lundi 6 août 2012

Les Jeux olympiques, machine à détruire les Communs ?

Et on continue avec les Nouvelles de l'Oncle Paul ...


La privatisation des mots - et du coup des champs semantiques entiers - se profile à l'horizon !!! En tout cas : un conseil si vous songer à aller aux JO de Londres, qui débutent vendredi prochain : laissez vos T-shirt Pepsi, votre parasol Burger King et votre bob Apple à la maison. Vous ne risquerez pas de vous faire refouler à l'entrée ... Sebastian Coe, à la tête du comité d’organisation des Jeux Olympiques, a créé la polémique en affirmant que les spectateurs portant un tee-shirt Pepsi pourraient être refoulés des sites olympiques, parce que Coca-Cola est le sponsor officiel de la manifestation...


Sebastian Coe en 2012

Le patron des Jeux Olympiques est l'ancien athlète Sebastian Coe, devenu Lord Coe en 2000.  Il est entré au Parlement anglais pour sièger en tant que député de Falmouth et Camborne de 1992 à 1997, pour le parti conservateur. Parmi ses ancêtres : deux propriétaires d'esclaves et des plantations sucrières à la Jamaïque : George Clarke, Lieutenant Governor de New York Colony et Edward Hyde de Norbury.
    

Bonjour,
Si vous voulez des frissons, voilà un article palpitant ! Il ne concerne pas seulement la dérive des Jeux Olympiques de Londres, mais la dérive de notre société toute entière à travers l'utilisation des droits de propriété intellectuelle. Les dispositions juridiques introduites par les multinationales, avec l'aval du Parlement britannique (mais cela pourrait se produire exactement de la même façon en France), au prétexte des JO de Londres, sont la préfiguration d'une dépossession sans précédent de nos libertés publiques, à commencer par notre droit inaliénable d'utiliser les mots du langage. Bientôt l'air que l'on respire ?
Quand les faucheurs volontaires ont commencé à faucher les champs d'OGM, des voix se sont élevées pour protester contre ce mode d'action, ou pour relativiser l'impact des OGM sur la santé. Il a fallu des années pour que les médias comprennent que les droits de propriété intellectuelle sur les semences étaient le véritable enjeu. Aujourd'hui, ce procédé d'appropriation du vivant s'étend à l'appropriation de notre esprit : il est impossible de penser sans les mots. De façon sidérante, l'interdiction d'utiliser certains mots devenus la "propriété" de multinationales lors des JO de Londres semble passer totalement inaperçue...alors que les médias britanniques sont aux prises avec cette interdiction.
Utilisons vite tous les mots interdits ! Qu'on se le dise !
SE


"Ces Jeux de Londres nous font pleinement entrer dans l’âge cyberpunk. Un formidable transfert de puissance publique vers des firmes privées a été réalisé, en utilisant comme levier des droits de propriété intellectuelle. On mesure alors toute la force des “droits exclusifs” attachés aux marques et au copyright, dès lors qu’ils s’exercent ainsi de manière débridée, dans un environnement saturé de signes et de logos. Cette propriété privé aboutit en fait bien à “priver” les citoyens de leurs libertés publiques pour les soumettre à la loi des corporations. Grâce à ces droits, ce sont des biens publics essentiels comme les mots du langage, l’information, l’espace urbain, les transports en commun, la gastronomie, les codes vestimentaires qui sont “privatisés”.

Aucun commentaire: