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Changement climatique: les risques d'inondations sous-évaluésEt donc forcément des zones comme les deltas ont du souci à se faire ;o((
[2007-08-30 00:14]par Michael Khan
LONDRES (Reuters) - Les prévisions en vigueur en ce qui concerne le réchauffement climatique sous-estiment les risques d'inondations et surévaluent celui de la sécheresse en négligeant le rôle des végétaux dans l'absorption du dioxyde de carbone, affirment des chercheurs de l'Office britannique de météorologie.
La croissance des émissions de CO2 prévue pour la fin du siècle va se traduire par une augmentation de l'eau retenue par les plantes dans le sol, a expliqué Richard Betts, directeur de ce programme de recherche, interrogé mercredi par téléphone.
"Le risque d'inondations a pu être sous-estimé parce qu'on ne s'attend pas à ce que les sols soient aussi saturés qu'ils pourraient l'être", précise-t-il. "Nous suggérons en outre que le stock d'eau des plantes puisse partiellement compenser sa rareté au cours d'une sécheresse."
Les résultats de ces recherches soulignent la nécessité d'élargir le champ d'étude des bouleversements climatiques pour en mesurer plus précisément les conséquences, insiste le scientifique.
Par la photosynthèse, processus qui leur fournit leur énergie, les végétaux absorbent du dioxyde de carbone par des pores appelés stomates qui rejettent de l'eau en fin de cycle.
Or l'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère empêche ces stomates de s'ouvrir pleinement, ce qui réduit la perte et la consommation d'eau de la plante. Le sol où elle plonge ses racines s'en trouve donc moins sollicité et plus exposé au risque de saturation.
Sans tenir compte de cet excédent d'eau, le modèle en vigueur prédit une augmentation de 11% des inondations à l'échelle mondiale. Selon Betts, il convient d'y ajouter 6%.
"Le bouleversement climatique est plus qu'un changement des conditions météorologiques. C'est également un changement pour l'écologie tout entière. Nous devons l'étudier pour obtenir une image complète, parce que cela n'a pas été fait avant", insiste le chercheur.
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Le réchauffement, une menace pour le delta du Nil --par Anna Johnson--Et si vous aviez encore des doutes concernant la responsabilité humaine dans tout ce foutoir, sachez que même les experts de l'ONU commencent à réaliser qu'ils ont trop attendu pour se décider ;o((
[29/08/2007 19:26]ALEXANDRIE, Egypte (AP) -- L'Egypte face à de sombres prévisions. D'ici à la fin du siècle, le réchauffement climatique pourrait forcer des millions de ses habitants à abandonner leur foyer et affecter le delta du Nil, une région agricole cruciale, déjà mise à mal par la construction du barrage d'Assouan.
Selon la Banque mondiale, l'Egypte fait face à des conséquences potentiellement «catastrophiques» liées au réchauffement. «La situation est grave et nécessite une attention immédiate», explique Mohamed el-Raey, spécialiste de l'écologie à l'université d'Alexandrie.
Un problème majeur est la vulnérabilité du delta du Nil, région de terres fertiles qui ne représente que 2,5% de la superficie du pays, mais abrite plus d'un tiers de la population (80 millions d'habitants). C'est là, dans le nord de l'Egypte, que le Nil se jette dans la Méditerranée.
Le delta subit déjà le contrecoup de la construction du barrage d'Assouan, dans le sud du pays. Si l'ouvrage achevé en 1970 permet de couvrir d'importants besoins en électricité et de contrôler les crues du Nil, il empêche aussi les sédiments nutritifs de régénérer un delta qui souffre de l'érosion.
Avec le réchauffement climatique, les choses risquent de s'aggraver. Les scientifiques prédisent généralement que la Méditerranée devrait, comme les océans, voir son niveau gagner de 30 centimètres à un mètre d'ici la fin du siècle. Ce qui se traduirait par l'inondation des zones côtières du delta.
Mais selon le pire scénario envisagé par certains, celui d'un effondrement inattendu et rapide des glaces du Groenland et de l'ouest de l'Antarctique, l'élévation pourrait atteindre 4,9 mètres et dévaster totalement le delta, indique une étude de la Banque mondiale publiée cette année.
Richard Alley, professeur de géoscience à l'université de Pennsylvanie, souligne que la fonte des glaces se produit lentement, mais toutefois bien plus vite qu'on ne le pensait il y a dix ans. Un effondrement total pourrait prendre «au moins des siècles», précise cet expert.
Reste qu'une hausse même minimale du niveau de la mer au siècle prochain pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l'Egypte. Une hausse d'un mètre inonderait un quart du delta, forçant 10% des habitants du pays à abandonner leur foyer, selon la Banque mondiale. Ce qui aurait un impact d'autant plus important que la population égyptienne pourrait doubler, passant à 160 millions d'habitants, d'ici le milieu du siècle, et que la densité de population du Delta est déjà considérable.
La production alimentaire serait également durement touchée. Près de la moitié des récoltes du pays, notamment le blé, les bananes et le riz, proviennent du Delta. Une région à l'écosystème unique et fragile, qu'il sera difficile de préserver d'autant que l'activité humaine complique déjà la tâche.
Pendant des millénaires, les crues du Nil ont apporté le limon, le sable et les minéraux qui ont reconstitué le delta et empêché l'érosion. Mais depuis 30 ans, le barrage d'Assouan bloque le processus de sédimentation. «L'équilibre a été modifié», souligne Omran Frihy, un chercheur à la retraite auteur de plusieurs rapports sur la montée du niveau de la mer et l'érosion.
En Egypte, comme ailleurs en Afrique, la question du réchauffement est rarement abordée, mais le gouvernement égyptien ne reste pas inactif. A Alexandrie, 300 millions de dollars (220 millions d'euros) ont été affectés à la construction de murs en béton visant à protéger les plages, selon M. Frihy. Et du sable est déposé à certains endroits pour reconstituer des plages grignotées par la mer.
Le Caire prépare également une «étude de stratégie nationale» sur les moyens de s'adapter au changement climatique, souligne Maged George, ministre égyptien des Affaires environnementales. AP
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Le réchauffement est très probablement dû à l'homme, dit le Giec
[2007-08-29 15:03]par Alister Doyle
VIENNE (Reuters) - Les hommes sont responsables du changement climatique et le temps presse pour ralentir les dégâts commis par des phénomènes qui, comme la montée des eaux, dureront plusieurs siècles, souligne un projet de rapport du Giec.
Ce document pessimiste de 21 pages résume le dossier de 3.000 pages produit par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, qui traite des données scientifiques, des effets probables du réchauffement et du coût de la lutte contre ce phénomène.
Le résumé, dont Reuters s'est procuré une copie, doit être rendu public à Valence (Espagne) le 17 novembre après avoir été relu par les gouvernements.
Le texte commence par affirmer que le changement climatique est désormais sans équivoque, les mesures montrant l'élévation des températures moyennes de l'air et de la mer n'étant pas contestables.
La fonte généralisée des neiges et des glaces, ainsi que la hausse du niveau moyen des océans du monde entier, sont également des faits établis, poursuit l'introduction du projet de rapport.
L'objet du document, qui doit faire autorité, est de servir de guide aux gouvernements dans la lutte contre le réchauffement et ses effets.
Tout en réaffirmant la responsabilité des activités humaines dans les changements climatiques, le texte assure que des technologies "propres" existent et permettront d'éviter le pire sans perturber excessivement l'activité économique.
Considérée comme "très probable" (soit à 90%), la responsabilité humaine était, lors d'un précédent rapport du Giec en 2001, simplement jugée "probable" (soit à 66%).
Le Giec, qui dépend de l'Onu, s'appuie sur les travaux de 2.500 chercheurs.
Selon le texte, 89% des changements climatiques observés corroborent la thèse d'un réchauffement mondial, notamment le blanchiment des récifs coralliens, les inondations de régions côtières, l'alourdissement du traitement de certaines maladies, les décès liés à la chaleur et les risques d'extinction d'espèces animales et végétales.
JUSQU'À 3,70 MÈTRES DE HAUSSE DES MERS
Les estimations les plus précises sur le niveau du réchauffement sont également réaffirmées, et s'établissent dans une fourchette allant de 1,8 à 4,0 °C pour le XXIe siècle.
Le niveau des mers devrait quant à lui s'élever de 18 à 59 cm, mais se poursuivra vraisemblablement durant plusieurs siècles même si les émissions de gaz à effet de serre se stabilisent.
En effet, la chaleur des eaux proches de la surface continuera à se diffuser aux couches profondes, qui se dilateront à mesure que leur température augmentera.
À cause de ce seul phénomène, le niveau des mers pourrait monter de 40 cm à 3m70 au cours des prochains siècles, cette estimation ne tenant pas compte de la fonte des glaciers et des banquises polaires.
Il y a toutefois des raisons d'espérer, ajoute le rapport, selon lequel de nombreux effets peuvent être évités en réduisant les émissions avec des technologies déjà disponibles, comme l'énergie solaire ou éolienne, pour des coûts abordables.
Le scénario le plus strict, qui prévoit d'atteindre le pic des émissions mondiales dans les 15 prochaines années, n'entraînerait que 3% de baisse du PIB mondial, estime le Giec.
Toutefois, l'objectif de l'Union européenne de limiter la hausse des températures mondiales à 2 °C au-dessus de son niveau pré-industriel est presque hors d'atteinte, préviennent les chercheurs.
À Vienne, un millier de délégués venus de 158 pays débattent cette semaine des lignes directrices du prochain protocole sur l'environnement, qui devra succéder à celui de Kyoto après 2012.
L'enjeu déterminant sera la participation des Etats-Unis et de la Chine à ce nouveau code de conduite, qui sera débattu en décembre à Bali, en Indonésie.
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