dimanche 29 juin 2014

Légalisation au Colorado, ça marche, non, ça court !!!

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Légalisation du cannabis dans le Colorado, un exemple à suivre

Six mois après la légalisation de la marijuana dans le Colorado, les ventes sont florissantes et la criminalité en baisse. De quoi inspirer d’autres Etats ?

Dans le Colorado, l’heure est aux premiers bilans cannabiques. Depuis janvier, cet Etat de l’ouest des Etats-Unis a autorisé, après un référendum populaire, la consommation, la détention et surtout la vente de marijuana. En contrepartie de cette légalisation de l’usage récréatif du cannabis, le Colorado prélève de lourdes taxes : 15 % de droit d’accise (portant sur la quantité et non sur la valeur du produit) et une taxation sur les ventes au prix fort.
Le résultat pour les finances locales est inespéré : en année pleine, l’Etat devrait encaisser de 115 à 135 millions de dollars (entre 84 et 100 millions d’euros). Le chiffre d’affaires du secteur devrait, lui, approcher le milliard de dollars. Et cette manne n’est pas prête de se tarir : en avril, les ventes de cannabis ont crû de 17 % par rapport à mars et de 58 % par rapport à janvier, premier mois de vente légale.
L’avenir fiscal du Colorado semble donc radieux. Il y a, bien sûr, un effet d’aubaine : les fumeurs des Etats voisins se précipitent à Denver le week-end pour s’approvisionner (et consommer) et les touristes cannabiques venus de tous les Etats-Unis profitent de formules “tout compris”. Mais ce qui est étonnant, c’est la résistance des ventes de cannabis thérapeutique : en avril, il a continué à se vendre 42 % de plus d’herbe à vocation médicale que récréative dans le Colorado.
Pourtant, les conditions pour obtenir du cannabis thérapeutique sont plus contraignantes : il faut l’ordonnance d’un médecin et un permis de l’Etat. Cette “résistance” est facilement explicable. D’abord, le cannabis thérapeutique est moins taxé, donc moins cher. Ensuite, il est délivré par une centaine de “dispensaires” bien répartis, et depuis longtemps, sur le territoire. Les vieux fumeurs ne changent pas si facilement leurs habitudes.
L’autre bilan attendu est celui de la criminalité. C’est sur ce terrain que les opposants à la légalisation se sont durement battus, prédisant une explosion des agressions. C’est l’inverse qui s’est produit. Sur les quatre premiers mois de l’année, le nombre d’agressions avec violence – typiques des délits liés aux drogues – a baissé de 5,6 %. Le seul segment criminel qui a augmenté est celui des braquages… de boutiques cannabiques : quarante-neuf de janvier à avril ! La raison est simple : ces boutiques ne peuvent encaisser que des espèces, la loi fédérale américaine interdisant de payer une drogue avec un autre moyen de paiement, chèque ou carte de crédit. Du coup, ces petits commerces se retrouvent avec des dizaines de milliers de dollars en liquide : une aubaine pour les malfrats.
Reste quelques problèmes de santé publique inattendus. La marijuana est en effet vendue sous forme d’herbe à fumer, mais aussi de sucreries. Du coup, les services d’urgence ont traité une demi-douzaine d’enfants et d’ados ayant confondu leur goûter avec les cookies de papa. Par ailleurs, les pompiers de Denver ont noté un doublement du nombre d’explosions au gaz, généralement sans victimes : il s’agissait d’enthousiastes qui essayaient d’extraire, en utilisant du butane, de l’huile de cannabis.
Sur le plan politique, la bonne fortune du Colorado a fait des envieux. De nombreux Etats s’apprêtent à l’imiter dès novembre en organisant, eux aussi, des référendums sur la légalisation. Enfin, Hillary Clinton, le 17 juin, a confié sur CNN qu’elle attendait de voir le bilan de l’usage récréatif du cannabis, entre autres dans le Colorado, avant de se prononcer de manière définitive.
le 29 juin 2014 à 04h21

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