«Dans les travaux de
Carolus Linnaeus, de Georges Buffon et de Georges Cuvier, la race blanche
est-elle devenue différente des races rouge, jaune, noire et brune et, en
conséquence, les territoires habités par ces races devinrent aussitôt
disponibles, eux aussi, ouvertes à la colonisation, au développement, aux
implantations, aux colons occidentaux […] Il faut remarquer, cependant, que le
sionisme (comme la conception que se faisaient les puritains d’une Amérique
vide) était une vision coloniale différente de celle de la plupart d’autres
puissances européennes du dix-neuvième siècle, pour qui les autochtones des
territoires extérieures étaient inclus dans la mission civilisatrice
rédemptrice …». Edward Wadie Said : «La Question de Palestine» Vintage Books,
New York 1979 – Editions SInbad aux Actes Sud : 382 pages Publié le 28 février 2010 [1].
Faudrait-il prendre l’humour d’un fantaisiste au premier ou
au second degré ? Les avis sont partagés face à la question. S’agissant
d’interprétations ‘délictuelles’, la justice a tranché plusieurs fois en sa
défaveur. Mais l’homme né à Fontenay-aux-Roses
(92260) persiste et signe avec l’appui de beaucoup de monde. Y compris l’avocat
Me François Roux, défenseur aussi des
Faucheurs Volontaires. Or la diabolisation de Dieudonné remonterait au moment où
il affiche une prise de position en faveur des Palestiniens.
Apparemment les ennuis de l’humoriste commencent avec le
tollé qu’il a provoqué par d’un sketch jugé «antisémite» et joué par Dieudonné
sur la chaîne de télévision France 3 le premier décembre 2003. Comme par hasard
il tournait en dérision un colon israélien. Or, pour ce ‘crime de lèse-majesté’,
il fut poursuivi pour «diffamation à caractère racial» et a dû comparaître le 2
avril 2004 devant le tribunal correctionnel de Paris. Voici ce que dit l’universitaire gabonais Marc Mvé
Bekale à ce propos :
«Force est de
reconnaître que ses dérapages posent de vraies interrogations : a-t-on le droit
de remettre en question la doxa des textes canonisés, tel le mythe du peuple élu
? Pourquoi Dieu aurait-il élu un peuple au détriment d’autres ? Un tel dogme
n’est-il pas porteur de violence et de haine ? Ne fait-il pas le lit de la
«rivalité mimétique» ? Ne contribue-t-il pas à la radicalisation de
l’altérité ? Dieudonné l’a dit devant l’Olympia : ni peuple élu ni peuple déchu,
son peuple, à lui, se décline sous le label de l’Humanité. Il est donc à mille
lieues de Jean-Marie Le Pen ou de Louis Farrakhan» [2].
En
novembre 2004, au nom de la liberté d’expression, le Théâtre de la Main d’Or de
Dieudonné est offert aux quatre rabbins orthodoxes, venus à Paris pour se
recueillir devant la dépouille de Yasser
Arafat. Radicalement
antisionistes, ils représentent le mouvement "Neturei Karta" - les ‘protecteurs
de la cité’. De rares
journalistes assistent à cette conférence de presse. Pas un article de presse
n’a été publié. [3].
Dieudonné est l’objet d’un ostracisme de plus en plus
contraignant. Il serait donc peut-être utile d’examiner son cas à la lumière de
l’affaire Dreyfus. Plus d’un siècle sépare les deux feuilletons qui ont divisé
La France sur une question de racisme ou d’ethnocentrisme singulier : façon
d’évoquer un genre de «hiérarchisation socioculturelle» ou de «complexe de
suprématie» qui ‘tend à différencier, à extraire un peuple, une
communauté, une religion, de cette grande famille qu'est l'HUMANITÉ’
[4].
Un sens d’élitisme caractérisé qui renaît
avec un capitalisme déchaîné et l’hypertrophie du système financier …
Dans une
vidéo de Dieudonné mise à l’index «2014 sera l'année de la
quenelle»,
[5]
il est beaucoup question d’Arno Klarsfeld revêtu de son uniforme de garde
frontière israélien, des ambitions politiques de Manuel Walls et du caractère
insipide de François Hollande. Mais les sarcasmes mordants de
cet anticolonialiste féroce s’en prennent autant aux banquiers qu’à la
minorité privilégiée des Békés aux Antilles françaises, dont cinq grandes familles dominent la Martinique
[6].
Conflit social et politique
majeur, le martyre du capitaine de l’artillerie français
révéla les clivages de la France de la Troisième République. À son paroxysme en
1899, le fossé s’est creusé entre les deux camps – dreyfusards et antidreyfusards - donnant lieu à de violentes polémiques
nationalistes et antisémites, claironnées par des canards et
torchons lus notamment par un jeune public scolarisé gratuitement depuis les
lois de Jules Ferry (1881-1882). Effectivement cette controverse ne s’achèvera
qu’en 1906, par un arrêt de la Cour de cassation qui innocentera et réhabilitera définitivement le
polytechnicien et militaire alsacien.
[7]
Les propos de Dieudonné sont systématiquement tronqués et
déformés par ses critiques les plus hargneuses sur les émissions à grande écoute
et qui lui interdisent la possibilité de répondre et de se défendre.
[8] La désinformation qui circule
depuis des années concernant ce ‘comique, activiste politique et polémiste internaute’
fait penser à la campagne de dénigrement lancé contre
l’officier de confession juive,
victime d’une erreur judiciaire voulue et incitée par un puissant cénacle
opérant à l’intérieur de la machine de guerre française et composé
essentiellement des architectes de la débâcle de 1870.
Là aussi, dans un climat
social glauque et très tendu, les Français avaient l’impression de devoir
choisir entre deux faces d’une même médaille, soit entre la peste et le choléra.
En effet en 1894, on était seulement à vingt-trois ans de la défaite sanglante
de la bataille de Sedan et du siège de Paris. L'orgueil national blessé et
l'esprit revanchard de la classe dirigeante signalaient le besoin d'un bouc
émissaire. Alors qu'une prochaine guerre mondiale se profilait. A présent ne
sommes-nous pas dans un schéma comparable ? Le jeu d'alliances et rapports de
force entre la volonté hégémonique de l'Otan et ses opposants globaux rappellent
de manière troublante l'engrenage qui déboucha sur le casse-pipe de 1914-1918,
ainsi que sur le carnage de 1939-1945 et ses séquelles bien plus dramatiques de
l’ère nucléaire.
L’on est en droit d’être choqué par les propos souvent osés
– parfois limites - du locataire du Théâtre de la Main d’Or. En revanche se
donner aussi les moyens - par la censure - de se voiler la face devant les
effets d’une mondialisation qui s’emballe comme un film d’anticipation - genre
Docteur Folamour ou l’Orange Mécanique de Stanley Kubrick - avec en plus une censure imposée par la France d’en
haut - est une réponse grotesque. D’autant plus que, dans les deux cas de figure - de Dreyfus et de Dieudonné -
il s'agit en réalité d'une espèce de guerre asymétrique entre l’individu 'par
qui le scandale arrive' et la puissance d'état avec ses antennes dans la
presse-poubelle et des journaux sérieux.
S’agissant de censurer et punir Dieudonné - sous prétexte
de réprimer ou combattre des préjugés
socioculturels, interethniques,
religieux ou raciaux et sous
guise de conserver la cohésion sociale – n’y-a-t-il pas deux poids, deux mesures
en matière de racisme et un double langage en France et ailleurs concernant la
répression des ‘délits d’opinion’ ?
Malgré
les risques avérés de trouble à l’ordre public et au nom de la liberté
d’expression, le feu vert juridique fut donné aux dessins injurieux pour des
musulmans dans une entreprise de provocation voulue et incitée par la
publication des caricatures de Mahomet et cela avec toute la surenchère et le tapage médiatique qui ont
suivi.
[9]
Épaulé par la quasi-totalité des moyens de diffusion de
l'information, l'appareil répressif de l’état est à plein régime. La justice et
la police veulent faire la peau à l’humoriste en appliquant de manière sélective
des lois interdisant l’incitation à la haine raciale et le négationnisme.
Comme si le négationnisme
sioniste sur l’histoire de la Palestine n’a pas lieu. Mentir comme un arracheur de dent
devient donc la norme, on passe sous silence
l'islamophobie et les crimes esclavagistes négligés d'un impérialisme rénové.
Or, par voie d'une Shoa instrumentalisée, il est permis aussi de masquer les
exactions xénophobes d’Israël. On voile de cette façon également les atrocités
commises par les mercenaires de l’Otan, du Qatar et de l’Arabie Saoudite en
Libye, Syrie, Iraq, Russie ...
Le Pentagone, le Mossad et leurs homologues européens ont
inventé de toutes pièces cette guerre contre le terrorisme pour requinquer la
virilité économique d’un Occident autrement sur le déclin. Tout cela est censé
bien sûr donner un ballon d'oxygène au complexe militaro-industriel et surtout
aux réseaux mafieux de la CIA et de la Françafrique [10]. L'acharnement contre Dieudonné
ne fait que s’accentuer.
Il
lui est interdit désormais l'entrée en Grande-Bretagne. Son fils de 15 ans a été interpellé en possession
d’un couteau, une
‘procédure en référé’ est lancée contre la vidéo «2014 sera l’année de la
quenelle», diffusée le 31 décembre 2013, sur la chaîne YouTube - visionnée, au
dernier recensement, par plus de trois millions d’internautes - et il subit une
perquisition à domicile. [11]. D’où le Tout-Paris aujourd’hui
scandalisé par la nouvelle des 600,000 euros et 15,000 dollars retrouvés chez
lui. Sommes d’argent assez conséquentes, mais qui, suivant son avocat,
proviendraient des recettes d’un homme de spectacle - qui a dû – il n’y a pas si
longtemps - se produire dans un bus. Ce qui n’a pas entaché sa
popularité. Quoiqu’on pense de tout cela
et d’une notoriété acquise par le ton espiègle et ambigu de son esprit frondeur
et par lequel l’homme sait fédérer
une foule hétéroclite de ses ‘inconditionnels’ - d’autres personnalités ont eu
toujours droit de «faire les couilles en or», sans être inquiétées par ‘les
autorités’.
Il s’agit de personnes morales et physiques qui ont bien la
réputation de saccager et épuiser les ressources naturelles et le patrimoine de
peuples autochtones. Par exemple de grosses fortunes érigées sur le négoce
de bois exotiques ou sur la déforestation en
masse provoquée par le trafic d'huile de palme
ne font point de gros titres. Malgré leurs déguisements en «philanthropes»,
l’identité des propriétaires ou actionnaires de ces entités est connue - mais
censure et risque de procès en diffamation oblige - on n’est pas en mesure de
les nommer. Même la guerre - celle notamment des multinationales et
milliardaires - est conduite à présent sous le signe du vocable «humanitaire».
Pour travestir cette animosité envers tout ce qui renâcle à intégrer le modèle
occidental de «recherche et développement». Soit de dictature …
A
commencer par une tribune de Benoît Hopquin dans Le Monde, [12] le parti
pris des échotiers français grand public est flagrant pour ce qui est du contenu
politique et culturel de Dieudonné en tant que critique populaire de
l’hypocrisie et de la violence néocoloniale Nord-Sud. Le droit d’ingérence et le
mépris de la souveraineté nationale sont de facto accomplis avec impunité par
l’UE, Israël et les USA en Afrique. Ce n’est par le cas ailleurs. Ce commerce et
cette «diplomatie» d’un atlantisme ultra-belliciste qui ne prendront pas acte du
durcissement militaire de la Russie et de la Chine - obligées de fourbir leurs
armes pour contenir les visées géopolitiques de leurs adversaires - feront cela
à leurs risques et périls !
Sans
le nez rouge et la salopette de Coluche, Dieudonné serait aussi aux antipodes de
Pierre Desproges pour qui ‘l’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui’.
Selon Guy Konopnicki, au lieu se
rire «de certains comportements juifs», Dieudonné anime «la
jouissance du spectateur en réveillant ses haines». Si l’avis et les
sensibilités de ce journaliste à Marianne sont tout-à-fait respectables,
tout le monde serait-il obligé de les partager ? [13] Avec une telle
capacité de censure, à quel moment devient-t-elle la loi d’airain de
l’oligarchie ? En langage clair et simple, comment enlever ce caillou de notre
sabot ?
Admettant que Dieudonné n’est ni clown, ni enfant de
chœur, et qu’au lieu de faire le pitre, il dégaine ses sketchs qui font grincer
les dents,
vexant, provoquant, dérangeant l’opinion publique qui ne s'offusque point des
magouilles d'une nomenklatura capitaliste. La
virulence de ses numéros antisionistes ne s’explique-t-elle pas surtout par la
nature et la durée du lynchage médiatique qui est
orchestré
par les sayanim, dont parle
l’écrivain marocain et militant antisioniste Jacob Cohen ?
[14].
A
propos du délire de la Ligue internationale contre le racisme et
l'antisémitisme et le caractère supposé
«antisémite» de la quenelle, donnons en guise de réponse une interrogation
lancée récemment sur l’internet : «Quand les Femen font le
salut nazi, que fait la LICrA ?» [15].
Vu la sacralisation du mariage forcé entre Marianne –
cette figure allégorique de la République
française - et l’état voyou qui est Israël -
protégé des USA et de l’UE - le phénomène de ce geste de ralliement tourne en
ridicule des contradictions sociétales et cela forcément pour le meilleur et pour le pire. C'est
pourquoi ses vidéos et prestations anti-establishment sont si populaires
essentiellement chez une bonne partie de la jeunesse à prépondérance masculine –
on ne sait pas pourquoi - et qui se sent menacée par un avenir totalement bouché
- sinon par une santé socio-environnementale visiblement très mal au point.
Réputée pour son «conformisme intellectuel» selon
l’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique [16] soit ce qui «devrait rapidement lui ouvrir de nombreuses
portes», la
Directrice adjointe de la rédaction de Marianne, responsable du service culture
et idées, parle de «pollution antisémite» à propos de Dieudonné. Elle a aussi le
culot de suggérer que le déplacement de l’émission phare de Frédéric
Taddeï «Ce Soir (ou jamais !)» de son créneau de vendredi au jeudi à 23 h 30 -
heure de bien moindre écoute et son remplacement par un talk-show, en
l'occurrence «un programme de divertissement à forte audience», une «feel good»
«exhibition du sourire extatique d'Alexandra Sublet», n’est pas un coup de plus
porté contre la résistance, une victoire de plus de la «pensée unique», du
«dumbing down» - du nivellement par le bas - la marginalisation de la
contestation par toutes ces têtes bien-pensantes
[17].
Vu ce climat
d’exclusion et de désocialisation Dieudonné et ses fans ne peuvent
qu’évoluer dans un univers trouble
– celui du refoulement culturel, de l’opacité intellectuelle, voire du racisme
tacite, des choses dont met en exergue Yitzhak Laor dans une grille de lecture
inopinée intitulée : «Le Nouveau Philosémitisme européen et le “camp
de la paix” en Israël»
[18]. Si Dieudonné
n’est ni un saint, ni un modèle à suivre, ni l'homme providentiel de la France
d'en bas, il joue bien son rôle d'exutoire. Son mérite aussi est de renvoyer le
miroir à la maladresse et à une volonté de brouiller les cartes et d’étouffer
par tous les moyens un débat social tellement nécessaire face à tant des
non-dits occidentaux …
Bibliographie
[1] Paru en
anglais en 1979 The Question of
Palestine, facilita la sensibilisation des anglophones quant à la justice de
la cause palestinienne. Il a fallu attendre 2010 pour que l'éditeur Actes Sud
publie une version française de l’ouvrage phare, qui consiste en une série
d'essais particulièrement éclairés. Dans l'un d'entre eux, intitulé Sionisme du point de vue des victimes,
l’auteur Edward Wadie Saïd (إدوارد وديع سعيد) plaide pour la légitimité politique et l'authenticité
philosophique des revendications sionistes des droits à une patrie juive, mais
aussi du droit inhérent à l'autodétermination nationale du peuple palestinien.
Lui-même mis sous surveillance depuis 1971 par le FBI, il est victime des
attaques ‘littéraires’ diffamatoires de la droite israélienne http://weekly.ahram.org.eg/1999/444/op2.htm. Selon
Alexander Cockburn http://www.counterpunch.org/1999/09/01/commentary-scholar-deliberately-falsified-record-in-attack-on-said/ et Christopher Hitchens http://www.salon.com/1999/09/07/said_2/ qui sont deux
journalistes proches du théoricien littéraire, ces calomnies visaient, à travers
un symbole, la narration palestinienne de la guerre de 1948. Ce qui n’empêche
pas l’écrivain de revisiter le thème d’antisémitisme dans un texte
fondamental : «Israël-Palestine, une
troisième voie - réponse aux intellectuels arabes fascinés par Roger
Garaudy», publié en août 1998 par le Monde Diplomatique
(Cf. http://www.monde-diplomatique.fr/1998/08/SAID/10786.html).
Né à Jérusalem
– en cette époque la Palestine mandataire – en 1935 et mort à New York en 2003 - ce grand intellectuel
arabophone, francophone et anglophone nous a ouvert les yeux sur ce que
j'appellerais le prisme ethnocentrique occidental. Son travail le plus célèbre
est L'Orientalisme. L'Orient créé par l'Occident (Orientalisme), publié en 1978
et traduit en français aux Éditions du Seuil en 1980. Etablie comme une pierre angulaire parmi ces
études dites postcoloniales, son analyse documentée eut un retentissement
international et fut traduite en trente-six langues et ceci malgré l'esprit
révisionniste qui souffle notamment chez les enfants de la droite décomplexée et
ceux aussi de la gauche caviar. Du
coup on ne sait plus ceux qui seraient dans l'air du temps et ceux dans le vent
de l'histoire !
Le message
d'Edward Saïd ci-dessus trouve un écho récent. Une tribune de Pascal Boniface
dans le Nouvel Observateur 25 septembre 2013) est intitulée : Antisémitisme et
antisionisme : une confusion malsaine qu'il faut dissiper Le directeur de
l'Institut de relations internationales et stratégiques réagit aux propos tenu
par Manuel Valls qui avait dénoncé «un nouvel antisémitisme qui se cache
derrière un antisionisme de façade» et a estimé que «le ministre de l’Intérieur
a mis le doigt sur une réalité. Mais il en a occulté une partie». Ainsi selon
Pascal Boniface d'une part «il est vrai que dans certains discours, le terme de
"sioniste" a remplacé le terme de "juif" pour des raisons qui n'ont rien de
saines. Afin d'échapper à la législation qui pénalise les propos antisémites,
certains entretiennent une confusion volontaire entre juifs et sionistes,
espérant échapper aux foudres de la loi en utilisant le second terme à la place
du premier. On ne parle plus de complot juif mais de complot sioniste. Le terme
sioniste est devenu péjoratif, disqualifiant et même injurieux ...» et que
«cette confusion est lourde de sous-entendus, de confusion intellectuelle et de
conséquences politiques ...». Pascal Boniface considère qu'il y a «une confusion malsaine entre sionisme
et hostilité à la reconnaissance des droits du peuple palestinien» soulignant
qu'ils ne sont pas incompatibles, et qu'«au final ceux qui sont favorables à la
solution des deux États ne peuvent pas être antisionistes». Mais d'autre part et
dans la même mesure il convient aussi de pouvoir dénoncer le fait que «de
nombreux responsables institutionnels et intellectuels juifs français qui
exhortent tous les juifs à être inconditionnellement solidaires du gouvernement
d’Israël ont une grande part de responsabilité dans cette confusion.
L'accusation récurrente d'antisémitisme opposée à ceux qui ne font qu'émettre
une critique politique du gouvernement israélien crée un amalgame tout aussi
funeste et contribue à l’importation du conflit israélo-palestinien en France».
(Cf. http://leplus.nouvelobs.com/contribution/632264-antisemitisme-et-antisionisme-une-confusion-malsaine-qu-il-faut-dissiper.html).
NB La
Déclaration de Balfour est considérée de
facto comme l’un des piliers de l’édification de l’Etat hébreu. Or, comme on
peut constater par la partie du texte en
italique ci-après, le deuxième volet du document concernant «droits
civiques et religieux», soit la contrepartie ou l’autre moitié du contrat
signé par Arthur James Balfour, le ministre britannique des Affaires Étrangères,
en accord avec Lord Rothschild et Chaim Weizmann, lui alors président de la
Fédération Sioniste – et élu
président de l'État d'Israël en 1948 - est passé à la trappe :
«Cher Lord
Rothschild, J'ai le plaisir de vous adresser, au nom du gouvernement de Sa
Majesté, la déclaration ci-dessous de sympathie à l'adresse des aspirations
sionistes, déclaration soumise au cabinet et approuvée par lui. Le gouvernement de Sa Majesté envisage
favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple
juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet
objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter
atteinte ni aux droits civiques et religieux des collectivités non juives
existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs
jouissent dans tout autre pays. Je vous serais reconnaissant de bien
vouloir porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste.
Arthur James Balfour».
[2]
DIEUDONNE,
LES JUIFS, ET LA TRAITE NEGRIERE - Les juifs ont-ils tiré profit de la traite
des Noirs ? Marc Mvé
Bekale Maître de conférence à l’Université de Reims (IUT de Troyes) Membre du
Centre d’Etudes Africaines-Américaines (Paris) Ecrivain et essayiste gabonais
http://mmvebekale.free.fr/pages/dieudonne.htm
[3]
Des rabbins
antisionistes expliquent les dangers du sionisme en présence de Dieudonné
https://wikileaksactu.wordpress.com/tag/rabbins-antisionistes-et-dieudonne/ novembre
2004
[4]
"Qui
sont les racistes ? Est-ce les humoristes qui mettent tout le monde à égalité
dans leurs sketchs ? Ou est-ce ceux qui tendent à différencier, à extraire un
peuple, une communauté, une religion, de cette grande famille qu'est
l'HUMANITÉ
?" [1] Ces propos se trouvent dans la
Vidéo
: Dieudonné en 5 minutes
par Robin des villes (son site) Publiée le 3 janv. 2014 Dieudonné en 5
minutes Musique : Classical piano and violin – The secession.
(Cf. http://www.mondialisation.ca/video-dieudonne-en-5-minutes/5363855).
[5]
Une vidéo de
Dieudonné dans le viseur de la justice 29 janvier 2014
[6]
Les 5 familles qui dominent la Martinique 05/01/2012
[7]
Affaire
Dreyfus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Dreyfus Alfred
Dreyfus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Dreyfus
[8] Quand
Jacubowicz cite Dieudonné par Robin
des villes samedi 11 janvier 2014 http://mobile.agoravox.fr/actualites/medias/article/quand-jacubowicz-cite-dieudonne-146149
En févier
2004, je Journal du dimanche rapportait les propos suivants :"Sale nègre, les
juifs auront ta peau, voilà le genre de slogans que j’ai entendus. Ce sont
tous ces négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd'hui
l'action terroriste qui manifestent leur soutien à la politique d'Ariel Sharon.
Ceux qui m'attaquent ont fondé des empires et des fortunes sur la traite des
noirs et l'esclavage".
Ces paroles
furent prononcées par Dieudonné après les agressions commises sur ses
spectateurs Lyonnais. Les voici en contexte : «Ils insultaient les spectateurs, ils
m’insultaient moi. Pire, ils ont commis un attentat. Que le Crif (Conseil
représentatif les institutions juives de France) ne condamne pas et excuse
même. Un homme a été arrêté, lui fait partie de ces mouvements l’extrême
droite sionistes, raciste et xénophobes, "Sale nègre les juifs auront ta peau",
voilà le genre de slogans que j’ai entendus. Ce sont des organisations
mafieuses. Dans ces ligues juives ce sont tous des négriers reconvertis dans la
banque, le spectacle, et aujourd’hui l’action terroriste. Ceux qui m’attaquent
ont fondé des empires et des fortunes sur la traite des noirs et l’esclavage».
(Cf. http://soutiendieudo.free.fr/article.php3?id_article=56).
Pour ceux qui
croient encore que Dieudonné n’est pas antisémite 2 janvier 2014
Le Centre
Communautaire Laic Juif David Susskind http://www.cclj.be/article/3/5098
Liste des
agressions de la LDJ pour le cas où M. Valls et Mme Taubira ne
l’auraient pas
6 novembre
2012 http://www.europalestine.com/spip.php?article7777
[9] French
Satirical Newspaper 'Charlie Hebdo' Wins Over Controversial Cartoon Ban Request
07/02/2006 http://www.newswiretoday.com/news/3453/ Caricatures de Mahomet. Les
poursuites contre Charlie Hebdo annulées http://www.ouest-france.fr/caricatures-de-mahomet-les-poursuites-contre-charlie-hebdo-annulees-1892899
Chronologie de
la controverse des caricatures de Mahomet http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_la_controverse_des_caricatures_de_Mahomet
[10] Dieudonné :
la posture de paria, un ascenseur pour son succès 28-12-13 Benoît
Hopquin
[11] Interdit d'entrée en Grande-Bretagne, Dieudonné fait une «quenelle» à la reine AFP 3 février 2014 http://www.liberation.fr/societe/2014/02/03/dieudonne-interdit-d-entree-sur-le-territoire-britannique_977452
L'auteur
et jazzman Gilad Atzmon soutient dieudonné
: une Quenelle de Londres
le
Mer 8 Jan - 20:03 http://congokiosque.forumgratuit.eu/t813-l-auteur-et-jazzman-gilad-atzmon-soutient-dieudonne-une-quenelle-de-londres
Dieudonné :
son fils de 15 ans interpellé en possession d’un couteau 14 janvier 2014
La garde à vue
de Dieudonné est levée 22 janvier 2014
Dieudonné : Sa
Quenelle à 650 000 euros ! 29 janvier 2014
Dieudonné : Le
polémiste explique les 650 000 euros ! 29 janvier 2014 http://www.non-stop-people.com/actu/politique/dieudonne-le-polemiste-explique-les-650-000-euros-53053 660 000 euros en liquide découverts au domicile de
Dieudonné 29 janvier 2014 http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/660-000-euros-en-liquide-auraient-ete-decouverts-au-domicile-de-dieudonne_1318477.html
Dieudonné vu
par sa mère 03/02/2014
http://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/dieudonne-vu-par-sa-mere-03-02-2014-1787233_1897.php
Quand
Jean Bricmont parle de Dieudonné sans se faire couper la parole (CSOJ /
Taddéi) Publiée
le 10 janv. 2014 http://www.youtube.com/watch?v=2lbpqdiTq3s#t=11 et http://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/quand-jean-bricmont-parle-de-42748 Entretien
enregistré dans l'après-midi du vendredi 10 janvier, avec Jean Bricmont, qui
était l'invité de l'émission Ce Soir Ou Jamais de Frédéric Taddéi. Une émission
que de nombreux internautes ont trouvé décevante, au vu du manque d'une réelle
pluralité d'opinions.
Dieudonné
"La Bête Noire" Reportage COMPLET
Publiée
le 18
janvier 2013 http://www.youtube.com/watch?v=KuaZtz751EE
(Preview) Ce
documentaire
(durée (52 minutes 41 secondes) fut interdit de diffusion sur les chaînes TV. Le
message suivant s’affiche dans le générique : «Les auteurs et techniciens
de ce film ayant l'intention de continuer à travailler, ont pris la décision,
collectivement, de rester anonymes. Ils n'ont pas honte de ce film. Au
contraire. Ils craignent juste que la profession leur en tienne rigueur... Leur
volonté n'est ni de justifier, ni de défendre tous les propos de Dieudonné.
L'opinion de chacun, sur cet humoriste et ses "dérapages", est libre. Pour ou
contre, il y a débat. Mais quand il y a acharnement, lynchage médiatique ou
manipulations grossières le devoir de libres penseurs de ces journalistes est de
ne pas forcément crier avec les loups. A cause du parti pris de la presse écrite
et audiovisuelle, Ce documentaire n'a jamais été diffusé».
[12] Dieudonné :
la posture de paria, un ascenseur pour son succès 28-12-13 Benoît
Hopquin
[13] Une obsession
desprogienne Guy
Konopnicki http://www.desproges.fr/,
[14] Jacob Cohen,
écrivain franco-marocain de confession israélite, revient sur l'affaire
Dieudonné. Un point de vue jamais défendu sur un grand média depuis le début de
cette affaire mais qui n'est pourtant pas si isolé car Gilad Atzmon, auteur de
The Wandering Who?, a récemment lui aussi glissé une quenelle lors d'un
entretien donné à Apocalypse France... Alors... Juifs antisémites ces
quenelliers ?
http://axedelaresistance.com/category/format-videos/analyse/page/2/ Publiée
le 13 janv. http://www.youtube.com/watch?v=QIX_XoC4GuI
Dieudonné vu
par sa mère http://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/dieudonne-vu-par-sa-mere-03-02-2014-1787233_1897.php
Quand
Jean Bricmont parle de Dieudonné sans se faire couper la parole (CSOJ /
Taddéi) Publiée
le 10 janv. 2014 http://www.youtube.com/watch?v=2lbpqdiTq3s#t=11 et http://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/quand-jean-bricmont-parle-de-42748 Entretien
enregistré dans l'après-midi du vendredi 10 janvier, avec Jean Bricmont, qui
était l'invité de l'émission Ce Soir Ou Jamais de Frédéric Taddéi. Une émission
que de nombreux internautes ont trouvé décevante, au vu du manque d'une réelle
pluralité d'opinions.
Dreyfusards and Dieudonnards: Anti-Semitism reveals the divisions in
French society once again LSE Students’ Union 16 January
2014
[15] Quand les
Femen font le salut nazi, que fait la LICrA ? 4 Janvier 2014
«D’ailleurs les femens ne font-elles pas,
elles, de véritables saluts nazis (la preuve sur
cette photo), quand elles
ne profanent pas des lieux de culte toujours de la même religion
(catholique) ? On ne peut pas faire un «salut nazi inversé» qui n’est
pas un geste nazi mais on peut faire un véritable salut nazi. Ca dépend en fait
de la "cause" que l’on défend. Quand ça n’est pas nazi il y a une arrière-pensée
et quand ça l’est c’est de la subversion. Aucune possibilité par ailleurs de
trouble à l’ordre public quand, par exemple, une femen se
dénude dans une église, dépose un
foie de veau devant l’autel censé représenter le fœtus de Jésus avorté par Marie
pour uriner ensuite sur les marches de l’autel… Aucun chrétien, dans ce cas-là,
par ailleurs, ne devrait se sentir atteint dans sa «dignité»…J’ai bien compris ?
[...] Je rappelle par ailleurs que le commencement de l’engagement antisioniste
de Dieudonné date de l’époque où il a sollicité du Centre National de la
Cinématographie (CNC) des subventions pour réaliser un documentaire sur la
traite négrière et le Code Noir, un peu sur le modèle de Shoah de Claude
Lanzmann. «Ca n’est pas un sujet de film» s’entendit-il répondre. Il comprit
bien en cette occasion qu’il y avait des souffrances et des mémoires qui
devaient être mises sur le devant de la scène, et d’autres
étouffées.
La personne qui lui a asséné que la traite négrière n’était pas
un sujet de film n’a probablement pas d’ancêtres ayant été victime de cette
traite».Une mise au point sur l’affaire Dieudonné : lettre ouverte à M.Patrick
Eveno 21/01/2014 http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/une-mise-au-point-sur-l-affaire-146745
[16]
L’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique http://www.ojim.fr/portraits/aude-lancelin/
[17] La vraie
victoire de Dieudonné Aude Lancelin 2 février 2014 http://www.marianne.net/La-vraie-victoire-de-Dieudonne_a235389.html
[18]
«Le Nouveau
Philosémitisme européen et le “camp de la paix” en Israël» (Aux Éditions La Fabrique, 2007, 128 pages (Cf.
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1493).
L’auteur,
Yitzhak Laor,
qui vit et
travaille à Tel-Aviv, est romancier, poète et critique littéraire au quotidien
israélien Haaretz. Au moment où l’on
évoque et réalise la judaïsation de Jérusalem-Est et parle du racisme
ordinaire dirigé contre les Falashas - qualifiés en Israël de «juifs éthiopiens» - ainsi que contre quelques 60,000 clandestins
africains, ce Juif séfarade fait mouche avec un essai aussi dense que
pointue sur la manipulation de la chronique de la Shoah ‘au service d’objectifs
guerriers’, sur le ‘pacte faustien’ qui lie tous les peuples de l’Etat hébreu à
un agenda politique atlantiste suicidaire, sur des «fractures ethniques» qui
séparent les Juifs des Palestiniens et Arabes d’Israël et traversent également
les communautés juives. Il s’insurge surtout contre la velléité d’homogénéiser la société israélienne à
l’Occidentale, cette «israélisation» par des ashkénazes qui cultivent la
peur et la haine de l’Orient. Ce qui n’est que le reflet de tout un programme à
l’échelle mondiale pour mettre au pas chacun d’entre nous. Extrait :
« Malgré ses
récriminations sur l’hostilité des médias, Israël a la cote en Europe. Non
seulement les Israéliens sont très présents dans l’imaginaire occidental, mais
les Occidentaux ont pris l’habitude de nous considérer comme une partie
d’eux-mêmes, du moins tant que nous sommes ici, au Moyen-Orient, une sorte de
dernière version de pieds-noirs ...».
Les
mots pogrom et ratonnade coexistent mais leurs sens ne
semblent pas résonner de la même façon, car ils porteraient leurs connotations
différemment. Ainsi si la rafle du Vélodrome d'Hiver du 16 juillet 1942 a laissé
des stigmates quasi-indélébiles sur la conscience collective des Français
d'après guerre - on ne peut pas en dire autant sur la battue ou l'opération de
vènerie conduite contre les « FMA »
(«Français musulmans d'Algérie»)
à Paris le 17 octobre 1961. Cette nuit-là la police réprimait sauvagement une
manifestation d’Algériens dans la capitale. Bilan officiel : trois morts et
soixante-quatre blessés. Un chiffre qui sera contesté par certains historiens,
qui parlent d’un crime d’état et de 200 morts, voire plus (Cf. http://www.rfi.fr/emission/20111017-une-le-cinquantenaire-rafle-algeriens-paris).
On les
appelait les NPB («Les Noyés par Balles»). Les familles des victimes algériennes
n’ont pas pu établir la vérité concernant ce qui s’est passé réellement.
D’autant plus que ce carnage fait partie des rapports franco-algériens marqués
pour toujours par la cruauté de la conquête de
l’Algérie par les militaires français - village après village - et qui fut
longue et particulièrement violente. En effet elle s’était traduite par la
disparition de près du tiers de la population algérienne en utilisant des
méthodes telles que les massacres de prisonniers et de civils, les razzias, les
destructions de bleds et de cultures. Puisque la colonisation de l’Algérie par
la métropole française est dite une colonie de peuplement, le corps
expéditionnaire français conquit ce pays, communauté par communauté, tout en
pratiquant par exemple les «enfumades» : une technique qui consiste à
asphyxier les personnes réfugiées ou enfermées dans une grotte en allumant
devant l'entrée des feux qui consomment l'oxygène disponible et remplissent les
cavités de fumée. Des «tribus» entières auraient été annihilées.
On
parle des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, c’est-à-dire des répressions
sanglantes d'émeutes nationalistes survenues en Algérie en mai 1945 et qui
auraient fait, selon des estimations, entre 8 000 et 15 000 morts. Suite au
massacre d’Oran, trois mois et demi après le cessez-le-feu de la Guerre
d'Algérie, on dénombre entre 95 et
3500 morts – dont une grande partie parmi la population pied-noir. Mais toujours
sujette aux incohérences, occultations, divergences d’opinion, si la liste
officielle des tueries en Algérie commence en 1832 elle continue bien après
l’indépendance (Cf. http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_massacres_in_Algeria). Silence
radio sur le bain de sang perpétré en Madagascar en 1947. On pourrait en dire
autant des événements en cascade après la révolte des Mau Mau - le mouvement insurrectionnel du Kenya
des années 1950. Ce fut pareil en Libye quand au début du
XXe siècle, le Royaume d'Italie cherche à développer sa propre
entreprise coloniale, pour rivaliser avec les empires français et britannique.
On oublie assez facilement cette période d’histoire pendant laquelle se
déroulent les moments les plus sombres du projet expansionniste européen
en’Afrique, ’Asie de Sud-Est, Amérique …L'article ci-après est signé par le professeur Christophe Oberlin, grand spécialiste de chirurgie réparatrice. Né en 1952, il est chirurgien des hôpitaux et professeur à la faculté Denis Diderot à Paris ; il enseigne l’anatomie, la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l’étranger. Parallèlement à son travail hospitalier et universitaire, il participe depuis 30 ans à des activités de chirurgie humanitaire et d’enseignement en Afrique sub-saharienne, notamment dans le domaine de la chirurgie de la lèpre, au Maghreb et en Asie.
Depuis 2001, il dirige régulièrement des missions chirurgicales en Palestine, notamment dans la bande de Gaza où il a effectué près d’une trentaine de séjours. Il est le coauteur avec Jacques-Marie Bourget de Survivre à Gaza, (éditions Koutoubia, 2009) la biographie de Mohamed al-Rantissi, le chirurgien palestinien frère du dirigeant historique du HAMAS assassiné par l’État d’Israël… Il est également le traducteur du livre Gaza, au carrefour de l’histoire du journaliste anglais Gerald Butt (aux éditions Encre d’Orient).
Interdiction
de Dieudonné : La France qui dérape n’est pas celle qu’on nous montre du
doigt
Mondialisation.ca,
12 janvier 2014
Région :
Europe
C’est au
nom d’un état juif à majorité juive, censé accueillir les juifs du monde entier,
que les autochtones, les Palestiniens sont martyrisés depuis soixante ans.
Pourtant certains n’hésitent pas à condamner les Palestiniens, les Arabes en
général, et tous ceux qui les soutiennent pour un «antisémitisme» supposé. Les
Palestiniens devraient déclarer aimer les juifs et insister à tout moment sur la
distinction entre juifs et sionistes. C’est évidemment déloyal. En 1942 les
Français n’aimaient pas les «boches» et aucune association anti raciste n’a
jamais protesté.
Lorsqu’on dit
aujourd’hui en France «qu’on n’aime pas les Américains», tout le monde comprend
qu’il ne s’agit évidemment pas de tous les Américains en tant qu’individus, mais
qu’on désigne par-là la politique et les guerres américaines qui ont fait un
million de morts en quelques décennies. Et «ne pas aimer les Américains», ne
tombe pas sous le coup de la loi. Quand on dit qu’on n’aime pas les Corses, ce
n’est évidemment pas très intelligent, mais tout le monde comprend qu’on entend
par là une certaine ambiance xénophobe qui règne en Corse. Ca ne tombe pas sous
le coup de la loi.
Quand on dit
qu’on n’aime pas les juifs, il est évident que cela désigne ceux qui soutiennent
un état raciste dans ses lois et ses actes. Ce qui veut dire qu’on n’aime pas
les juifs racistes, rien d’autre. C’est le message de Dieudonné. Et voilà qu’on
voudrait faire tomber cela sous le coup de la loi. C’est déloyal et
stupide.
J’ai
personnellement des gens de ma famille qui sont morts en déportation. Quand
Desproges dit «On se demande pourquoi les juifs se précipitaient à
Auschwitz ? D’abord parce que c’était gratuit !» C’est du deuxième
degré, ça me fait rire, et ça ne porte en rien atteinte à la mémoire de ma
famille. Quand quelqu’un se fait photographier devant Auschwitz en faisant une
quenelle, ça ne porte pas atteinte à ma dignité ni à celle de ceux qui sont
morts en déportation. Par contre c’est un geste fort à l’encontre de tous ceux
qui tentent de masquer les crimes d’Israël derrière les crimes nazis. C’est à
eux que ce discours s’adresse.
Et voilà que
nos politiques, les plus tristes que la France ait connus depuis longtemps,
voudraient expliquer à un humoriste ce qui est drôle et ce qui ne l’est
pas ! Et on voudrait nous faire croire que les millions de personnes qui
rient sont des idiots ou des antisémites, y compris ceux qui soutiennent les
Palestiniens dans leur lutte contre l’apartheid ! C’est méprisant, et aussi
effrayant. Et les commentaires à sens unique de nos radios et télévisions
nationales donnent le frisson.
Ceux qui
condamnent Dieudonné n’ont pas assisté à ses spectacles, et n’ont pas réalisé
qui est son public : un public de jeunes, extraordinairement diversifié,
qui représente une France fraternelle, fondamentalement antiraciste, la France
de demain.
Alors il y a
heureusement quelques poches de résistance dans les tribunaux. Et le jugement
prononcé à Nantes, cassant l’interdiction d’un spectacle de Dieudonné, rassure.
Toutes les barrières n’ont pas cédé.
Et voilà qu’un
juge unique du Conseil d’Etat, sur simple convocation du gouvernement, dans un
texte d’une pauvreté affligeante, dépourvu du moindre fondement juridique,
impose son opinion à toutes les lois existantes, à tous les arrêts précédents
français et européens !
La France qui
dérape, elle est là.
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