jeudi 9 août 2007

Etat des lieux en Pologne avant les élections ;o))

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Par Jean-Luc TESTAULT 09/08/2007 - 18:46
La probabilité d'élections anticipées en Pologne à l'automne augmente
Le candidat à la présidentielle polonaise, Lech Kaczynski, (G) et son opposant Donald Tusk à Varsovie, le 21 octobre 2005 - AFP

La probabilité d'élections législatives anticipées en Pologne à l'automne a nettement augmenté jeudi après un constat commun du président Lech Kaczynski et du chef de l'opposition libérale Donald Tusk qu'elles étaient désormais "inévitables".

"Aussi bien le président Lech Kaczynski que le chef de la Plateforme civique (PO) Donald Tusk estiment que dans la situation actuelle les élections à l'automne sont inévitables", a déclaré aux journalistes Michal Kaminski, porte-parole de la présidence.

"Je suis convaincu que la décision a été prise et que nous aurons les élections en octobre", a pour sa part affirmé Donald Tusk. "Octobre paraît la date la plus réaliste".

Les députés polonais sont normalement élus pour quatre ans et les prochaines élections législatives étaient prévues pour l'automne 2009. La Diète peut s'autodissoudre si au moins deux tiers de ses députés le décident.

Depuis qu'ils sont arrivés au pouvoir à l'automne 2005, les frères Kaczynski ont multiplié les crises et les rebondissements, mais les derniers coups d'éclat du Premier ministre Jaroslaw Kaczynski depuis un mois ont enfoncé la coalition gouvernementale dans un chaos qui semble désormais inextricable.

Le Premier ministre, qui cultive une image d'incorruptible, a d'abord limogé du gouvernement le 9 juillet le chef du parti populiste Autodéfense, Andrzej Lepper, alors ministre de l'agriculture, en l'accusant de corruption et d'"activités criminelles" sans apporter de preuve.

Mercredi, il a démis de ses fonctions le ministre de l'intérieur, Janusz Kaczmarek, pourtant un de ses fidèles. M. Kaczmarek est accusé par Jaroslaw Kaczynski d'avoir prévenu Andrzej Lepper que le Bureau central anti-corruption montait un guet-apens pour le piéger en flagrant délit.

Janusz Kaczmarek, qui était auparavant procureur général de la Pologne, a nié toute fuite. Sa mise en cause a provoqué la démission du chef de la police nationale.

Dans le même temps, Jaroslaw Kaczynski n'a pas atteint son but de diviser le parti d'Andrzej Lepper, dont l'appoint lui est indispensable pour avoir une majorité à la Diète. La direction du parti s'est rangée dimanche derrière M. Lepper et a décidé de sortir de la coalition gouvernementale.

"Je ne peux pas imaginer que quiconque de responsable en Pologne puisse être intéressé à faire perdurer cette situation de tapage absolument insupportable, d'agression, de conflits, de démissions et de secrets. C'est insupportable pour tout citoyen normal", a commenté Donald Tusk.

Cependant, les frères Kaczynski ont déjà plusieurs fois brandi l'arme nucléaire des élections anticipées, pour mettre au pas leurs deux alliés, les populistes et la Ligue des familles polonaises, une formation ultracatholique.

Les députés de ces petits partis craignent des élections car ils ne sont pas sûrs de franchir la barre des 5% nécessaires pour entrer au Parlement. Les deux partis ont déjà dit qu'ils étaient prêts à poursuivre la coalition à condition que Jaroslaw Kaczynski ne soit plus Premier ministre.

La période n'est pas non plus favorable au parti conservateur Droit et Justice (PiS) des frères Kaczynski, qui n'a pas réussi à capitaliser sur la formidable bonne santé économique du pays.

Selon un dernier sondage de l'institut TNS OBOP, publié mercredi, les libéraux de la Plateforme civique sont crédités de 33% des voix contre seulement 22% pour le PiS. A l'automne 2005, le PiS avait, à la surprise générale, devancé de justesse les libéraux. Lors de la présidentielle qui a suivi, Lech Kaczynski avait également étonné en battant le favori, Donald Tusk.


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