mardi 15 avril 2008

Des sécheresses par dizaines ...

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La fonte accélérée des glaciers, une "bombe à retardement"
[2008-04-15 11:25]

par Sylvia Westall

VIENNE (Reuters) - Les glaciers et les neiges d'altitude fondent plus tôt au printemps, ce qui signifie que l'eau est déjà partie lorsque des millions d'habitants en ont besoin durant l'été, quand les pluies se font rares, ont déclaré lundi des scientifiques réunis à Vienne.

"C'est là tout bonnement une bombe à retardement", a déclaré l'hydrologue Carmen de Jong.

Les régions du monde les plus exposées à cette "bombe à retardement" sont l'Afrique australe, les Etats-Unis, l'Amérique latine, le bassin méditerranéen et certaines zones du Proche-Orient.

La hausse des températures moyennes signifie que la fonte, de manière générale, intervient plus tôt et plus rapidement et que les montagnes ne sont plus en mesure de pallier le manque d'eau dans les régions de plaines, à faibles précipitations, l'été.

"Dans certaines zones, les glaciers de petite taille pourraient avoir disparu dans 30 à 50 ans, et ainsi, une source très sûre d'eau potable, notamment durant les mois d'été, pourrait disparaître", explique De Jong.

CONSÉQUENCES VISIBLES EN AFGHANISTAN

Cette femme, professeur à l'université de Bristol, faisait spécifiquement référence à des zones du bassin méditerranéen sur lesquelles elle a concentré ses recherches, mais, a-t-elle ajouté, ses conclusions s'appliquent à la totalité de l'arc alpin de même qu'à d'autres chaînes.

Pour Daniel Viviroli, de l'université de Berne, près de 40% des régions de montagne pourraient être concernées, qui fournissent de l'eau à des populations qui ne peuvent en trouver par ailleurs.

Les zones subtropicales, où vit 70% de la population mondiale, sont les plus vulnérables, a-t-il expliqué. Dans la mesure où la population du globe va continuer de croître à un rythme rapide, il pourrait ne pas y avoir, à certains moments de l'année, suffisamment d'eau potable - sans parler de l'eau pour les cultures.

En Afghanistan, pays qui compte 3.500 glaciers, les effets du réchauffement du climat mondial peuvent être déjà constatés dans la chaîne de l'Hindu Kush, a déclaré le chercheur américain Bruce Molnia.

"Les glaciers rapetissent de plus en plus", a-t-il dit, en soulignant que dans un premier temps, la conséquence en est une hausse de la fréquence des inondations.

Dans certaines vallées, la neige a complètement disparu durant des mois où, d'ordinaire, elle blanchissait le paysage, et de nombreux bassins se sont asséchés.

Version française Eric Faye

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