Et maintenant, l’armée israélienne a peur des pois chiches !
Par Anne Penketh jeudi 5 mars 2009
Spaghettis, papier, prothèses auditives : autant de menaces sécuritaires pour Israël ?
Les membres d’une délégation parlementaire américaine de haut rang qui viennent de se rendre dans la bande de Gaza ont été choqués de constater que le blocus imposé par Israël à ce territoire dirigé par le Hamas s’étendait à des produits alimentaires tels que les lentilles, les macaronis ou encore la sauce tomate.
“Alors, comme çà, on devrait voir des bombes à lentilles ? Est-ce que quelqu’un va vous tuer avec un bout de macaroni ?" s’interroge le parlementaire américain Brian Laird. Ce n’est qu’après que le Sénateur John Kerry, président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat, a dénoncé cette situation au ministre israélien de la Défense Ehud Barak, qu’Israël a fini par autoriser le passage de la pasta dans la bande de Gaza.
Jusqu’alors, Israël avait décrété que les macaronis étaient un ‘produit de luxe’, pas un besoin humanitaire. Le nombre total des produits interdits de passage par Israël reste mystérieux, tant pour les Nations-Unies que pour les autres organisations de secours devant faire face à des délais très longs pour faire passer leurs fournitures.
Au nom de la sécurité, des produits tels que le ciment ou les ronds à béton sont interdits, au motif que le Hamas pourrait s’en servir pour fabriquer des abris ; ou bien des roquettes ensuite tirées vers les populations civiles israéliennes. Les prothèses auditives aussi sont interdites, car le mercure renfermé dans leurs piles pourrait server à la fabrication d’armes chimiques !
Des ONG ont également indiqué que depuis la fin de la guerre en janvier, cinq camions contenant des cahiers de classe ont été refoulés au point de passage de Kerem Shalom. Point de passage où les Israéliens taxent chaque camion autorisé à passer à hauteur de 1.000 dollars (800 euros) pour ‘frais de manutention’. Le papier destiné à l’impression des livres scolaires des jeunes Palestiniens est également bloqué, tout comme les matériels de réfrigération, les générateurs électriques, les pompes à eau, les bouteilles de butane et même les pois chiches.
Le gouvernement français a eu la désagréable surprise de constater qu’un système complet de purification de l’eau avait lui aussi été refoulé.
Christopher Gunness, porte-parole de l’agence des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens, l’ UNRWA, déclare " L’un des principaux problèmes tient au fait qu’on ne peut même pas parler de liste de produits interdits, puisque cela change tout le temps, et qu’on ne découvre ce qui est interdit qu’au cas par cas et au jour le jour ".
Le directeur de l’ONG Human Rights Watch Kenneth Roth affirme de son côté : "La politique du blocus israélien tient en un mot : du châtiment, pas de la sécurité".
independent.co.uk
traduction : CAPJPO-EuroPalestine
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