mercredi 5 décembre 2007

Quand l'élévation du niveau de la mer devient tangible ;o((

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Des habitants du Papouasie victimes de l'élévation de la mer présents à la conférence de Bali --par Charles Hanley--
[04/12/2007 18:18]

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KILU, Papouasie-Nouvelle-Guinée (AP) -- Au moment où les scientifiques mettent en garde contre la montée du niveau des océans liée au réchauffement de la planète, de plus en plus d'îles et régions côtières sont victimes d'inondations provoquées par de fortes marées sans précédent.

Des tels phénomènes sont par exemple signalés dans des villages de l'île de Nouvelle-Bretagne en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Cette semaine, des habitants du pays se rendent à la conférence des Nations unies sur le changement climatique à Bali pour solliciter l'aide des pays participants.

Selon le Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), le niveau de la mer a augmenté en moyenne de trois millimètres chaque année de 1993 à 2003, contre deux millimètres par an sur la période 1961-2003. Mais une étude australienne de 2006 estime que cette élévation est beaucoup plus forte, atteignant près de 2,5 centimètres par an, dans une partie de l'ouest du Pacifique et de l'océan Indien.

Autrefois théorique, la calamité qui frappe déjà les régions côtières vulnérables -celles qui émergent de très peu au-dessus du niveau de la mer- apparaît bien réelle en 2007 et elle s'étend et s'aggrave.

Selon les experts, la hausse du niveau de la mer pourrait entraîner le déplacement de millions de personnes vivant dans les zones côtières au cours du siècle, si l'on ne réduit pas fortement les émissions de gaz à effet de serre. Le Global Governance Project, un programme de recherche basé en Europe, va proposer à Bali la création d'un fonds international pour aider à la réinstallation des «réfugiés climatiques».

«Nous n'avons pas de véhicules, d'aéroport», souligne Ursula Rakova, qui vit dans l'atoll Carteret près de l'île de Bougainville, dans l'est de la Papouasie. «Mais nous sommes victimes des rejets de 'gaz à effet de serre' des pays industrialisés.» Mme Rakova devait expliquer mardi la situation de sa communauté à la conférence de Bali.

Les plages des îles Carteret sont peu à peu grignotées par la mer depuis 20 ans. L'eau de mer s'infiltre dans le sol faisant péricliter les cultures de taro, un élément de base de l'alimentation locale, contaminant les puits et inondant des propriétés. Ces îles lointaines souffrent désormais de pénuries alimentaires chroniques.

Le gouvernement de Papouasie a débloqué 800.000 dollars (545.000 euros) pour réinstaller quelques familles des Carteret -sur un total de 3.000 habitants- à Bougainville. «Ce n'est pas suffisant», explique Mme Rakova à Port Moresby, la capitale du pays. «La superficie des îles se réduit. Au bout du compte, tout le monde devra partir.»

L'élévation du niveau de la mer est liée à l'expansion des océans sous l'effet du réchauffement et à la fonte des glaces terrestres. Des facteurs régionaux entrent également en ligne de compte: températures, conditions atmosphériques, courants, topographie sous-marine et côtière. Certains atolls, qui sont les vestiges d'anciens volcans, voient leurs fondations coralliennes s'affaisser, ce qui aggrave la situation.

L'océan gagne régulièrement du terrain au détriment des terres dans des Etats insulaires de l'ouest du Pacifique comme les Tuvalu, Kiribati et les îles Marshall. En Papouasie, on a signalé cette année des marées pénétrant rapidement les côtes en plusieurs endroits. L'attention internationale accordée aux îles Carteret semble avoir éclipsé d'autres cas inquiétants dans le pays, regrette Kasis Inape, un climatologue de Papouasie. «La plupart des îles et atolls peu élevés sont dans la même situation», souligne-t-il.

Dans un pays qui mesure seulement 100 mètres de large par endroits, où aller pour échapper à la montée des eaux? «Il n'y a aucun endroit où se replier», répond le président des îles Kiribati, Anote Tong. «Car si vous reculez, vous vous retrouvez dans le lagon ou l'océan», a-t-il ajouté dans un message vidéo diffusé mardi aux participants à la conférence de Bali. AP

2 commentaires:

aneth a dit…

Comment venir en aide (scolarité et santé particulièrement)aux enfants de ces iles?
Y a-t-il des associations sur place ou comment contacter Ursula Rakova?

GwenArBreizhou a dit…

Essayer en contactant Oxfam, organisation pour laquelle travaille cette personne
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