jeudi 9 août 2007

OGM : Ca chauffe ...

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Nouveau fauchage de maïs transgénique, le débat se tend
[2007-08-09 15:27]

PARIS (Reuters) - Une parcelle de maïs transgénique a été détruite dans la nuit de lundi à mardi dans un champ à Lussas, dans l'Ardèche, apprend-on auprès du collectif anti-OGM du département.

Cette action, qui n'a pas été revendiquée, fait suite au suicide le 5 août d'un cultivateur du Lot, où des anti-OGM devaient tenir un pique-nique devant sa parcelle de maïs OGM.

Dans l'Ardèche, une partie de la parcelle, soit environ 17.000 pieds de maïs, a été neutralisée. Le propriétaire a porté plainte pour destruction de biens.

"Nous ne revendiquons pas cette action. Depuis le début de l'été, nous sommes dans une démarche de négociation avec les paysans concernés pour les convaincre de rompre leur contrat avec le semencier Limagrain", a déclaré à Reuters Olivier Keller, responsable du dossier OGM à la Confédération paysanne.

La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a accusé les militants anti-OGM, en particulier les "Faucheurs volontaires", d'avoir une responsabilité dans le suicide de l'agriculteur du Lot.

"Il n'a pas pu supporter l'idée d'être mis en cause" par "des militants irresponsables" et que ses parcelles de maïs OGM "puissent être détruites", dit-elle dans un communiqué.

"Je rappelle quand même qu'en Inde des centaines de paysans se suicident quand ils constatent leur dépendance aux semenciers", rétorque Olivier Keller.

Pour Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, "les militants et la confédération paysanne, José Bové en tête, cherchent à minimiser les faits et, évidemment, ne veulent pas se sentir responsables de cette affaire".

"Il est clair qu'en portant systématiquement chaque année le débat dans les champs qui appartiennent aux paysans, je pense que ce n'est pas la meilleure façon de favoriser le débat et la sérénité du débat", a-t-il déclaré sur RTL.

Dans un entretien publié par Libération, l'ancien leader de la Confédération paysanne réfute les accusations d'obscurantisme. "Nous considérer comme des obscurantistes refusant le développement du chemin de fer au XXIe siècle, c'est de la propagande", dit José Bové.

"Je ne crois pas au complot mais à la mainmise d'intérêts privés au détriment de l'intérêt général", ajoute-t-il réclamant à nouveau un moratoire sur les OGM pour évaluer les risques sanitaires, écologiques et économiques à long terme.

"La mainmise d'intérêts privés (...) se fait justement (parce que) on ne laisse pas faire la recherche en France. Au fil des années, on a complètement démoralisé les chercheurs français", a riposté Jean-Michel Lemétayer.

Selon des chiffres publiés début juillet par le ministère de l'Agriculture après des années de secret, on a cultivé quatre fois plus de maïs OGM cette année en France qu'en 2006.

Les surfaces de maïs transgénique atteignent 19.800 hectares - contre environ 5.000 l'an dernier - comparés à 1,4 million hectares de maïs conventionnel plantés en 2007.

Ce chiffre a été établi à partir des déclarations obligatoires faites par les agriculteurs et les opérateurs qui utilisent des semences transgéniques autorisées à la commercialisation dans l'Union européenne.

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