.
Broc l’avait annoncé, il souhaite être jugé devant une cour d’Assises, comme le prévoit la loi en cas de production de stupéfiants. Il demande au tribunal de se dessaisir, et revendique cultiver du cannabis. “Vous n’êtes pas là pour la production, vous êtes là pour détention”, lui explique le magistrat. “On joue sur les mots, là”, “non, c’est le droit”. Cours de droit en salle d’audience : dans son réquisitoire, le procureur explique le “principe d’opportunité des poursuites“. Parle d’un “procès-piège” transformé en tribune politique, lance une petite pique aux médias nationaux présents dans la salle, puis rappelle le “rôle restreint de ce tribunal : on est là pour déterminer si monsieur Broc a violé la loi“. Il requiert huit mois d’emprisonnement avec sursis.
Rosa Parks et Gisèle Halimi convoquées
Au tour de Maître Philippe Baron de prendre la parole. L’avocat de Dominique Broc se présente d’emblée comme l’antithèse de ce “soit utopiste, soit dingue, soit avant-gardiste“. Et il met l’accent sur la désobéissance civile. Nouveau cours de droit, sous un grand portrait classique de Napoléon empereur : sont convoqués à la barre Rosa Parks, Martin Luther King et le combat pour l’avortement mené par Gisèle Halimi. S’appuyant sur les textes de Thoreau sur la désobéissance civile et le rapport de l’ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant pour la légalisation, il s’affirme “persuadé que Dominique Broc a fait le bon choix en bravant la loi”.
Le tribunal est devenu tribune. “La thèse du Cannabis social club, c’est ce rapport”, lance l’orateur, avant de citer l’ancien ministre de l’Intérieur : “il faut sortir de cette hypocrisie, cela m’affole”. Et de rappeler que légaliser n’est pas dépénaliser, mais encadrer. Pour finir, Maître Baron demande au juge d’aller jusqu’au bout, jusqu’aux Assises, pour que la loi de 1970, “absolument inadaptée“, change. Le jugement est mis en délibéré jusqu’au 18 avril. De toute façon, réagit un “ami du CSCF”, ce n’est qu’un début : “tout le monde espère que ça va se finir à la Cour européenne des droits de l’homme”. Avant, espère-t-il, une nouvelle loi en France.
Clément Martel

vendredi 5 avril 2013

Déjà 40 ans de répression sans résultats ...

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Drogues : l'échec des politiques répressives chez les jeunes




Les moins de 35 ans sont favorables à 41 % à la dépénalisation du cannabis.

Chez les spécialistes des drogues, l'information circulait depuis plusieurs jours: les chiffres révélant le niveau d'addiction des jeunes Français sont mauvais. De fait, selon l'enquête European school survey project on alcohol and other drugs (Espad) qui a été publiée jeudi 31 mai en fin de matinée, la consommation de tabac, d'alcool mais aussi de cannabis des jeunes Français scolarisés de 16 ans s'affiche nettement à la hausse entre 2007 et 2011 (lire l'étude en anglais en PDF).

Le classement de la France se détériore par rapport aux autres pays européens, qui contrairement à elle, sont souvent en progrès. Une bombe, alors que le plan 2008-2011 de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) fixait pour objectif de faire reculer les consommations de drogues illicites et celles excessives d'alcool.
L'EXPÉRIMENTATION DU CANABIS EN HAUSSE DE 25 %
L'enquête réalisée par le Conseil suédois pour l'information sur l'alcool et les autres drogues, compare 36 pays. Selon des chiffres provisoires que Le Monde s'est procurés par un biais non officiel, l'évolution sur le cannabis est particulièrement problématique: l'expérimentation est en hausse de 25 %, le nombre de jeunes ayant consommé au moins une fois le produit passant de 31 % à 39 % en quatre ans. L'augmentation est même de 60 % pour la consommation au moins une fois par mois (de 15 % à 24 %).


Infographie Le Monde
Sur le cannabis, la France reprend donc la première place du classement et retrouve ses niveaux de consommation du début des années 2000. Pour l'alcool, c'est un retour parmi les dix premiers pays : 67 % des jeunes de 16 ans ont consommé de l'alcool dans le mois, contre 64 % en 2007. En outre, 41 % déclarent avoir été ivres au moins une fois dans l'année. Certes, c'est moins que les 48 % constatés outre-Manche. Mais en quatre ans, le Royaume-Uni a fait des progrès, passant du premier au quatrième rang, alors que la France arrive désormais dans le top 15.
Pour le tabac, la situation se dégrade aussi. Les jeunes Français de 16 ans étaient 38 % à avoir fumé au moins une cigarette dans le mois en 2011, contre 30 % en 2007. La France arrive désormais au 6e rang, rejoignant le camp des pays où les jeunes sont fortement consommateurs de tabac parmi lesquels la République tchèque, la Lettonie, la Croatie.
Etienne Apaire, le président de la Mildt jusqu'à ces derniers jours aurait-il crié victoire trop tôt? Ce magistrat nommé en 2007 affirmait en janvier dans la lettre d'information de l'instance, que l'objectif de faire baisser "le nombre des entrées en consommation" avait "été atteint". Un satisfecit réitéré en mai, dans son éditorial d'adieu.
Il se basait sur une enquête réalisée auprès des jeunes, française, dite Escapad (ici en PDF). Publiée en février, elle montrait une baisse des expérimentations d'alcool et de tabac, et une stabilisation de la diffusion du cannabis. Surtout, elle relevait une baisse des usages de cannabis dans l'année et au cours du mois, qui confirmait une tendance constatée depuis 2003.
Mais en avril, sans grand bruit, l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) rendait publique une troisième enquête, intitulée Health Behaviour in school-aged children et réalisée auprès des 11, 13 et 15 ans (ici en PDF). Cette étude décrivait plutôt une stabilisation des consommations. L'heure ne semblait en tout cas pas à la baisse.
Les chiffres européens Espad publiés jeudi décrivent au contraire une hausse de la consommation sont à considérer avec prudence – ils devront notamment être confirmés dans la durée. Mais ils relancent le débat autour de la politique française de lutte contre la toxicomanie, qui a été marquée sous l'ancien gouvernement, par une option répressive.

"L'ENVIRONNEMENT ADDICTOGÈNE" DES ADOLESCENTS

"Je sais que nous pouvons être accusés de partialité, car nous n'étions pas d'accord avec la politique menée, mais l'enquête Espad montre bien que celle-ci n'a pas fonctionné", relève Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération addiction, une fédération d'intervenants du secteur. Il estime que la Mildt a faussement fait croire que la France, grâce à l'accent mis sur la répression des usages de cannabis, réussissait à résister. Résultat, elle est surtout, selon lui, passée "à côté de ce qui constitue le gros problème": "l'environnement addictogène" dans lequel évoluent les adolescents dans une société qui favorise les sensations fortes et l'hyperconsommation (jeux vidéo, "binge-drinking", etc.).

"Le problème est que l'objectif a été d'éviter à tout prix le premier usage, alors qu'essayer le cannabis est un signe d'identification chez les jeunes, sans suivi après. Il est pourtant primordial de détecter précocement les usages réguliers", commente Jean-Michel Costes, directeur de l'OFDT de 1995 à 2011. Il critique "une politique qui n'a rien donné sur le cannabis et qui a laissé filer les consommations des drogues légales". Une focalisation sur le cannabis critiquée par les spécialistes, alors que le tabac est une porte d'entrée vers cette substance, et que les jeunes sont des polyconsommateurs.