mardi 21 août 2007

Emotion ou réflexion ?

Tiré de

Lebranchu dénonce la "barbarie" des mesures anti-pédophiles
[2007-08-21 10:33]

PARIS (Reuters) - L'ancienne ministre de la Justice socialiste Marylise Lebranchu dénonce le manque de recul de Nicolas Sarkozy et estime que les mesures contre les délinquants sexuels annoncées lundi par le chef de l'Etat constituent "une forme de retour vers la barbarie".

"Je comprends que les victimes réagissent dans l'émotion et ne pensent qu'à une chose: éliminer l'agresseur. Mais l'homme politique doit prendre du recul. La société doit être une société de justice et non de vengeance", déclare-t-elle au Parisien.

Nicolas Sarkozy a reçu lundi à l'Elysée le père et le grand-père d'Enis, un enfant de cinq ans violé par un délinquant sexuel multirécidiviste. Selon le Parisien, Francis Evrard aurait reconnu une quarantaine d'agressions contre des enfants et n'avoir été poursuivi que pour trois.

A l'issue de cette rencontre, le président de la République a annoncé un durcissement de la législation contre les délinquants sexuels, avec la suppression de la remise de peine automatique et l'obligation de soins dans un hôpital spécialisé fermé à la fin de la peine si les experts le jugent utile.

"En France, depuis des années, il n'y a eu aucun développement de la psychiatrie. Les psychiatres chargés de dépister les déviances sont trop peu nombreux, voire rares", estime Marylise Lebranchu.

"Face à l'échec de la politique psychiatrique, plutôt que de se demander comment dépister les déviances, comment dépister avant le premier acte, nous revenons au système asilaire. C'est une forme de retour vers la barbarie", ajoute-t-elle.

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