vendredi 10 août 2007

Un grand pas pour l'humanité ...

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La Mauritanie adopte un projet de loi incriminant et sanctionnant l'esclavage
[09/08/2007 18:37]

NOUAKCHOTT (AP) -- Les 95 députés de l'assemblée nationale mauritanienne ont adopté à lunanimité dans la nuit de mercredi à jeudi un projet de loi criminalisant l'esclavage et fixant des sanctions contre cette pratique sociale qui existe toujours en Mauritanie.

En vertu de ce texte proposé par le nouveau régime démocratiquement élu en mars 2007, les esclavagistes sont désormais passibles de peines de prison ferme de cinq à 10 ans. Les victimes ont droit à des «réparations matérielles».

«C'est un moment historique pour la Mauritanie», s'est réjoui le le militant anti-esclavagiste Boubacar Ould Messoud, président de SOS-Esclaves. «Les démocrates ont gagné cette bataille», ce qui n'aurait pas été possible «sans la volonté politique affichée par le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi et de son gouvernement», qui ont fait de ce dossier une priorité.

L'esclavage, officiellement aboli en 1981, reste en effet pratiqué dans le pays, et la loi jusqu'ici ne prévoyait aucune poursuite. Au contraire, les militants des droits de l'homme dénonçant la pratique étaient emprisonnés et jugés pour «diffamation et propagande mensongère» contre le pays du temps de l'ancien président Maaouya Ould Taya, renversé en août 2005 par la junte militaire qui a depuis organisé le retour du pouvoir aux civils.

Le régime d'Ould Taya niait l'existence de l'esclavage. La junte a ensuite opéré un renversement radical sur le sujet, son chef le colonel Ely Ould Mohamed Vall ayant déclaré en mai 2006 que l'esclavage était un problème.

La loi interdit en outre «toute production culturelle ou artistique faisant l'apologie de l'esclavage», désormais punie de deux ans de prison, et prévoit des sanctions contre les autorités (gouverneur, préfet, juge ou commissaire de police) qui ne s'en préoccuperaient pas. Pratique sociale vieille de plusieurs siècles en Mauritanie, l'esclavage existe dans toutes les communautés, arabe et négro-africaine, mais essentiellement dans le monde rural et les milieux nomades de ce pays désertique. AP

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