Tiré de là
Eté extrême en Europe: rien ne permet d'accuser le changement climatique, selon des experts --par Elena Becatoros--
[28/07/2007 19:04]XVG106-0724071345
ATHENES (AP) -- C'est l'été le plus chaud en Grèce, le plus humide en Grande-Bretagne. Beaucoup évoquent déjà le réchauffement de la planète. Mais, pour les météorologues, ce n'est pas ce phénomène climatique à longue échéance qui fait la pluie et le beau temps à court terme.
«On ne peut pas attribuer tout ce qui arrive, tout ce qui est extrême, au changement climatique», note Mihalis Petrakis, qui dirige à Athènes l'Institut de recherche environnementale et de développement durable.
L'Europe a connu deux canicules en deux mois, ce qui est «inquiétant», admet-il. «Mais pour l'instant, on ne peut pas dire: c'est le changement climatique. On peut attendre pour voir si la fréquence se maintient sur les dix prochaines années, afin d'en tirer une conclusion logique. Mais la science ne travaille pas sur un seul échantillon».
Deux vagues de chaleur se sont abattues sur l'Europe méridionale depuis le début de l'été. En juin, Athènes étouffait par 46,9 degrés Celsius; jamais le mercure n'était monté aussi haut dans la capitale grecque depuis le début des relevés de températures en 1850.
Cette semaine, le gouvernement hongrois estimait que jusqu'à 500 personnes pouvaient être mortes prématurément à cause de la canicule. La sécheresse a rendu la forêt vulnérable dans les autres pays. De grands incendies ont dévoré la végétation dans certaines régions des Balkans et de l'Italie.
Dans le même temps, la Grande-Bretagne connaissait ses pires inondations depuis 60 ans. Sur la période mai-juillet, le temps n'a jamais été aussi humide depuis le début des relevés météo en 1766. Au 22 juillet, l'Angleterre et le Pays-de-Galles avaient reçu 387,6mm, battant de 18,5mm le record de pluviométrie établi en 1789.
Peter Stott, climatologue au Met Office britannique, estime qu'on ne peut pas imputer ces catastrophes au réchauffement de la planète. Même si «avec un climat plus chaud, il peut y avoir une hausse des épisodes de précipitations extraordinaires».
«Un climat plus chaud provoque plus de canicules et plus de pluies extrêmes. Ce sont les deux côtés d'une même médaille», souligne Stefan Rahmstorf de l'Institut pour la recherche climatique de Potsdam (Allemagne). «Le réchauffement de la planète fait augmenter les grosses averses parce que l'air chaud peut absorber plus d'eau». Il rappelle que le mois de juin avait été particulièrement chaud en Angleterre et que les climatologues n'ont donc pas été surpris par le déluge qui a suivi.
En aucun cas, les scientifiques ne relient les inondations en Grande-Bretagne à la canicule en Europe du Sud. «Autant que je sache, il n'y a pas de lien particulier entre ces anomalies», confie le Dr Nathan Gillett, climatologue à l'université d'East Anglia. «Aucune preuve ne suggère un lien entre le temps humide ici et le temps chaud dans le sud de l'Europe».
Selon lui, les cieux britanniques devraient devenir plus humides en hiver et plus secs en été. «Nous n'avons pas vu de tendance vers des étés plus pluvieux. Aucune preuve concluante n'indique que les événements de cet été sont liés au réchauffement climatique». AP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire