mercredi 5 septembre 2007

Cannabis, la pénalisation ne semble pas fonctionner ...

Réactions à chaud à l'article ci-dessous, tiré de

Les jeunes Franciliens ont une consommation de cannabis comparable à celle en province, selon une étude
[05/09/2007 00:09]

PARIS (AP) -- La consommation de cannabis des jeunes dans la région Ile-de-France était, en 2005, comparable à celle observée en province, selon une étude de l'Observatoire régional de la santé d'Ile-de-France rendue publique mercredi par l'Institut de veille sanitaire (InVS).

Selon ces travaux publiés par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'Institut, 41,6% des garçons de 12-25 ans en Ile-de-France (40,5% en province) ont déjà fumé du cannabis. La consommation répétée (au moins 10 fois au cours de l'année), concerne 19,1% des Franciliens (17,2% en province). Chez les filles, 26,4% des Franciliennes ont fait l'expérience du cannabis, contre 32,8% en province. Mais pour des consommations plus fréquentes, l'usage est «comparable selon la région de résidence et l'âge».

Si les niveaux de consommation de cannabis sont, «en 2005, comparables entre l'Ile-de-France et la province», à «consommation d'alcool et de tabac comparables, les jeunes en Ile-de-France ont un risque plus élevé qu'en province d'avoir consommé du cannabis au moins 10 fois au cours des 12 derniers mois».

La consommation de cannabis chez les jeunes entre 1997 et 2005 est restée stable en Ile-de-France, mais a augmenté en province. Un accroissement «initié, comme dans les autres pays, à partir des grandes métropoles urbaines», selon les conclusions de l'étude.

En Ile-de-France comme ailleurs, selon le rapport, la consommation de cannabis a les mêmes facteurs déterminants: «être un garçon, vivre dans une famille monoparentale ou recomposée, avoir connu des événements familiaux malheureux dans la jeunesse -séparation ou divorce des parents, maladie du père ou de la mère, etc.».

En France, le nombre de consommateurs de cannabis est estimé à près de quatre millions de personnes, parmi lesquels 1,2 million de consommateurs réguliers. Chez les jeunes de 15-25 ans, la consommation reste la plus élevée des pays européens, juste derrière la République tchèque et au même niveau que le Royaume-Uni.

D'après le rapport, la «diffusion de l'usage du cannabis reste «préoccupante au regard de ses effets sur la santé». Sont notamment cités «l'altération de la perception, de l'attention et de la mémoire immédiate, l'augmentation des risques de cancer, l'aggravation des problèmes de santé mentale».

Sans oublier les «conséquences sur la conduite de véhicule», le «repli sur soi, perte de motivation, problèmes relationnels, scolaires et professionnels notamment». En outre, «quels que soient l'âge et le sexe, les jeunes qui déclarent un usage de cannabis sont plus souvent consommateurs de tabac ou d'alcool, association mise en évidence dans d'autres études».

- L'étude sur la consommation de cannabis des jeunes Franciliens s'appuie sur deux enquêtes: le «Baromètre jeunes 97/98» et le «Baromètre santé 2005», réalisés par téléphone auprès d'échantillons représentatifs de la population résidant en France métropolitaine.

Le «Baromètre jeunes 97/98» porte ainsi sur un échantillon de 4.115 jeunes de 12 à 19 ans et le «Baromètre santé 2005» sur 30.514 personnes de 12 à 75 ans. En 2005, un échantillon supplémentaire francilien a été réalisé afin de disposer au total d'une base de 5.980 jeunes de 12 à 25 ans, dont 2.109 en Ile-de-France. AP


Malheureusement, cette tendance à l'augmentation de la consommation ne semble pas vouloir s'infléchir dans le cadre de la législation actuelle qui empêche une véritable communication, une véritable information.

Pour s'en convaincre, jetez un oeil à ce graphique :
Évolution de l’expérimentation de cannabis en France:


et à celui-ci :
Évolution de la consommation répétée (au moins dix fois par an) de cannabis en France :


Tout ça pour vous dire que ça ne me rassure pas pour mes enfants (qui n'ont encore que 4 et 7 ans), quand on croise ces infos avec celles de l'article sur le trafic de cocaïne, il m'apparait de plus en plus clairement que, comme la prohibition de l'alcool aux USA au siècle dernier, la prohibition des autres drogues est un échec patent et qu'il est temps, comme l'écrit Anne Coppel, Présidente de l'Association Française de Réduction des Risques liés à l'usage de drogues, Directrice de Emergence Espace-Tolbiac, de "comprendre que la peur et l'interdit ne suffisent pas à contenir les consommations de drogues [ et que ] connaitre les modes d'usage, comprendre la signification que les usagers donnent à l'usage, c'est se donner les moyens d'un dialogue efficace."

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