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Retrouvailles cordiales entre Poutine et Sarkozy
[2007-10-09 20:06]par Emmanuel Jarry
NOVO OGARIEVO, Russie (Reuters) - Vladimir Poutine et Nicolas Sarkozy ont fait assaut d'amabilités lors de leurs retrouvailles mardi dans la datcha du président russe, près de Moscou, quatre mois après le sommet du G8 d'Heiligendamm, en Allemagne.
Avant un dîner de travail, les deux chefs d'Etat ont échangé quelques mots pour les journalistes et les équipes de télévision devant un poêle en faïence.
"La France a été, reste et, j'espère, restera un de nos partenaires privilégiés en Europe et dans le monde", a commencé Vladimir Poutine, "nos relations se développent bien (...) je suis certain que ce soir et demain nous aurons de quoi parler".
"La France veut être un ami de la Russie", a enchaîné Nicolas Sarkozy. "La France veut écouter et veut comprendre. J'ai pu apprécier la fermeté de vos convictions. De ce point de vue, je crois pouvoir vous dire qu'on peut se comprendre".
Les sujets de divergences entre la France et la Russie ne manquent pas, à commencer par l'avenir de la province serbe du Kosovo et le dossier du programme nucléaire iranien.
Nicolas Sarkozy a émis le voeu de parler avec son homologue russe "des grandes affaires du monde parce que", a-t-il dit, "nous avons besoin pour la paix dans le monde de travailler ensemble".
Vladimir Poutine a répondu en citant un poème russe : "On ne comprend pas la Russie avec la raison, on ne la mesure pas avec les mesures communes; elle a sa nature bien particulière, à elle; on ne peut qu'en avoir la foi."
"Mais je ferai tout pour répondre à toutes vos questions et expliquer notre position sur n'importe quel sujet pour la rendre compréhensible", a-t-il ajouté.
"TOUT COMPRENDRE"
Nicolas Sarkozy a répété qu'il voulait "tout comprendre" de la Russie avant d'ajouter, à l'intention de son homologue russe : "J'espère que vous acceptez aussi de comprendre les convictions qui sont les miennes."
Après cet échange officiel, et alors que les journalistes commençaient à quitter la pièce, les deux chefs d'Etat ont adopté un ton moins formel, et en sont venus au tutoiement.
"Nous sommes convenus de faire du sport ensemble", a dit Vladimir Poutine, dont les propos étaient traduits par un interprète.
"J'ai peur", a plaisanté Nicolas Sarkozy, grand amateur de jogging. "Tu cours tous les jours ?"
"Non je nage", a répondu le président russe.
"Tu nages tous les jours ?", a demandé le président français.
"J'ai même une piscine", a répondu Vladimir Poutine. "Je vais te montrer la résidence, je vais tout te montrer. Ca ne t'embête pas ?"
Vladimir Poutine a entraîné Nicolas Sarkozy sur le perron de la datcha. Ils ont admiré un instant la façade néo-classique jaune pâle et blanc, dans la lumière des projecteurs de la télévision, en attendant un 4X4 Mercedes noir.
Vladimir Poutine a pris le volant et a invité Nicolas Sarkozy à s'asseoir à ses côtés.
Les deux interprètes sont montés à l'arrière et le président russe a démarré en trombe, tous feux éteints, les journalistes et le reste de la délégation les regardant disparaître dans le bois de bouleaux environnant la datcha, située à une heure de voiture à l'ouest de Moscou.
Juste avant de recevoir Nicolas Sarkozy, Vladimir Poutine avait eu au même endroit un entretien avec le Premier ministre ukrainien, Viktor Ianoukovitch.
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