Qualité de l'eau : la Bretagne dos au mur !Six semaines pour convaincre la commission européenne de ne pas saisir la Cour de justice. Michel Barnier, ministre de l'Agriculture, l'a dit, hier, devant des agriculteurs en évoquant la qualité de l'eau.
« Nous sommes le dos au mur. Nous avons jusqu'à début septembre pour faire la preuve de notre bonne volonté et convaincre la Commission européenne de ne pas saisir la Cour de Justice européenne. » Michel Barnier, le ministre de l'Agriculture et de la pêche, l'a dit et répété, hier, devant des agriculteurs, à Trémeur dans les Côtes-d'Armor, où la rencontre fut courtoise, puis à Ploudaniel, dans le Finistère, où elle fut très tendue. « La France respectera les engagements pris à Bruxelles, a t-il poursuivi. Il existe depuis 1975 une Directive européenne sur l'eau que la France a approuvée. Nous sommes en 2007. Nous voici sous la menace d'une pénalité de 28 millions d'euros et d'une astreinte journalière de 118 000 € par jour ! C'est de l'argent public, de l'argent du contribuable ! On ne peut laisser faire cela ! »Le ministre est venu sur le terrain « parler aux agriculteurs, les yeux dans les yeux, et rétablir le dialogue et la confiance ! » Il sait qu'il a le soutien de l'opinion publique. Mais il sait aussi qu'il ne fera « rien contre eux, ni sans eux. » Il leur apporte un plan de mesures pour rétablir enfin cette qualité de l'eau, avec 60 millions d'euros à la clé, pour aider à faire passer la pilule.
« Toutes les marges de flexibilité possibles... »
Et la pilule passe mal. « C'est la première fois, proteste Olivier Allain, président de la chambre d'agriculture, que l'on nous sort ainsi un train de mesures en catimini, sans consultation. Nous avons pourtant fait des efforts. Les agriculteurs bretons ont investi un milliard d'euros dans ce combat pour la qualité de l'eau. Sur 37 bassins versants en contentieux à la fin des années 90, il en reste 9, dont cinq sont pratiquement assainis. »
Michel Barnier reconnaît les efforts faits et les salue. Il n'empêche. « Je veux régler ce problème dans une approche humaine, dit-il en insistant. Ce qui m'intéresse, ce sont les hommes et les femmes sur ces 1 800 exploitations concernées. Mais la commission n'a plus confiance en la France. Nous ne pouvons revenir sur les objectifs que nous avons présentés à Bruxelles. Ils seront respectés. Si on va en justice, tout le monde en pâtira. Mais j'utiliserai toutes les marges de flexibilité possible. »
La mesure phare de ce plan consiste à réduire l'apport total d'azote à 140 unités par hectare. En clair, tous les agriculteurs sur ces bassins versants ne pourront épandre sur chaque hectare plus de 140 kg d'engrais azoté, acheté dans le commerce ou issu de leur élevage. Cela remet en cause leur plan d'épandage calculé sur la base des 170 unités fixées par la Directive européenne. « Je crains que 30 % des agriculteurs ne quittent prématurément la terre, souligne Olivier Allain, et que plus aucun jeune ne s'installe. Que deviendront alors les emplois, quand on sait qu'un agriculteur induit entre 3 et 5 emplois ? » s'interroge t-il, fortement approuvé par des responsables de coopératives venus à la rencontre du ministre.
« Désormais, nous nous inscrirons sur des installations en agriculture durable, » lui répond ce dernier. Il n'est certes pas trop tard. Mais il eût fallu le faire plus tôt !
Jean LE DOUAR.
Et ce n'est pas mes amis reconvertis dans l'agriculture biologique qui vous contrediront monsieur LE DOUAR. Depuis le temps qu'ils espèrent être reconnus ...
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