Tiré de là
Dioxine dans le lait : du maïs responsable
L'ensilage consommé par le bétail a contaminé le lait de soixante exploitations autour de Redon. Les recherches de l'origine de la dioxine continuent.
« Il va être demandé aux exploitants concernés de ne plus utiliser de maïs pour nourrir leur troupeau ». Hier, la Préfecture de Loire-Atlantique a livré le résultat des analyses effectuées sur l'ensilage de l'automne 2006. C'est bien l'ingestion de maïs par les vaches qui a contaminé le lait produit par soixante exploitations agricoles de la région de Redon, dans les cantons d'Allaire (Morbihan), Redon (Ille-et-Vilaine), Derval, Guémené-Penfao et Saint-Nicolas (Loire-Atlantique). Du maïs va être analysé dans d'autres exploitations pour redessiner ou confirmer la carte du secteur touché.Un phénomène ponctuelAvant même que la nourriture ne soit pointée du doigt, plusieurs éleveurs avaient cessé d'eux-mêmes la distribution de maïs. Et aussitôt, la teneur en dioxine du lait s'était révélée inférieure aux auto-contrôles réalisés par les laiteries au début de la crise. « Le nombre d'exploitations placées sous contrôle et interdites de vente de lait et de viande est donc passé de 60 à 52 », poursuit la Préfecture de Loire-Atlantique qui suit l'ensemble du dossier. Mais, selon une source du monde agricole, les analyses, encore en cours, pourraient faire augmenter ce chiffre.D'où vient cette dioxine, un dérivé chloré généré par la combustion de matières organiques ? D'un phénomène très ponctuel dans le temps, car « si le maïs 2006 a été contaminé, ce n'est pas le cas de l'herbe ensilée à la fin du printemps 2007 ». Par contre, du foin produit en 2006 aurait bien été contaminé.Les services sanitaires ont écarté l'hypothèse des incinérateurs « car il n'y en a pas dans le secteur ». La piste d'un nuage toxique dégagé l'incendie d'une entreprise de polystyrène à Redon est suivie de très près. Des analyses de terre vont être faites prochainement dans la région pour tenter de trouver une dioxine semblable à celle trouvée dans le lait. Mais d'autres pistes pourraient aussi être explorées : comme celle des feux de forêts, très nombreux autour de Redon en juillet 2006.Sébastien BRÊTEAU.Ouest-France
... me revoilà donc. Je vous ai mis le site de l'association "La basse vallée de l'Aff" en lien dans la rubrique Nature et je vous propose pour finir la lecture d'un article du Télégramme qui complète et poursuit le précédent. Je vous tiens au courant de la suite ;o))
Dioxine. La piste d'un incendie industriel en 2006 explorée
Et si la contamination des élevages laitiers du pays de Redon (35) était due à un incendie industriel datant de plus d'un an ? Cette hypothèse sur l'origine de la dioxine, émise par l'association de la Basse Vallée de l'Aff, fait partie des pistes explorées par les enquêteurs.
Le 12 juin 2006, l'usine de produits isolants Knauf, de Redon, était détruite par un incendie accidentel. Bilan : 6.000 m² d'ateliers et d'entrepôts détruits, et une cinquantaine de tonnes de produits stockés parties en fumée. Des fumées qui pourraient bien ne pas avoir été anodines, avec des combustibles comme le polystyrène expansé, des colles, de l'huile et du polyéthylène. L'usine Knauf, qui employait 47 personnes sur le site portuaire redonnais, fait aujourd'hui l'objet d'un projet de reconstruction du côté de La Gacilly (56). Un projet contesté localement par l'association de la Vallée de l'Aff, qui craint une nuisance pour l'environnement.
Un risque déjà envisagé avant l'alerte
Début juillet déjà, avant que l'alerte au lait contaminé n'ait été donnée, l'association faisait part de ses inquiétudes dans son bulletin « L'Echo de la Vallée ». Elle évoquait notamment le risque entraîné par l'usage des retardateurs de flammes utilisés pour ignifuger les panneaux de polystyrène fabriqués par l'usine Knauf. Selon le toxicochimiste André Picot, interrogé le 20 juin par l'association, « les particules qui retombent au sol peuvent être consommées par les animaux ». Quelles particules ? « Tout produit contenant du brome (c'est le cas des retardateurs en question), qui brûle avec des composés organiques, forme des composés organo-bromés dont les dioxines polybromées », expliquait le scientifique. Des dioxines qui, « selon toute vraisemblance, sont aussi toxiques que les dioxines chlorées du type de celles de Seveso ».
Quelle météo ce jour-là ?
Du côté des services de l'État (directions régionales des Services vétérinaires, de l'Industrie et de la Recherche), il est effectivement envisageable que l'incendie de juin 2006 soit le responsable de la contamination. Ils ont d'ailleurs demandé à Météo-France de réaliser une analyse fine des données le jour de l'incendie, afin de déterminer s'il est possible ou non que le vent ait dispersé cendres et fumées sur les pâtures du territoire contaminé. On devrait savoir d'ici deux ou trois jours si cette piste est la bonne. En attendant, l'association trouve dans ces déboires laitiers des arguments de poids contre le projet d'implantation de la nouvelle usine.
Contact : Association de la Basse Vallée de l'Aff, www.vallaff.org
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