dimanche 23 décembre 2012

Les fumeurs veulent sortir de la clandestinité

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Créer des coopératives de production de cannabis, mettre en place des cultures et les partager sans notion d’argent, hors du circuit des dealers et surtout sans se cacher des autorités : c’est l’objectif des Cannabis social clubs qui commencent à voir le jour en France sur le modèle espagnol. Mais le pas vers une officialisation de leurs activités reste dur à franchir.

C’était samedi dernier à Saint-Denis, raconte StreetPress. Le Cannabis Social Club France tenait sa deuxième assemblée générale, via l'association écran des Amis du Cannabis social club Français. Principal sujet du jour : quand les clubs vont-ils (enfin) se déclarer officiellement ?
Car là est l’enjeu : sortir de la clandestinité, quitte à passer en force : "Si nous sommes fédérés et qu’un maximum de groupes de cultivateurs jouent la transparence en montrant ce qu’ils produisent, les tribunaux ne pourront pas absorber toutes les plaintes. Et cela montrera que la loi est inadaptée", estime Dominique Broc, fondateur du CSCF.
En attendant, c'est sous la forme d'une page Facebook que le CSCF fait passer ses messages.
"A terme, collaborer avec les autorités"
Les CSC s’inspirent de ce qui se fait en Espagne, où plus de 500 associations auraient été créées. Mais où, différence majeure, chaque citoyen est autorisé à cultiver cinq plants de cannabis.


Parmi leurs principes fondateurs, réunis sur une charte accessible en ligne, cette affirmation tout sauf anodine : "A terme, collaborer avec les autorités dans un souci commun de régulation et de lutte contre la mafia au nom de l’éducation à l’usage et de la prévention des abus liés à l’usage de cannabis mais aussi aux effets pervers liés à la prohibition".
Qui va se lancer ?
Reste à franchir le premier pas : aller à la préfecture et déposer les statuts d’une association dont le but premier reste quand même franchement illégal. Et les déclarations du ministre de l’Education nationale Vincent Peillon n’y ont rien changé.




Qui va se dévouer ? Personne, en tout cas, chez les amateurs rencontrés par StreetPress : "pas du tout prêt" pour l’un, "trop peur d’être tout seul au niveau juridique" pour l’autre… "Le milieu cannabitique n’est pas d’un naturel militant", regrette un des organisateurs. L’idée d’un dépôt concomitant dans plusieurs préfectures fait son chemin, mais rien n’est encore décidé.
  • B.B.

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